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Le coût des plans d’action des entreprises en matière de climat

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De plus en plus de dirigeants adoptent une vision à long terme de la transition énergétique et considèrent les changements climatiques comme un risque commercial nécessitant une stratégie distincte.

Les résultats du dernier sondage annuel commandé par l’Institut pour le climat de BMO ont révélé que la proportion d’entreprises américaines disposant de plans d’atténuation des changements climatiques a fortement augmenté, passant de 28 %, lors du sondage précédent, à 38 %. En outre, la part des décideurs américains qui affirment que leur entreprise est mieux gérée si elle s’attaque aux changements climatiques a augmenté de six points pour atteindre 33 %.

Cependant, les coûts financiers associés à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies climatiques sont une source persistante de préoccupation. Dans le sondage, les coûts sont l’obstacle le plus souvent cité à l’exécution d’un plan climatique. Bien entendu, toutes les entreprises, grandes ou petites, doivent gérer leurs coûts. Il sera également de plus en plus nécessaire pour les dirigeants et les conseils d’administration de trouver un équilibre entre les coûts et la réalisation des étapes de la transition énergétique dans les délais impartis.

La firme McKinsey a estimé que les investissements en capital nécessaires pour parvenir à des émissions nettes nulles devraient atteindre 9,2 billions de dollars par an au cours des trois prochaines décennies1. Cela représente une augmentation exponentielle par rapport aux niveaux d’investissement actuels. En 2023, les investissements mondiaux dans la transition énergétique ont augmenté de 17 % pour atteindre le chiffre record de 1,8 billion de dollars, ce qui reste bien en deçà des besoins2.

Pourquoi le coût de l’élaboration et de la mise en œuvre d’une stratégie climatique est-il de plus en plus élevé?

Les coûts associés à l’atténuation et à l’adaptation au climat varient selon les secteurs et les entreprises. Cependant, les recherches de BMO suggèrent une perception générale selon laquelle la mise en place d’un plan climatique est de plus en plus coûteuse. Examinons les perceptions et certains facteurs sous-jacents de cette réalité. Deux facteurs peuvent contribuer à ces perceptions croissantes.

Attentes en matière d’exigences de divulgation

Tout d’abord, le coût croissant de l’information sur les risques climatiques. Auparavant, la communication des paramètres clés était volontaire, les entreprises publiant des paramètres sur leur impact environnemental et leur exposition aux risques physiques avec de bonnes intentions.

Toutefois, la situation a changé au cours des dernières années. Les normes sont devenues une exigence réglementaire dans l’Union européenne, aux États-Unis et dans d’autres juridictions. Cette évolution nécessitera l’acquisition d’une expertise juridique et réglementaire plus approfondie, des contrôles financiers d’entreprise et l’utilisation d’une assurance externe sur les mesures clés du risque climatique.

La U.S. Securities and Exchange Commission a adopté des règles définitives en mars, exigeant des entreprises qu’elles divulguent les risques climatiques importants et qu’elles fournissent des explications dans leurs rapports financiers sur les mesures qu’elles prennent pour les atténuer ou s’y adapter.

Complexité de l’impact climatique

Le deuxième facteur est qu’à mesure que les entreprises progressent sur la voie du développement durable, elles se rendent compte de la profondeur et de la complexité de l’impact du changement climatique. Pensons-y un instant. Les entreprises peuvent exploiter leurs activités dans différentes régions et avoir plusieurs gammes de produits. L’atténuation des risques climatiques peut nécessiter des changements importants dans les opérations physiques, les processus commerciaux, les processus de fabrication, l’approvisionnement et les chaînes d’approvisionnement.

Pour gérer cette complexité, les mandats en matière de développement durable ne peuvent plus être cloisonnés et requièrent davantage de supervision de la part de la direction et du conseil d’administration. Chaque secteur de l’entreprise aura besoin d’un certain niveau d’expertise en matière de développement durable, ce qui nécessitera de nouvelles embauches et des ressources dotées des aptitudes et compétences techniques nécessaires. Ces éléments viennent s’ajouter aux dépenses liées à l’adoption de nouvelles technologies et à la modification des gammes de produits pour les rendre plus durables.

Les coûts continueront-ils à augmenter alors que de plus en plus de chefs d’entreprise mettent en œuvre des plans d’action en faveur du climat?

Au fur et à mesure que les entreprises prendront des mesures pour lutter contre le changement climatique, elles donneront la priorité à l’acquisition de solutions à faible teneur en carbone ou sans carbone pour l’électricité, les carburants, les matières premières, les services et leur empreinte en matière de transport et de distribution. Ce signal de la demande devrait contribuer à mobiliser des investissements supplémentaires dans les ressources et les chaînes de valeur produisant des solutions à faible teneur en carbone.

« Par ailleurs, l’ampleur croissante des investissements directs dans les solutions énergétiques propres ainsi que les mesures gouvernementales visant à encourager les économies d’énergie et l’efficacité énergétique devraient à terme faire baisser le coût de la mise en œuvre. »

La « prime verte »

Nous utilisons le concept de « prime verte » pour illustrer la différence de prix liée au choix d’options à faible teneur en carbone. Bill Gates, philanthrope et fondateur de Breakthrough Energy, a souligné à quel point il est essentiel d’accroître la demande de solutions à faible teneur en carbone, même si cela implique de payer une prime à court terme. Par exemple, Breakthrough Energy estime que la prime verte pour une tonne d’acier produite à l’aide d’une technologie de capture du carbone pour atténuer la pollution par le carbone est de 16 % à 29 %3.

Les véhicules électriques (VE) sont un exemple auquel beaucoup d’entre nous peuvent s’identifier. Si ces véhicules se vendent toujours plus cher que les voitures à moteur à combustion interne, leur prix a chuté de 22 % au cours de l’année écoulée en raison de l’augmentation de la production et de la pénétration du marché4.  La parité des prix se rapproche dans certains segments du marché, ce qui montre comment la dynamique de l’offre et de la demande peut comprimer les primes écologiques. Il est également important de garder à l’esprit le coût global de possession d’un actif lorsque l’on compare les solutions vertes aux solutions traditionnelles.

Qu’est-ce qui empêche certaines entreprises de reporter leurs stratégies climatiques jusqu’à ce que les primes vertes diminuent?

Nous sommes conscients que de nombreuses entreprises peuvent avoir besoin d’un capital initial pour une amélioration continue et accélérée de leurs efforts de décarbonisation. 

« Outre les VE, les primes vertes ont considérablement baissé et ont même atteint la parité des coûts pour d’autres technologies et alternatives, telles que les panneaux solaires, les pompes à chaleur et le gaz naturel renouvelable. »

En outre, de nouveaux modèles de paiement et de financement innovants, tels que le paiement à l’utilisation ou le paiement à la demande, ont vu le jour et permettent de répartir les coûts d’acquisition dans le temps et de réduire le risque lié à la propriété. 

Le secteur de l’immobilier dispose d’exemples d’économies réalisées grâce à des solutions à faible teneur en carbone, voire sans carbone, lorsqu’il s’agit d’envisager l’horizon à long terme de nouveaux investissements. Parmi les professionnels de l’immobilier aux États-Unis, 80 % déclarent que le principal avantage de la construction écologique est la réduction des coûts d’exploitation5. En moyenne, ils s’attendent à ce que l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments se traduise par une réduction de 13,5 % des coûts d’exploitation un an après la mise en œuvre et de 18 % après cinq ans. 

Quel est le parcours des entreprises en matière de décarbonisation? 

Nous avons beaucoup parlé d’un parcours de décarbonisation, mais de quoi s’agit-il? En tant que huitième banque en importance en Amérique du Nord, BMO soutient un large éventail de clients des services bancaires aux entreprises et répond à leurs besoins en matière d’investissement durable. Nous aspirons à être leur partenaire principal dans la transition vers un monde carboneutre, et nous voyons le processus que de nombreuses entreprises adoptent pour réduire leurs émissions dans le cadre d’une stratégie climatique. Bien que chaque entreprise soit différente, il s’agit là de bonnes pratiques à un niveau élevé. 

En début de parcours

De nombreuses entreprises doivent encore élaborer une stratégie climatique ou publier un rapport sur le développement durable. Pour elles, le travail de base consiste souvent à déterminer l’impact sur l’environnement et l’objectif à atteindre en tenant compte des contributions des différentes parties prenantes. Pour les entreprises à ce stade, nous les aidons en recueillant des informations sur la transition énergétique et les risques et occasions connexes dans leur secteur, ainsi que des exemples d’actions climatiques d’entreprises et d’approches de décarbonisation basées sur la technologie. 

Une fois les domaines d’intervention définis, la priorité consiste à établir une base de référence pour les mesures clés, notamment les émissions de carbone et la cartographie de leurs sources, deux éléments essentiels pour comprendre l’impact de l’entreprise sur l’environnement. Cette évaluation, en fonction de la complexité de l’organisation et de l’échelle opérationnelle, peut prendre entre six mois et deux ans. 

Comme le dit l’adage, on ne peut pas gérer ce que l’on ne peut pas mesurer. Les outils de comptabilisation du carbone, tels que Climate Smart de BMO, peuvent aider les entreprises à déterminer les sources d’émissions, à réduire les émissions par des mesures rapides, à améliorer l’efficacité énergétique et à réduire les coûts d’exploitation.  

Au milieu du parcours

Une fois que les entreprises ont établi une stratégie climatique formelle et qu’elles maîtrisent les données relatives à leurs émissions, elles peuvent fixer des objectifs annuels afin d’améliorer les principaux paramètres opérationnels. 

Les entreprises à ce stade peuvent envisager de nouvelles solutions technologiques liées à la fabrication et à l’approvisionnement ou à la distribution et au transport pour les aider à atteindre leurs objectifs. Elles recherchent généralement des contrats à plus long terme, tels que des contrats d’achat d’électricité pour l’énergie solaire commerciale, le financement de flottes de véhicules électriques commerciaux ou des solutions logistiques à plus grande échelle. Les décideurs financiers de haut niveau s’impliqueront davantage, à mesure que les entreprises élaboreront leur feuille de route financière à moyen et à long terme pour la durabilité.

À ce stade de leur parcours, les entreprises peuvent également explorer les instruments de financement durable disponibles pour leurs investissements verts ou pour soutenir leurs objectifs de décarbonisation, qui peuvent permettre de différencier le coût du capital. 

Plus loin sur le parcours

Les entreprises qui sont à un stade avancé vont au-delà de leurs améliorations opérationnelles et envisagent de modifier leurs gammes de produits et de mettre de nouveaux produits sur le marché pour réduire l’intensité de leurs émissions. Les entreprises à ce stade peuvent collaborer avec leurs principaux fournisseurs pour réduire les émissions des produits et des matériaux, en investissant dans la décarbonisation de leurs chaînes d’approvisionnement et/ou en utilisant des crédits carbone pour compenser les émissions restantes. 

De façon réaliste, le respect des engagements des entreprises en matière de climat représente souvent un effort qui s’étend sur plusieurs années ou décennies et qui nécessite des investissements et des dépenses en capital considérables. Néanmoins, notre souhait est que toutes les entreprises aient un impact environnemental et sociétal positif, peu importe où elles en sont dans leur démarche de développement durable.

 

1 How big business is taking the lead on climate change. (7 mars 2022). McKinsey & Company. 

2 BloombergNEF. (30 janvier 2024). Global clean energy investment jumps 17%, hits $1.8 trillion in 2023. 

3 Where to innovate first: the green premium. (6 février 2024). Breakthrough Energy. 

4 Grieve, P. (10 janvier 2024). The average electric car is 22% cheaper than a year ago. Money.

5 Dodge Construction Network. (2021). World Green Building Trends 2021.

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Ela Eskinazi

Chef du financement durable, énergie propre, BMO Entreprises

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