S’ajuster face aux changements climatiques : l’Institut pour le climat de BMO
- Courriel
-
Signet
-
Imprimer
Nous avons les ingrédients voulus pour opérer la transition vers la carboneutralité d’ici 2050 au coût de 275 000 milliards de dollars, mais ils ne sont pas ajustés aux réalités de l’économie; tout le monde s’entend sur la nécessité d’agir, mais les acteurs économiques hésitent à se jeter dans le bain; les institutions financières sont prêtes à contribuer au financement de la transition, mais elles attendent encore le cadre politique et réglementaire solide qui garantira leur investissement à long terme.
Voilà quelques-uns des principaux points à retenir d’une des tables rondes accueillies par Son Honneur la lieutenante-gouverneure de l’Ontario Elizabeth Dowdeswell et organisées par l’Institut pour le climat de BMO et le Long Run Institute. Intitulée La transition énergétique au prisme de l’expérience d’hier, des réalités d’aujourd’hui et des impératifs de demain, la table ronde a porté sur certains des grands défis que doivent relever le Canada, dont l’économie dépend des ressources, et la planète dans son ensemble pour atténuer les répercussions physiques des changements climatiques et les crises qui vont en découler, des problèmes de sécurité énergétique à la migration massive de réfugiés climatiques.
Animée par David Walmsley, rédacteur en chef du Globe and Mail, cette table ronde s’inscrivait dans le cadre d’un symposium intimiste d’une journée sur la manière dont la convergence de facteurs allant des conflits géopolitiques à l’inflation alimente un débat sur l’équilibre entre durabilité et sécurité et la conciliation de la prospérité et des impacts sociaux. Lancées par les allocutions de William A. Downe, ancien chef de la direction de BMO Groupe financier, et Geoffrey G. Jones, professeur Isidor-Straus en histoire des affaires à l’Université Harvard, les discussions de la journée ont porté sur la façon de réussir la transition énergétique.
« Nous nous trouvons en quelque sorte à un moment charnière, à l’issue de deux ans et demi de bouleversements qui vont soit faire reculer l’action climatique, soit l’accélérer dans le sens d’une transition que nous espérons plus ordonnée », a rappelé Sonia Baxendale, présidente-directrice générale du Global Risk Institute, à un parterre de chefs d’entreprise et d’universitaires spécialisés dans des disciplines comme l’histoire, l’économie et la gestion de crise.
Les participants ont convenu que la transition climatique ne pourra progresser sans une reconnaissance de l’interconnectivité de la planète. Ce sera d’autant plus important que le monde tourne le dos aux systèmes mis en place pendant 30 ans de libre-échange et de mondialisation, et amorce une conversion vers une régionalisation de l’approvisionnement en biens et services.
« Nous assistons à un virage massif qui risque de faire disparaître l’ordre mondial en fonction duquel nous prenions la plupart de nos décisions, de sorte que nous devons commencer à penser différemment à la lumière du nouveau contexte », a précisé Sonia Baxendale.
« Le système énergétique mondial actuel n’est ni fiable, ni abordable, ni accessible, ni durable, a souligné d’emblée Simon Fish, président de l’Institut pour le climat de BMO. Ensemble, nous devons passer à un nouveau système qui assurera à la fois la stabilité climatique et une économie florissante et inclusive. »
Des compromis et des décisions difficiles
La collaboration mondiale nécessaire pour faire face aux changements climatiques est d’autant plus délicate qu’elle se heurte à la nature humaine, qui ne privilégie la bonté et l’altruisme que dans la mesure où les intérêts nationaux, perçus ou réels, ne sont pas compromis.
Cette caractéristique humaine entre déjà en jeu et explique les désaccords entre les pays développés et en développement, lesquels soupèsent la nécessité d’éviter les conséquences des changements climatiques ET d’assurer la sécurité énergétique et la croissance économique.
Par exemple, des universitaires prédisent l’avènement d’une « Amérique du Nord 2.0 » qui se concentrera sur l’énergie et la sécurité énergétique après avoir consacré les dernières décennies à devenir une zone de libre-échange.
« De même que l’ALENA portait sur les échanges commerciaux, l’Amérique du Nord 2.0 portera sur l’énergie », a affirmé Juliette Kayyem, professeure Belfer en sécurité internationale à l’Université Harvard, en soulignant que les différentes sociétés devront prendre des décisions difficiles sur le genre de monde qui sortira de la transition vers un troisième régime énergétique, avec l’abandon des combustibles fossiles adoptés au 19e siècle qui nous ont valu un siècle d’enrichissement et de prospérité au prix de la dégradation de l’environnement.
« Nous avons tendance à penser en termes mutuellement exclusifs, Or, en y réfléchissant bien, nous devons nous demander quel genre de société nous procurera la plus grande sécurité, a commenté la professeure Kayyem, qui se spécialise dans la gestion des catastrophes et l’atténuation des risques. Si c’était à refaire, nous chercherions à bâtir un système ne comportant aucun point de défaillance. »
En plus de leurs conséquences directes, les changements climatiques auront des effets secondaires et tertiaires tout aussi importants. À cet égard, Juliette Kayyem prédit que des millions de personnes risquent d’être déplacées au cours des prochaines années parce que certains coins du monde deviendront invivables. Pour gérer et atténuer ces migrations de « réfugiés climatiques », elle affirme qu’il faudra mettre en place un nouveau cadre juridique mondial pour installer ces populations dans des pays d’accueil et les aider à s’adapter, faute de quoi nous risquons des désordres sociaux et une propagation de la radicalisation.
Les pays riches devront aussi gérer les déplacements de populations à l’intérieur de leurs frontières, alors que la montée des eaux et d’autres événements climatiques forceront l’évacuation de terres basses urbanisées de longue date, en Californie par exemple. La professeure Kayyem appelle les gouvernements, l’entreprise privée et les investisseurs à se concerter pour faciliter la « retraite ordonnée » des populations des zones les plus vulnérables par des mesures incitatives comme une baisse des primes d’assurance habitation.
« Nous ne pouvons pas nous contenter d’attendre la transition », a-t-elle insisté, notant que certaines régions habitables vont tout simplement disparaître en raison des changements climatiques. « Le bouleversement climatique que nous avons provoqué rend déjà des gens très vulnérables et très exposés aux dégâts environnementaux. »
Des politiques de soutien
Les participants ont convenu que même si les banques, le secteur des services financiers et l’entreprise privée peuvent fournir les capitaux et l’innovation nécessaires à la transition, ils ne peuvent être les initiateurs de ce changement, qui ne réussira que s’il repose sur une politique publique consensuelle.
« Puisqu’il faut convaincre les gens de passer à une forme d’énergie plus dispendieuse… ce changement ne s’opérera que s’il est encadré par des politiques gouvernementales », a affirmé Paul Rochon, ancien sous-ministre des Finances du Canada et conseiller de la direction de Deloitte Canada.
En quantifiant les défis qui nous attendent, Paul Rochon a établi un parallèle avec la dynamique de l’économie politique de l’économiste John Maynard Keynes, soulignant que les politiques gouvernementales actuelles ne sont pas conçues pour soutenir l’immense virage systémique qu’exigera la transition énergétique.
« La bonne nouvelle est que nous disposons des éléments voulus pour mettre en place le nouveau système, mais la mauvaise nouvelle est qu’ils ne sont pas tout à fait ajustés aux réalités économiques... le véhicule n’est pas brisé, mais l’alternateur est grillé », a-t-il indiqué, faisant allusion à la pièce du moteur automobile qui convertit l’énergie mécanique en énergie électrique.
Au Canada, où les trois quarts des émissions de 730 mégatonnes proviennent du secteur privé - pétrole et gaz, agriculture, industrie lourde, immeubles commerciaux et transport commercial - Paul Rochon a mentionné qu’il faudra un cadre politique clair pour stimuler l’innovation et l’investissement.
« Le Canada s’est doté d’une approche rationnelle, qu’il reste simplement à mettre en phase avec la structure de l’économie », a-t-il précisé, se disant encouragé par les déclarations gouvernementales récentes, comme les annonces de crédits d’impôt et l’engagement d’étudier des manières d’atténuer les risques liés aux investissements en garantissant le prix du carbone.
Le Canada a des défis qui lui sont propres. Ainsi, avec son économie fondée sur les produits de base, le pays produit bon nombre des ressources naturelles nécessaires pour assurer une transition durable, mais ce faisant, il émet des quantités particulièrement élevées de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, étant l’un des plus grands producteurs agricoles du monde, le pays devra prendre des décisions sur l’utilisation des terres, vu l’étendue des territoires qu’exige la production d’énergies renouvelables comme l’énergie éolienne et l’énergie solaire, a souligné Ruth Sandwell, professeure d’histoire à l’Université de Toronto, à propos de la recherche de sources d’énergie pour remplacer les combustibles fossiles.
« Il s’agit de savoir comment remplacer l’immense quantité d’énergie dont nous avons besoin », a-t-elle indiqué, établissant un parallèle avec la durée et les conséquences imprévues – d’ordre social, politique et environnemental – des transitions antérieures, comme celle du bois au charbon au 19e siècle.
« Si nous optons pour l’éolien et le solaire, quelle superficie faudra-t-il y consacrer? Et quel sera l’effet d’affecter des terres à cette fin alors que nous devrons compter davantage sur la production alimentaire locale? », a-t-elle demandé.
La carotte ET le bâton
Sonia Baxendale a affirmé que les institutions financières sont disposées à financer la transition, mais que sans la garantie de politiques gouvernementales, ni elles ni les entreprises n’auront la volonté de le faire, d’autant plus que des voix s’élèvent au sein des banques pour se retirer tout simplement des secteurs où il est plus difficile de réduire les émissions de carbone sans attendre que des solutions de rechange viables soient mises en œuvre à grande échelle.
Plusieurs d’entre elles risquent plutôt d’attendre en faisant profil bas, alors même que les heures s’égrènent et que l’échéance se fait de plus en plus pressante pour parvenir à la carboneutralité.
« C’est la raison pour laquelle nous nouons ces partenariats, a-t-elle expliqué. Les décideurs publics et les gouvernements doivent soutenir le secteur privé dans l’atteinte de cet objectif. Il faudra manier la carotte ET le bâton, et comprendre que la transition sera douloureuse pour tout le monde. »
Par exemple, les règles de divulgation doivent être incitatives aux premiers stades de la transition, surtout si nous devons passer de la planification à l’action. Plus tard, elles pourront devenir punitives.
« Nous ferons nécessairement des erreurs en cours de route. Il nous faudra apprendre de ces erreurs et corriger le tir. Pour cela, il faudra multiplier les rencontres comme celle-ci, où les gens continueront de mettre leur influence et leur énergie au service du changement », a conclu Sonia Baxendale.
« Qu’il s’agisse de progrès, de revers, de choix difficiles ou de percées technologiques, l’histoire nous apprend que l’avenir n’est pas écrit, a rappelé Laurence Mussio, président du Long Run Institute et coprésident du symposium. Le premier pas consiste à comprendre de façon réaliste d’où nous venons, où nous en sommes et où nous allons. »
S’ajuster face aux changements climatiques : l’Institut pour le climat de BMO
Conseiller spécial du chef de la direction, BMO Groupe financier
À titre de conseiller spécial du chef de la direction, M. Fish prodigue des conseils sur l’élaboration et l’application de la strat…
À titre de conseiller spécial du chef de la direction, M. Fish prodigue des conseils sur l’élaboration et l’application de la strat…
VOIR LE PROFIL COMPLET- Temps de lecture
- Écouter Arrêter
- Agrandir | Réduire le texte
Nous avons les ingrédients voulus pour opérer la transition vers la carboneutralité d’ici 2050 au coût de 275 000 milliards de dollars, mais ils ne sont pas ajustés aux réalités de l’économie; tout le monde s’entend sur la nécessité d’agir, mais les acteurs économiques hésitent à se jeter dans le bain; les institutions financières sont prêtes à contribuer au financement de la transition, mais elles attendent encore le cadre politique et réglementaire solide qui garantira leur investissement à long terme.
Voilà quelques-uns des principaux points à retenir d’une des tables rondes accueillies par Son Honneur la lieutenante-gouverneure de l’Ontario Elizabeth Dowdeswell et organisées par l’Institut pour le climat de BMO et le Long Run Institute. Intitulée La transition énergétique au prisme de l’expérience d’hier, des réalités d’aujourd’hui et des impératifs de demain, la table ronde a porté sur certains des grands défis que doivent relever le Canada, dont l’économie dépend des ressources, et la planète dans son ensemble pour atténuer les répercussions physiques des changements climatiques et les crises qui vont en découler, des problèmes de sécurité énergétique à la migration massive de réfugiés climatiques.
Animée par David Walmsley, rédacteur en chef du Globe and Mail, cette table ronde s’inscrivait dans le cadre d’un symposium intimiste d’une journée sur la manière dont la convergence de facteurs allant des conflits géopolitiques à l’inflation alimente un débat sur l’équilibre entre durabilité et sécurité et la conciliation de la prospérité et des impacts sociaux. Lancées par les allocutions de William A. Downe, ancien chef de la direction de BMO Groupe financier, et Geoffrey G. Jones, professeur Isidor-Straus en histoire des affaires à l’Université Harvard, les discussions de la journée ont porté sur la façon de réussir la transition énergétique.
« Nous nous trouvons en quelque sorte à un moment charnière, à l’issue de deux ans et demi de bouleversements qui vont soit faire reculer l’action climatique, soit l’accélérer dans le sens d’une transition que nous espérons plus ordonnée », a rappelé Sonia Baxendale, présidente-directrice générale du Global Risk Institute, à un parterre de chefs d’entreprise et d’universitaires spécialisés dans des disciplines comme l’histoire, l’économie et la gestion de crise.
Les participants ont convenu que la transition climatique ne pourra progresser sans une reconnaissance de l’interconnectivité de la planète. Ce sera d’autant plus important que le monde tourne le dos aux systèmes mis en place pendant 30 ans de libre-échange et de mondialisation, et amorce une conversion vers une régionalisation de l’approvisionnement en biens et services.
« Nous assistons à un virage massif qui risque de faire disparaître l’ordre mondial en fonction duquel nous prenions la plupart de nos décisions, de sorte que nous devons commencer à penser différemment à la lumière du nouveau contexte », a précisé Sonia Baxendale.
« Le système énergétique mondial actuel n’est ni fiable, ni abordable, ni accessible, ni durable, a souligné d’emblée Simon Fish, président de l’Institut pour le climat de BMO. Ensemble, nous devons passer à un nouveau système qui assurera à la fois la stabilité climatique et une économie florissante et inclusive. »
Des compromis et des décisions difficiles
La collaboration mondiale nécessaire pour faire face aux changements climatiques est d’autant plus délicate qu’elle se heurte à la nature humaine, qui ne privilégie la bonté et l’altruisme que dans la mesure où les intérêts nationaux, perçus ou réels, ne sont pas compromis.
Cette caractéristique humaine entre déjà en jeu et explique les désaccords entre les pays développés et en développement, lesquels soupèsent la nécessité d’éviter les conséquences des changements climatiques ET d’assurer la sécurité énergétique et la croissance économique.
Par exemple, des universitaires prédisent l’avènement d’une « Amérique du Nord 2.0 » qui se concentrera sur l’énergie et la sécurité énergétique après avoir consacré les dernières décennies à devenir une zone de libre-échange.
« De même que l’ALENA portait sur les échanges commerciaux, l’Amérique du Nord 2.0 portera sur l’énergie », a affirmé Juliette Kayyem, professeure Belfer en sécurité internationale à l’Université Harvard, en soulignant que les différentes sociétés devront prendre des décisions difficiles sur le genre de monde qui sortira de la transition vers un troisième régime énergétique, avec l’abandon des combustibles fossiles adoptés au 19e siècle qui nous ont valu un siècle d’enrichissement et de prospérité au prix de la dégradation de l’environnement.
« Nous avons tendance à penser en termes mutuellement exclusifs, Or, en y réfléchissant bien, nous devons nous demander quel genre de société nous procurera la plus grande sécurité, a commenté la professeure Kayyem, qui se spécialise dans la gestion des catastrophes et l’atténuation des risques. Si c’était à refaire, nous chercherions à bâtir un système ne comportant aucun point de défaillance. »
En plus de leurs conséquences directes, les changements climatiques auront des effets secondaires et tertiaires tout aussi importants. À cet égard, Juliette Kayyem prédit que des millions de personnes risquent d’être déplacées au cours des prochaines années parce que certains coins du monde deviendront invivables. Pour gérer et atténuer ces migrations de « réfugiés climatiques », elle affirme qu’il faudra mettre en place un nouveau cadre juridique mondial pour installer ces populations dans des pays d’accueil et les aider à s’adapter, faute de quoi nous risquons des désordres sociaux et une propagation de la radicalisation.
Les pays riches devront aussi gérer les déplacements de populations à l’intérieur de leurs frontières, alors que la montée des eaux et d’autres événements climatiques forceront l’évacuation de terres basses urbanisées de longue date, en Californie par exemple. La professeure Kayyem appelle les gouvernements, l’entreprise privée et les investisseurs à se concerter pour faciliter la « retraite ordonnée » des populations des zones les plus vulnérables par des mesures incitatives comme une baisse des primes d’assurance habitation.
« Nous ne pouvons pas nous contenter d’attendre la transition », a-t-elle insisté, notant que certaines régions habitables vont tout simplement disparaître en raison des changements climatiques. « Le bouleversement climatique que nous avons provoqué rend déjà des gens très vulnérables et très exposés aux dégâts environnementaux. »
Des politiques de soutien
Les participants ont convenu que même si les banques, le secteur des services financiers et l’entreprise privée peuvent fournir les capitaux et l’innovation nécessaires à la transition, ils ne peuvent être les initiateurs de ce changement, qui ne réussira que s’il repose sur une politique publique consensuelle.
« Puisqu’il faut convaincre les gens de passer à une forme d’énergie plus dispendieuse… ce changement ne s’opérera que s’il est encadré par des politiques gouvernementales », a affirmé Paul Rochon, ancien sous-ministre des Finances du Canada et conseiller de la direction de Deloitte Canada.
En quantifiant les défis qui nous attendent, Paul Rochon a établi un parallèle avec la dynamique de l’économie politique de l’économiste John Maynard Keynes, soulignant que les politiques gouvernementales actuelles ne sont pas conçues pour soutenir l’immense virage systémique qu’exigera la transition énergétique.
« La bonne nouvelle est que nous disposons des éléments voulus pour mettre en place le nouveau système, mais la mauvaise nouvelle est qu’ils ne sont pas tout à fait ajustés aux réalités économiques... le véhicule n’est pas brisé, mais l’alternateur est grillé », a-t-il indiqué, faisant allusion à la pièce du moteur automobile qui convertit l’énergie mécanique en énergie électrique.
Au Canada, où les trois quarts des émissions de 730 mégatonnes proviennent du secteur privé - pétrole et gaz, agriculture, industrie lourde, immeubles commerciaux et transport commercial - Paul Rochon a mentionné qu’il faudra un cadre politique clair pour stimuler l’innovation et l’investissement.
« Le Canada s’est doté d’une approche rationnelle, qu’il reste simplement à mettre en phase avec la structure de l’économie », a-t-il précisé, se disant encouragé par les déclarations gouvernementales récentes, comme les annonces de crédits d’impôt et l’engagement d’étudier des manières d’atténuer les risques liés aux investissements en garantissant le prix du carbone.
Le Canada a des défis qui lui sont propres. Ainsi, avec son économie fondée sur les produits de base, le pays produit bon nombre des ressources naturelles nécessaires pour assurer une transition durable, mais ce faisant, il émet des quantités particulièrement élevées de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, étant l’un des plus grands producteurs agricoles du monde, le pays devra prendre des décisions sur l’utilisation des terres, vu l’étendue des territoires qu’exige la production d’énergies renouvelables comme l’énergie éolienne et l’énergie solaire, a souligné Ruth Sandwell, professeure d’histoire à l’Université de Toronto, à propos de la recherche de sources d’énergie pour remplacer les combustibles fossiles.
« Il s’agit de savoir comment remplacer l’immense quantité d’énergie dont nous avons besoin », a-t-elle indiqué, établissant un parallèle avec la durée et les conséquences imprévues – d’ordre social, politique et environnemental – des transitions antérieures, comme celle du bois au charbon au 19e siècle.
« Si nous optons pour l’éolien et le solaire, quelle superficie faudra-t-il y consacrer? Et quel sera l’effet d’affecter des terres à cette fin alors que nous devrons compter davantage sur la production alimentaire locale? », a-t-elle demandé.
La carotte ET le bâton
Sonia Baxendale a affirmé que les institutions financières sont disposées à financer la transition, mais que sans la garantie de politiques gouvernementales, ni elles ni les entreprises n’auront la volonté de le faire, d’autant plus que des voix s’élèvent au sein des banques pour se retirer tout simplement des secteurs où il est plus difficile de réduire les émissions de carbone sans attendre que des solutions de rechange viables soient mises en œuvre à grande échelle.
Plusieurs d’entre elles risquent plutôt d’attendre en faisant profil bas, alors même que les heures s’égrènent et que l’échéance se fait de plus en plus pressante pour parvenir à la carboneutralité.
« C’est la raison pour laquelle nous nouons ces partenariats, a-t-elle expliqué. Les décideurs publics et les gouvernements doivent soutenir le secteur privé dans l’atteinte de cet objectif. Il faudra manier la carotte ET le bâton, et comprendre que la transition sera douloureuse pour tout le monde. »
Par exemple, les règles de divulgation doivent être incitatives aux premiers stades de la transition, surtout si nous devons passer de la planification à l’action. Plus tard, elles pourront devenir punitives.
« Nous ferons nécessairement des erreurs en cours de route. Il nous faudra apprendre de ces erreurs et corriger le tir. Pour cela, il faudra multiplier les rencontres comme celle-ci, où les gens continueront de mettre leur influence et leur énergie au service du changement », a conclu Sonia Baxendale.
« Qu’il s’agisse de progrès, de revers, de choix difficiles ou de percées technologiques, l’histoire nous apprend que l’avenir n’est pas écrit, a rappelé Laurence Mussio, président du Long Run Institute et coprésident du symposium. Le premier pas consiste à comprendre de façon réaliste d’où nous venons, où nous en sommes et où nous allons. »
Autre contenu intéressant
L’aspect économique de l’élimination du carbone : un entretien avec Deep Sky
Comment les entreprises peuvent s’y retrouver dans le cadre de la politique climatique du Canada
Une première dans l'Ouest canadien : Avenue Living tire parti du programme d'amélioration écoénergétique de BMO pour ajouter 179 nouveaux logements locatifs dans le centre-ville d'Edmonton
Le coût des plans d’action des entreprises en matière de climat
Risque climatique : changements réglementaires à surveiller en 2024
Comment la NASA et IBM utilisent les données géospatiales et l’intelligence artificielle pour analyser les risques climatiques
L’obligation de publier de l’information sur les facteurs ESG est le signe d’un marché arrivé à maturité
BMO organise un financement vert pour financer le nouveau Lawson Centre for Sustainability, la construction la plus importante de Trinity College depuis un siècle
BMO se classe parmi les sociétés les plus durables d'Amérique du Nord selon les indices de durabilité Dow Jones
Le Canada a l’occasion de devenir un chef de file mondial de l’élimination du dioxyde de carbone
Selon un sondage réalisé par l'Institut pour le climat de BMO auprès des chefs d'entreprise, près de la moitié des chefs d'entreprise des États-Unis et du Canada croient que les changements climatique
Un plus grand nombre d’entreprises ont des plans pour lutter contre les changements climatiques en raison de l’importance croissante qu’ils revêtent sur leurs activités : Résultats du sondage
L’électrification constitue une occasion unique dans le cadre de la transition énergétique
Le soutien du secteur de l’énergie dans l’atteinte des objectifs de décarbonisation du Canada
Questions et réponses : comment transformer les défis économiques en possibilités
Trois idées inspirées de la Semaine du climat pour passer à l’action à la COP28
Du caractère essentiel du financement pour doper les technologies d’élimination du carbone
Pourquoi les entreprises doivent accélérer leurs efforts pour lutter contre les changements climatiques
Transformer le système alimentaire mondial au bénéfice des investisseurs et de la planète
BMO Donates $3 Million to GRID Alternatives to Provide Solar Energy Solutions for Low-Income Families
Banco do Brasil and BMO Financial Group to Introduce First-of-its-Kind Program to Provide Sustainability-Linked Trade Loans Supporting Brazilian Exporters
Comment les investissements dans le captage du carbone peuvent générer des crédits carbone
BMO fournit un nouveau produit innovant, le dépôt lié à la durabilité, à Zurn Elkay Water Solutions
Quick Listen: Michael Torrance on Empowering Your Organization to Operationalize Sustainability
BMO seule grande banque nommée au palmarès des 50 meilleures entreprises citoyennes au Canada
Un investissement rentable : la rénovation comme moyen d’atteindre la carboneutralité
Évolution du marché du carbone : ce qu’en pensent les principaux acteurs
BMO et Bell Canada mettent en œuvre un produit dérivé innovant lié à la durabilité et à des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre
BMO fait partie d'un groupe convoqué par l'ONU qui conseille les banques mondiales sur l'établissement d'objectifs liés à la nature
Les chefs de file de l’investissement intensifient leurs efforts en vue d’atteindre l’objectif net zéro
Favoriser les innovations technologiques pour renforcer la résilience face aux changements climatiques
BMO célèbre le Jour de la Terre avec la 3e édition annuelle du programme Des transactions qui font pousser des arbres dans ses salles des marchés mondiaux
BMO Donates $2 Million to the University of Saskatchewan to Accelerate Research Critical to the Future of Food
Le temps presse pour les solutions au changement climatique - Sommet Canada-États-Unis
North America’s Critical Minerals Advantage: Deep Dive on Community Engagement
Réchauffement climatique : le GIEC lance son dernier avertissement de la décennie
Les légendes du roc réfléchissent aux réussites et aux échecs de l’industrie minière lors de la Conférence mondiale sur les mines, métaux et minéraux critiques
Exploration des avantages de l’extraction de minéraux critiques en Amérique du Nord dans le cadre de la Conférence mondiale sur les mines, métaux et minéraux critiques
La confiance est la denrée la plus précieuse : Message de l’ICMM à la Conférence mondiale sur les mines, métaux et minéraux critiques de BMO
Explorer les risques et les possibilités associés aux notations ESG dans le secteur minier
BMO Experts at our 32nd Global Metals, Mining & Critical Minerals Conference
Evolving Mining for a Sustainable Energy Transition: ICMM CEO Rohitesh Dhawan in Conversation
BMO Equity Research on BMO Radicle and the World of Carbon Credits
Public Policy and the Energy Transition: Howard Learner in Conversation
Taskforce on Nature-Related Financial Disclosure (TNFD) – A Plan for Integrating Nature into Business
Points à retenir du sondage sur le climat des petites et moyennes entreprises réalisé par l’Institut pour le climat de BMO
BMO nommée banque la plus durable d'Amérique du Nord par Corporate Knights pour la quatrième année d'affilée
Le financement vert du nucléaire : nouvelle frontière de la transition énergétique?
Assurer l’avenir des approvisionnements alimentaires : le rôle de l’Amérique du Nord
BMO s'est classé parmi les entreprises les plus durables en Amérique du Nord selon les indices de durabilité Dow Jones
Un sondage de l'Institut pour le climat de BMO révèle que les coûts et les priorités concurrentes ralentissent l'action climatique des petites et moyennes entreprises
Gérer et monétiser votre transition vers un monde carboneutre avec BMO et Radicle
BMO est l'institution financière la mieux classée selon le Global Sustainability Benchmark, le nouvel indice de référence mondial du développement durable annoncé lors de la COP 27
COP27 : Les problèmes de sécurité énergétique et l’incertitude économique ralentiront-t-ils la transition climatique?
BMO investira dans les crédits compensatoires de carbone novateurs de CarbonCure pour stocker du CO₂ de façon permanente
Financement commercial : vers le développement durable, une entreprise à la fois
RoadMap Project: An Indigenous-led Paradigm Shift for Economic Reconciliation
Une première canadienne : BMO et l'Université Concordia s'unissent pour un avenir durable grâce à un prêt innovant lié à la durabilité
Intégration des facteurs ESG dans les petites et moyennes entreprises : Conférence de Montréal
BMO entend racheter Radicle Group Inc., un chef de file des services environnementaux situé à Calgary
Investment Opportunities for a Net-Zero Economy: A Conversation at the Milken Institute Global Conference
How Hope, Grit, and a Hospital Network Saved Maverix Private Capital Founder John Ruffolo
Hydrogen’s Role in the Energy Transition: Matt Fairley in Conversation
Les risques physiques et liés à la transition auxquels font face l’alimentation et l’agriculture
Key Takeaways on Ag, Food, Fertilizer & ESG from BMO’s Farm to Market Conference
Building an ESG Business Case in the Food Sector: The Food Institute
Aller de l’avant en matière de transition énergétique : Darryl White s’adresse aux gestionnaires de réserves et d’actifs mondiaux
BMO et EDC annoncent une collaboration pour présenter des solutions de financement durable aux entreprises canadiennes
Refonte au Canada pour un monde carboneutre : Conversation avec Corey Diamond d’Efficacité énergétique Canada
The Role of Hydrogen in the Energy Transition: FuelCell Energy CEO Jason Few in Conversation
BMO est fier de soutenir la première transaction d'obligations vertes du gouvernement du Canada en tant que cochef de file
Article d’opinion: Le Canada peut être un leader en matière de sécurité énergétique
Tackling Climate Change in Metals and Mining: ICMM CEO Rohitesh Dhawan in Conversation
Les mesures prises par le gouvernement peuvent contribuer à stimuler la construction domiciliaire afin de remédier à la pénurie de logements au Canada
La circulaire de sollicitation de procurations et les rapports sur la durabilité 2021 de BMO sont maintenant disponibles
Why Changing Behaviour is Key to a Low Carbon Future – Dan Barclay
BMO lance le programme Services aux entreprises à portée de main - BMO pour les entrepreneurs noirs et annonce un engagement de 100 millions de dollars en prêts pour aider les entrepreneurs noirs à dé
The Post 2020 Biodiversity Framework – A Discussion with Basile Van Havre
BMO annonce son intention de se joindre au programme Catalyst de Breakthrough Energy pour accélérer l'innovation climatique
BMO Groupe financier nommé banque la plus durable en Amérique du Nord pour la troisième année d'affilée
Using Geospatial Big Data for Climate, Finance and Sustainability
Atténuer les répercussions des changements climatiques sur les actifs physiques par la finance spatiale
BMO aide Boralex à aller Au-delà des énergies renouvelables en transformant sa facilité de crédit en un prêt lié au développement durable
Première mondiale : BMO soutient Bruce Power avec le premier cadre de financement vert du secteur nucléaire au monde
BMO se classe parmi les entreprises les plus durables au monde, selon les indices de durabilité Dow Jones
COP26 : Pourquoi les entreprises doivent assumer leur responsabilité sociale
The Future of Remote Work and Diversity in the Asset Management Industry
Changer les comportements est essentiel pour assurer un avenir à faible émission de carbone – Table ronde Milken
BMO aide Teck Resources à progresser vers ses objectifs ESG avec un prêt lié à la durabilité
Première dans le secteur des métaux et des mines en Amérique du Nord : BMO aide Sandstorm Gold Royalties à atteindre ses objectifs ESG grâce à un prêt lié à la durabilité
Éducation, emploi et autonomie économique : BMO publie Wîcihitowin ᐑᒋᐦᐃᑐᐏᐣ, son premier Rapport sur les partenariats et les progrès en matière autochtone annuel
BMO annonce un engagement de financement de 12 milliards de dollars pour le logement abordable au Canada
In support of Canada’s bid to host the headquarters of the International Sustainability Standards Board
BMO appuie la candidature du Canada pour accueillir le siège du Conseil des normes internationales d'information sur la durabilité
Investing in Real Estate Sustainability with Bright Power Inc.
BMO nommé au classement des 50 meilleures entreprises citoyennes au Canada de Corporate Knights
ESG From Farm to Fork: Doing Well by Doing Good
L’appétit croissant pour l’investissement dans un but précis dans les valeurs à revenu fixe par Magali Gable
BMO met sur pied une nouvelle équipe innovatrice pour la transition énergétique
Banques centrales, changements climatiques et leadership : Forum annuel destiné aux femmes œuvrant dans le secteur des titres à revenu fixe, devises et produits de base
Première nord-américaine : BMO aide Gibson Energy à transformer entièrement une facilité de crédit en un prêt lié à la durabilité
Le programme Des transactions qui font pousser des arbres permettra d’en planter 100 000
Les arbres issus des métiers bénéficient d'un marché obligataire ESG solide
Understanding Biodiversity Management: Best Practices and Innovation
The Changing Face of Sustainability: tentree for a Greener Planet
Favoriser des résultats durables : le premier prêt vert offert au Canada
Episode 29: What 20 Years of ESG Engagement Can Teach Us About the Future
Rapport sur les perspectives de 2021 de BMO Gestion mondiale d'actifs : des jours meilleurs à venir
Episode 28: Bloomberg: Enhancing ESG Disclosure through Data-Driven Solutions
Comment Repérer L’écoblanchiment Et Trouver Un Partenaire Qui Vous Convient
BMO se classe parmi les entreprises les plus durables selon l'indice de durabilité Dow Jones - Amérique du Nord
Episode 27: Preventing The Antimicrobial Resistance Health Crisis
BMO investit dans un avenir durable grâce à un don d’un million de dollars à l’Institute for Sustainable Finance
BMO Groupe financier franchit une étape clé en faisant correspondre 100 pour cent de sa consommation d'électricité avec des énergies renouvelables
BMO Groupe financier reconnu comme l'une des sociétés les mieux gérées de manière durable au monde dans le nouveau classement du Wall Street Journal
Episode 23: TC Transcontinental – A Market Leader in Sustainable Packaging
Les possibilités de placement durables dans le monde d’après la pandémie
Les sociétés axées sur l’efficacité énergétique peuvent maintenant réduire leurs coûts d’emprunt
BMO Groupe financier s'approvisionnera à 100 pour cent en électricité à partir d'énergies renouvelables
Episode 13: Faire face à la COVID-19 en optant pour des solutions financières durables
Épisode 09 : Le pouvoir de la collaboration en matière d'investissement ESG
Épisode 08 : La tarification des risques climatiques, avec Bob Litterman
Épisode 07 : Mobiliser les marchés des capitaux en faveur d’une finance durable
Épisode 06 : L’investissement responsable – Tendances et pratiques exemplaires canadiennes
Épisode 04 : Divulgation de renseignements relatifs à la durabilité : Utiliser le modèle de SASB
Épisode 03 : Taxonomie verte: le plan d'action pour un financement durable de l'UE
Épisode 02 : Analyser les risques climatiques pour les marchés financiers