Choisissez votre langue

Search

Renseignements

Aucune correspondance

Services

Aucune correspondance

Secteurs d’activité

Aucune correspondance

Personnes

Aucune correspondance

Renseignements

Aucune correspondance

Services

Aucune correspondance

Personnes

Aucune correspondance

Secteurs d’activité

Aucune correspondance

Les chefs de file de l’investissement intensifient leurs efforts en vue d’atteindre l’objectif net zéro

resource image
  •  Temps de lecture Clock/
  • ÉcouterÉcouter/ ArrêterArrêter/
  • Agrandir | Réduire le texte Text

 

Il y a cinq ans, peu de gens connaissaient l’expression net zéro – aujourd’hui, elle est sur presque toutes les lèvres. Les grandes entreprises reconnaissent désormais l’importance de la décarbonation, mais elles doivent maintenant s’atteler à la tâche difficile de poser les gestes, petits et grands, nécessaires pour réduire à zéro leurs émissions nettes de gaz à effet de serre.

Lors de la conférence mondiale de l’Institut Milken, les participants d’une table ronde intitulée « Making Net Zero Possible » animée par Leslie Kaufman, reporter à Bloomberg Green, ont exploré à quel point les chefs de file de l’investissement sont bien préparés pour tenir leurs engagements de durabilité et quelles mesures restent à prendre pour concrétiser l’objectif net zéro.

Cette table ronde réunissait des intervenants du monde entier, allant des consultants aux responsables du développement des actifs et du déploiement des capitaux, nommément Dan Barclay, chef de la direction de BMO Marchés des capitaux, Will Jackson-Moore, chef mondial de la durabilité, PwC, Zimi Meka, chef de la direction et directeur général, Ausenco, Derek Rozycki, directeur exécutif et chef de l’investissement responsable, Mubadala Investment Company, et Rossitsa Stoyanova, cheffe des placements, Société ontarienne de gestion des placements (SOGP).

« La réduction des émissions nettes à zéro constitue l’une des trois priorités les plus pressantes de tous les PDG et conseils d’administration avec lesquels nous échangeons à l’échelle mondiale », a mentionné Dan Barclay, renchérissant sur les propos qu’il avait tenus fin avril lors du récent sommet BloombergNEF à New York, où il avait exposé pourquoi les placements ESG ont un bel avenir devant eux. « Ils nous disent tous qu’ils vont agir cette année, ce qui n’était pas le cas il y a cinq ans. »

Dan Barclay a expliqué que BMO voulait être à l’avant-garde de la conversation sur le climat pour trois raisons : être une entreprise citoyenne responsable, sensibiliser ses clients aux risques climatiques et saisir une occasion de placement. « Les investissements qui seront consentis dans la lutte contre les changements climatiques et dans la transformation des systèmes énergétiques mondiaux offrent la meilleure opportunité de revenu qu’il m’a jamais été donnée de voir », a-t-il souligné.

Sortir progressivement des combustibles fossiles

Les participants ont reconnu qu’il sera difficile de se sevrer de la dépendance aux combustibles fossiles et de réduire la demande énergétique, mais il est révélateur que même un investisseur souverain comme Mubadala, qui gère un portefeuille diversifié d’actifs et de placements aux Émirats arabes unis et ailleurs dans le monde, désire que les sociétés et les fonds dans lesquels il investit se dotent d’une feuille de route de décarbonation.

« Nous intégrons le concept de changement climatique et la question du carbone dans le cycle de vie de nos placements, a expliqué Derek Rozycki de Mubadala. Nous désirons que ces sociétés et ces fonds aient un véritable programme d’action pour le changement et intègrent le climat dans leur processus décisionnel, afin d’avoir l’assurance qu’à la longue, nos portefeuilles évolueront dans la bonne direction et généreront le rendement voulu tant sur le plan économique que du point de vue de leur impact social et climatique. »

Pour réduire leur empreinte carbone, les entreprises doivent agir sur plusieurs fronts au lieu de miser sur une seule solution, a-t-il ajouté. Cette opinion est partagée par Will Jackson-Moore de PwC, qui a souligné qu’il n’y a pas de « formule magique », en rappelant que certaines sociétés ont recours à des crédits de compensation du carbone pour réduire leurs émissions nettes à court terme.

Les sociétés ouvertes mènent l’offensive de la décarbonation

Plus surveillées par les autorités de réglementation et plus tributaires des inquiétudes de la population face aux changements climatiques, les sociétés cotées en bourse (et les gestionnaires d’actifs qui y investissent) ont pris une longueur d’avance sur les sociétés fermées en fait d’engagement et de transparence vis-à-vis des enjeux climatiques, a affirmé Dan Barclay, ce qui pourrait entraîner une divergence sur le plan du rendement des placements à l’avenir. « Les sociétés ouvertes évolueront sans doute plus vite que celles qui ne sont pas cotées en bourse, et cette dynamique leur vaudra un meilleur rendement à la longue », a-t-il précisé.

Tout en admettant que les sociétés fermées ont pris du retard sur le chemin de la décarbonation, Derek Rozycki est confiant que cela va changer. « Environ 70 % des gestionnaires de ces sociétés n’ont aucune idée de ce qui se passe sur le plan des changements climatiques, a-t-il reconnu, mais la prise de conscience s’étend très rapidement. »

C’est là où les investisseurs institutionnels peuvent jouer un rôle plus important, a indiqué Rossitsa Stoyanova de la Société de gestion des placements de l’Ontario (SGPO). « Nous avons plus d’influence sur les sociétés fermées parce que nous siégeons au conseil d’administration, a-t-elle souligné. Nous veillons à ce qu’elles se dotent d’un plan de décarbonation réaliste et les aidons à le réaliser. »

Encourager le changement par l’investissement

Les participants ont cependant lancé une mise en garde contre la création de recoins de l’univers de placement « où les actifs sales vont se dissimuler », selon l’expression de Derek Rozycki, qui a insisté sur l’importance que les fonds et les investisseurs engagés restent présents dans tous les secteurs.

« Nous sommes prêts à acquérir des actifs sales ou à forte intensité carbonique dans la mesure où la thèse de placement inclut un moyen réaliste de les décarboner », a précisé Rossitsa Stoyanova, en ajoutant que cette stratégie était créatrice de valeur. Par exemple, la SGPO a acheté une société qui fournit des centrales diesel d’appoint au réseau électrique britannique, mais qui se convertit actuellement aux batteries de stockage géantes.

Les participants ont convenu que les gouvernements devaient également adopter une approche inclusive alliant la « carotte » des mesures incitatives au « bâton » de la réglementation pour inciter les entreprises et les consommateurs à prendre le virage net zéro. Par exemple, Zimi Meka d’Ausenco a rappelé que la production de ciment pour la construction compte pour 8 % des émissions mondiales. Si vous dirigez un important cimentier, la seule façon de surmonter le problème est de trouver d’autres modes de fabrication viables – ce qui exige une aide financière de l’État, a-t-il fait valoir.

« Vous n’opérerez pas cette transition avec un bâton », a-t-il conclu.

Accélération des dépenses consacrées à l’objectif net zéro

Dan Barclay estime que le financement gouvernemental est essentiel pour amorcer un « cercle vertueux » qui placera la réduction des émissions nettes à zéro au cœur des objectifs des entreprises. Les États-Unis accusaient du retard sur ce plan, mais l’Inflation Reduction Act (IRA) les a remis en situation de devenir un chef de file mondial de la décarbonation.

« Cette loi prévoit des investissements de 300 milliards de dollars US, a-t-il indiqué. Les Américains pensent que cela prendra dix ans, mais je parie qu’ils vont tout dépenser d’ici trois ans, puis doubler la mise. Les choses vont changer trois, quatre, voire cinq fois plus vite aux États-Unis qu’en Europe. »

Un certain nombre de défis ralentiront la réalisation de l’objectif net zéro, comme l’inertie réglementaire, le manque de minéraux critiques pour l’électrification et l’absence de normes communes de déclaration des émissions dans le secteur des investissements.

« Vous ne pouvez réduire ce que vous ne pouvez mesurer », a rappelé Rossitsa Stoyanova.

« Le principal obstacle se situe au niveau de la structure du marché », a dit Dan Barclay, en donnant l’exemple de l’absence de bornes de recharge et postes de ravitaillement en hydrogène le long des autoroutes canadiennes. Nos systèmes de transport ne sont tout simplement pas configurés pour répondre à cette demande, a-t-il ajouté.

Toutefois, bon nombre de ces obstacles peuvent être levés si les conditions propices sont réunies, à commencer par les prix du marché et la pure nécessité. À cet égard, Dan Barclay a souligné la rapidité avec laquelle l’Europe a réagi lorsque les prix de l’énergie ont plus que doublé dans la foulée de l’invasion russe en Ukraine.

« Qu’il s’agisse d’énergie renouvelable ou de GNL, ils ont fait en un an ce qui mettait habituellement une décennie à se réaliser », a-t-il conclu.

Sur la photo (G-D) : Leslie Kaufman, reporter, Bloomberg Green; Dan Barclay, chef de la direction et chef, BMO Marchés des capitaux; Will Jackson-Moore, chef mondial de la durabilité, PwC; Rossitsa Stoyanova, chef des placements, Société ontarienne de gestion des placements; Zimi Meka, chef de la direction et directeur général, Ausenco; Derek Rozycki, directeur exécutif, chef de l’investissement responsable, Mubadala Investment Company

LIRE LA SUITE
Dan Barclay Senior Advisor to the CEO

Autre contenu intéressant