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Actionnariat des employés: une table ronde

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Aux États-Unis, les régimes d’actionnariat des employés (RAE) sont depuis longtemps un outil efficace pour les propriétaires d’entreprise et les employés. Selon le National Center for Employee Ownership, il y a environ 7 000 RAE aux États-Unis qui détiennent environ 1 700 milliards de dollars en actifs, ce qui couvre près de 14 millions de travailleurs. Cependant, les entreprises au Canada n’ont pas été en mesure de tirer pleinement parti de la structure d’entreprise appartenant aux employés. Mais le vent tourne.

Dans son budget de 2022, le gouvernement s’est engagé à faire des fiducies d’actionnariat d’employés, inspirées du modèle des RAE aux États-Unis, une réalité au Canada. L’optimisme règne quant à la possibilité que les fiducies d’actionnariat d’employés s’implantent au sein des entreprises canadiennes d’ici la fin de 2023.

J’ai récemment animé une table ronde avec trois experts qui se sont prononcés sur le sujet :

  • Jon Shell, associé et directeur général de Social Capital Partners, un organisme sans but lucratif qui se concentre sur le développement d’outils financiers qui élargissent les occasions économiques.

  • Stephen Smith, chef de la direction d’Amsted Industries, un fabricant de composants industriels et l’une des entreprises appartenant aux employés les plus prospères aux États-Unis.

  • Leah Turnbull, responsable des processus, Régime d’actionnariat des employés à l’échelle nationale de BMO.


    Ce balado est en anglais seulement.

Transcript will be posted shortly.

Sustainability Leaders podcast is live on all major channels including AppleGoogle and Spotify  


Nous avons discuté des avantages des fiducies d’actionnariat d’employés, y compris de la planification de la relève, de la génération de patrimoine et de l’acquisition d’un avantage concurrentiel. Voici un résumé de notre discussion.

Un modèle de réussite éprouvé

À la base, les RAE et les fiducies d’actionnariat d’employés sont conçus pour qu’il soit facile pour un propriétaire d’entreprise de vendre son entreprise à ses employés. En tant qu’outil de planification de la relève, il s’agit d’un moyen fiscalement avantageux de transférer la propriété tout en préservant l’héritage du propriétaire et en maintenant la culture de l’entreprise qui s’est instaurée au fil des ans. « Chaque employé devient gratuitement un actionnaire de l’entreprise par l’intermédiaire d’une fiducie, et il accumule des actions supplémentaires chaque année, ce qui lui permet de faire croître son patrimoine au fil du temps, explique M. Shell. Lorsqu’il quitte l’entreprise ou prend sa retraite, l’entreprise rachète ses actions au comptant. »

Parmi les entreprises américaines appartenant aux employés que les Canadiens connaissent bien, mentionnons l’entreprise d’alimentation naturelle Bob’s Red Mill, Taylor Guitars, Clif Bar et la chaîne de supermarchés Publix. Comme Mme Turnbull l’a expliqué, plusieurs facteurs expliquent l’intérêt accru du Canada pour les fiducies d’actionnariat d’employés. « Il y a une vague de baby-boomers qui commencent à penser à leur retraite et au transfert de propriété de leur entreprise, et les RAE sont une excellente solution qui leur permet de préserver l’héritage de leur entreprise tout en prenant soin de leurs employés », a-t-elle dit.

Et comme les employés participent concrètement au rendement de l’entreprise, les entreprises appartenant aux employés ont tendance à avoir un meilleur rendement et à fonctionner plus efficacement. « En général, les entreprises sont gérées plus efficacement et sont plus rentables, et c’est parce que les employés se sentent rapidement comme des propriétaires et constatent que plus ils travaillent bien, plus le cours de l’action est élevé et plus ils ont de l’argent dans leurs poches », a déclaré Mme Turnbull.

Mme Turnbull a ajouté qu’aux États-Unis, les RAE ont été un moyen efficace d’attirer et de fidéliser les talents. « Toute entreprise tente de trouver des travailleurs et de les conserver, a-t-elle dit. Le recours à l’actionnariat des employés est un autre outil dont les employeurs peuvent se servir pour rendre leurs employés heureux et attirer de nouveaux talents. Tous ces facteurs nous amènent à mettre l’accent sur l’actionnariat des employés et expliquent pourquoi nous avons constaté un grand intérêt à cet égard à l’échelle internationale. »

Avantages concurrentiels

Comme Amsted est entièrement détenue par ses employés depuis 1998, M. Smith connaît par expérience les avantages concurrentiels. « C’est bon pour les employés, mais c’est aussi bon pour l’entreprise, a-t-il dit. Lorsque les intérêts des employés sont en jeu, ceux-ci agissent comme des propriétaires, car c’est ce qu’ils sont. Dernièrement, il a beaucoup été question dans la presse de la démission silencieuse. Les employés d’une entreprise ayant établi un RAE n’adhèrent pas à ce principe, car c’est leur propre patrimoine qu’ils pénaliseraient et feraient diminuer. »

« Honnêtement, la direction se comporte également différemment, a poursuivi M. Smith. C’est plus qu’une structure juridique, c’est une relation de confiance entre la direction et l’effectif. La direction sait que ses décisions affectent tous les collègues avec lesquels elle travaille quotidiennement, et non un vague groupe d’actionnaires anonymes situés quelque part de l’autre côté de l’océan. Donc, en tant que chef de la direction, je ne prendrais jamais de risques excessifs simplement pour faire les manchettes ou nourrir mon ego, car je devrais par la suite faire face à mes collègues chaque jour si les choses tournaient mal. »

À Amsted, ce sentiment d’appartenance s’étend à la possibilité pour les participants au RAE de voter aux élections annuelles du conseil d’administration de l’entreprise. « C’est une responsabilité, et cela a une réelle incidence sur l’attitude de la direction à l’égard de ses employés », a déclaré M. Smith.

Vaste attrait

Les structures d’entreprise appartenant aux employés peuvent être appliquées aux entreprises de divers secteurs, particulièrement dans les secteurs matures. Elles sont particulièrement efficaces pour les grandes entreprises qui recrutent constamment de la main-d’œuvre, comme les entreprises de construction (M. Shell a indiqué qu’aux États-Unis, le RAE moyen compte environ 200 employés).

« D’après notre expérience aux États-Unis, cette structure se répand comme une traînée de poudre dans certains secteurs, parce que les gens voient leurs concurrents l’adopter et se demandent pourquoi ils ne l’adopteraient pas eux aussi, a déclaré M. Smith. Les entreprises d’ingénierie et d’architecture ont été de puissantes sources de RAE, tout comme les épiceries et les entreprises de fabrication industrielle lourde comme la nôtre. »

Et les propriétaires ne sont pas les seuls à le remarquer. Selon Mme Turnbull, les employés remarquent également quand leurs concurrents adoptent cette structure. « J’ai parlé à de nombreuses entreprises dont les employés savent que leurs concurrents ont adopté cette structure. Ces employés se sont adressés à leur équipe de direction pour demander pourquoi ils n’avaient pas eux aussi un RAE, a-t-elle dit. Ou encore, ces entreprises ont perdu des employés au profit de leurs concurrents, car ces derniers ont un RAE. »

Il s’agit également d’une occasion de maintenir les entreprises dans leurs collectivités locales, point que M. Shell a présenté comme étant une considération importante des gouvernements cherchant à bâtir une économie nationale plus vigoureuse. « Si vous réfléchissez à l’économie que nous recherchons, nous voulons donner aux conseillers un autre outil à présenter aux clients pour permettre à leur entreprise de demeurer dans leur localité, aux emplois de rester dans leur collectivité et à leurs employés d’être récompensés, a-t-il dit. C’est l’économie que nous voulons bâtir. »

Génération de patrimoine

M. Shell a fait remarquer que les employés des épiceries Publix sont connus pour prendre leur retraite en ayant plus d’un million de dollars dans leurs comptes du RAE. M. Smith s’est souvenu du jour où l’un de ses travailleurs d’usine a fait un grand sourire à son superviseur, car il venait de découvrir qu’il était officiellement devenu millionnaire dans le cadre du RAE d’Amsted. Cela présente un autre avantage : réduire l’inégalité des revenus et combler l’écart de richesse.

« Ce n’est pas un cas isolé, a déclaré M. Smith. Chaque trimestre, nous sommes en mesure de verser des millions de dollars à nos employés pour leurs actions. De nos jours, il est beaucoup question de patrimoine et d’inégalité des revenus. Certains économistes parlent de la disparité entre le patrimoine de ceux qui détiennent le capital et celui de ceux qui font le travail. Dans la structure d’un RAE, les employés obtiennent non seulement le fruit de leur travail, mais ils se partagent également la valeur du capital. C’est une structure très puissante. »

À venir au Canada

Compte tenu du succès de cette structure aux États-Unis et, plus récemment, au Royaume-Uni, tous les panélistes ont convenu que le moment était idéal pour le Canada de mettre en œuvre sa forme d’actionnariat des employés. « Chaque entreprise appartenant aux employés avec laquelle je me suis entretenue a des histoires de réussite semblables qui démontrent cette fierté d’être propriétaire, a déclaré Mme Turnbull. Je crois que l’actionnariat des employés a un bel avenir à l’échelle internationale. »

Selon M. Shell, les recherches de Social Capital Partners ont conclu que d’ici 2030, le Canada pourrait compter entre 500 et 750 entreprises appartenant aux employés et de 50 000 à 115 000 nouveaux employés-propriétaires, ce qui pourrait générer jusqu’à 10 milliards de dollars en patrimoine.

« Cette situation pourrait rapidement gagner en puissance si nous tirons des acquis de ce qu’ont fait les autres pays, a déclaré M. Shell. Ce que nous aimons du système américain, c’est qu’il est fondé sur les actions. Chaque employé se voit attribuer des actions précises. Cela crée une réelle harmonisation à l’échelle de l’entreprise. Elle encourage la vision à long terme à l’échelle de l’entreprise, et nous avons constaté une génération de patrimoine éprouvée. »

Shell a fait remarquer que le modèle du RAE aux États-Unis est assez complexe, tandis que l’approche récemment mise en œuvre au Royaume-Uni est plus simple. Le Canada est peut-être en retard, mais il a également l’avantage de pouvoir adopter le meilleur des deux mondes. « Nous pensons qu’il est possible de combiner la simplicité du système britannique avec le modèle d’actionnariat américain afin de créer un excellent hybride pour le Canada », a déclaré M. Shell.

Mme Turnbull et M. Shell ont clairement indiqué que, lorsque le Canada ouvrira effectivement la porte aux fiducies d’actionnariat d’employés, il sera essentiel de veiller à ce que le modèle soit conçu pour une participation élargie des employés, plutôt que d’être limité à certains dirigeants clés. À cette fin, M. Smith a souligné qu’une réglementation intelligente sera essentielle au succès des fiducies d’actionnariat d’employés au Canada.

« Au début des RAE, certains menus groupes de propriétaires essayaient de tourner le système à leur avantage, et des lois supplémentaires ont été mises en place pour veiller à ce que la propriété soit généralisée, a-t-il dit. Il est important que des mécanismes soient mis en place pour y veiller. Chez Amsted, par exemple, personne ne détient plus de 0,5 % de nos actions en circulation. »

M. Shell a déclaré que le mouvement des fiducies d’actionnariat d’employés au Canada était sur une lancée. Toutefois, pour que des progrès soient réalisés au cours des prochains mois, il a déclaré que les consultations à l’échelle fédérale doivent commencer d’ici janvier 2023 pour que des subtilités soient prévues au budget de 2023. Cela pourrait jeter les bases d’une loi plus tard dans l’année, ouvrant ainsi la voie aux premières entreprises en fiducies d’actionnariat d’employés d’ici la fin de 2023.

« Nous avons vraiment besoin d’une loi à ce sujet en 2023 pour pouvoir pleinement profiter de cette occasion pendant qu’il y a encore de l’engouement », a déclaré M. Shell.

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