Que représente la COP28 pour l’avenir de la transition énergétique?
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« Ce fut un grand honneur de représenter BMO à la COP28 et d’aider à faire évoluer nos efforts communs dans la lutte contre les changements climatiques et la gestion des émissions de gaz à effet de serre. » – Grégoire Baillargeon, président, BMO Groupe financier, Québec
Grégoire Baillargeon, président de BMO Groupe financier (Québec), Jonathan Hackett, cochef du groupe Transition énergétique de BMO et chef, Finance durable, ainsi que George Sutherland, conseiller principal à l’Institut pour le climat de BMO se sont réunis pour discuter des principaux engagements pris lors de la COP28 et de leur signification pour l’avenir de la finance durable et de la transition énergétique.
Écoutez l’épisode d’environ 26 minutes (en anglais seulement)
Vous pouvez écouter le balado des leaders en matière de durabilité sur toutes les principales plateformes, dont Apple et Spotify.
Johnathan Hackett :
Nous parlons souvent du fait que l’innovation en matière d’énergie renouvelable ne concerne pas seulement les panneaux solaires ou les éoliennes, mais aussi les contrats d’achat d’électricité et les financements à fort effet de levier qui permettent d’accélérer le déploiement de ces technologies. Plus nous pourrons offrir ce type de solutions pour acheminer davantage de capitaux, plus rapidement, là où ils sont nécessaires pour mettre en œuvre les projets de décarbonisation de l’économie, plus nous participerons à la transition vers une économie à faible émission de carbone avec nos clients.
Michael Torrance :
Merci d’être à l’écoute de ce nouveau balado de la série Sustainability Leaders. Je suis Michael Torrance, chef de la durabilité à BMO Groupe financier. Dans cet épisode, nous nous entretiendrons avec des chefs de file du développement durable issus du monde des affaires, de l’investissement, des universités et des ONG, afin d’explorer l’impact de l’évolution rapide du développement durable sur les investissements mondiaux, les pratiques commerciales et le monde dans lequel nous vivons.
Avertissement :
Les opinions exprimées ici sont celles des participants et non celles de la Banque de Montréal, de ses sociétés affiliées ou de ses filiales.
George Sutherland :
Bonjour à tous. Je suis George Sutherland, conseiller principal à l’Institut pour le climat de BMO. Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous parlerons des principaux développements de la COP 28 et nous nous pencherons sur ce que cela signifie pour le financement de la lutte contre le changement climatique et la transition énergétique. Grégoire Baillargeon, président de BMO Groupe financier Québec et vice-président du conseil de BMO Marchés des capitaux, et Jonathan Hackett, co-chef du groupe Transition énergétique et chef du financement durable de BMO, se joindront à moi pour discuter de ces questions. Merci à tous les deux d’être des nôtres aujourd’hui.
Grégoire Baillargeon :
Merci de nous avoir invités.
George Sutherland :
Grégoire, vous étiez à Dubaï pour la COP 28 où plus de 100 000 personnes étaient présentes. C’est deux fois plus que la COP 27, ce qui en fait le plus grand sommet sur le climat à ce jour. Beaucoup ont critiqué le choix de l’emplacement de cette COP aux Émirats arabes unis, un grand pays exportateur de pétrole, et dans une ville comme Dubaï. Pouvez-vous donner à notre public une idée de ce que c’était que d’être là?
Grégoire Baillargeon :
Tout d’abord, ce fut un grand privilège de représenter BMO à la COP 28 et de participer aux discussions sur la mise en commun de nos efforts dans la lutte contre le changement climatique et la réduction des émissions. Dubaï est tout à fait unique en son genre et l’emplacement parfait pour accueillir un si grand nombre de personnes de manière très efficace et efficiente. Il y avait 100 000 participants dans la zone bleue. Il s’agit de la principale zone de négociation, où chaque pays et de nombreuses ONG disposent de leur propre pavillon pour organiser des tables rondes et des conférences tout au long des deux semaines de la COP, ce qui constitue une entreprise très, très ambitieuse. Tout s’est déroulé sans problème. Les participants ont pu débattre de nombreuses questions dans plus d’une centaine de bâtiments à tout moment de la journée, chaque jour. C’était tout à fait unique. Dubaï a effectivement été le choix parfait pour tenir une conférence d’une telle envergure.
Quant à la tenue de cet événement à Dubaï, cela peut sembler une grande dichotomie. Dubaï est un symbole d’excès, de luxe. C’est une ville pétrolière et gazière et un pays pétrolier et gazier. Cela peut paraître très contradictoire, et c’est le cas. Mais en même temps, Dubaï est le symbole de l’ambition, du fait que rien n’est impossible. C’est ce dont nous avons besoin. Nous avons besoin d’ambition pour réaliser la transition que nous nous apprêtons à entreprendre, le changement rapide dans les économies mondiales le plus ambitieux que nous ayons jamais connu. Cette impression d’ambition que l’on ressent à Dubaï a, je pense, nourri les participants d’un sentiment d’optimisme qui commençait à manquer à l’approche de la transition. Nous avions constaté l’inertie et le manque d’optimisme de certains. Or, Dubaï inspire l’ambition.
Une dernière chose que je voudrais mentionner à propos du choix de l’emplacement lui-même : comme vous l’avez mentionné, c’est un pays pétrolier, et il y aura toujours un débat sur la question de savoir s’il était logique d’organiser cet événement dans un pays pétrolier, de surcroît présidé par Sultan Al Jaber, qui est également un dirigeant pétrolier. Les opinions sont partagées [inaudible 00:04:16]. D’une part, pour de nombreux groupes de défense de l’environnement, cela n’a évidemment aucun sens. Mais d’un autre côté, pour les entreprises de combustibles fossiles, et pour tous les pays, le président actuel de la COP était la bonne personne avec qui débattre.
George Sutherland :
Le nombre de participants à la COP 28, notamment la forte participation du secteur privé, a-t-il été un avantage ou un inconvénient?
Grégoire Baillargeon :
Parfois, nous regardons la COP et nous nous disons : « Cette conférence fait-elle vraiment avancer les choses? ». Et nous devons nous rendre compte qu’il y a des limites à ce que les gouvernements peuvent accomplir pour instaurer la transition. Il est en fait étonnant que tous les gouvernements du monde parviennent à un s’entendre sur un texte qui guidera la transition, mais le mot clé est « guider ». Ils se mettent d’accord entre eux sur la direction que le monde doit prendre. À leur retour, ils peuvent mettre en place une série de politiques qui répondent aux directives et aux ambitions de la COP. Mais en fin de compte, c’est dans le secteur privé que la transition doit s’opérer. Tous les acteurs du secteur privé doivent y participer. Il s’agit de transformer l’ensemble de l’économie. La participation du secteur privé à ces conférences est, à mon avis, le catalyseur qui peut réellement accélérer la transition.
La COP 28 a effectivement été plus inclusive cette année, notamment en invitant les acteurs du secteur privé, mais elle a aussi permis de faire participer davantage les Premières Nations, de respecter davantage l’égalité des sexes, en plus de parler davantage de justice. La conférence joue effectivement le rôle de catalyseur. De nombreux points de vue, parfois divergents, ont été échangés, et c’est ainsi que nous progressons sur tous les fronts. Vous réunissez des gens dans une salle, vous conversez, vous écoutez, vous échangez des points de vue et, à un moment donné, des solutions commencent à prendre forme.
À mes yeux, la participation du secteur privé est, en ce sens, extrêmement positive. Il est légitime de se demander si le secteur privé devrait participer aux négociations primaires. Ces négociations doivent être inclusives. Nous devons entendre la voix de chacun. Depuis de nombreuses années, la voix des écologistes se fait de plus en plus présente. Ils ont peut-être été un peu moins présents cette année parce que la conférence a eu lieu à Dubaï, mais il est important que la voix de tout le monde, notamment du secteur privé, soit entendue afin de rendre la transition possible. Rien ne pourra se faire autrement. Pour moi, c’est un point positif dans l’ensemble.
George Sutherland :
Étant donné que la COP 28 s’est terminée par une entente historique sur l’abandon progressif des combustibles fossiles, dans quelle mesure pensez-vous que le choix de l’emplacement de la conférence était pertinent pour la COP 28?
Grégoire Baillargeon :
Je pense que cela a permis de faire avancer le débat sur plusieurs fronts. Si la conférence n’avait pas eu lieu dans un pays comme celui-ci, avec ce type de présidence, les ententes conclues sur la transition vers des systèmes énergétiques différents auraient été perçues comme trop ambitieuses. Or, le président est lui-même à la tête d’une société pétrolière; on ne peut donc lui reprocher de ne pas comprendre combien les attentes sont démesurées. Il est évident qu’il comprend. Selon moi, le président de la COP 28 a agi comme un catalyseur qui a permis de débattre de sujets qui étaient jusqu’à présent difficiles à aborder.
Je pense que c’est globalement positif. Au début de la COP, le méthane a été remis sur la table. De nombreux pays se sont rapidement engagés à s’attaquer au méthane au cours de cette décennie. Nous reviendrons sur le texte lui-même, mais l’accent a été mis sans équivoque sur le seuil de 1,5 degré – le texte de Paris indique 2 degrés, puis 1,5 degré, ce qui crée une certaine confusion. Mais comme la science a prouvé que nous devions vraiment viser 1,5 degré et l’abandon des combustibles fossiles, les ententes conclues ont été sans équivoque sur ces deux questions. C’est pourquoi je pense que force est d’admettre que l’emplacement et la présidence de la COP 28 ont eu une incidence positive. Certes, ils ont également été perçus comme des facteurs négatifs, mais nous sommes parvenus à de bons résultats.
George Sutherland :
Johnathan, la COP 28 a donné lieu à plusieurs développements importants. Comme nous l’avons mentionné, il s’agit notamment d’une nouvelle formulation concernant l’abandon progressif des combustibles fossiles, l’élimination des émissions de méthane d’ici à 2030 et le triplement de la capacité des énergies renouvelables d’ici 2030. Selon vous, quels sont les développements de la COP 28 qui faciliteront la transition énergétique?
Johnathan Hackett:
Je pense qu’il est important de faire la distinction entre les différentes choses que chacun de ces types d’objectifs ou d’annonces tente d’accomplir. En effet, nous vivons dans un monde où nous avons besoin de tout en grandes quantités. Si l’on considère les trois objectifs que vous avez soulignés, tripler la capacité des énergies renouvelables revient à résoudre le problème de l’augmentation de la demande d’énergie à l’échelle mondiale, sans pour autant parvenir à la satisfaire sur la base d’émissions de carbone nulles. Nous continuons essentiellement à creuser le déficit de carbone à mesure que nous développons l’économie. Le fait de dépasser ce stade permet de jeter les bases d’une croissance qui nous permettra de progresser de manière plus propre. L’élimination des émissions de méthane est en fait une mesure d’atténuation. On parle de supprimer quelque chose de préjudiciable à court terme, et le méthane a un impact disproportionné sur le réchauffement à brève échéance.
À plus long terme, c’est en fait du pareil au même avec le carbone, mais nous devons relever le défi de réduction à court terme et remédier à notre déficit à plus long terme. Ce type de changement est vraiment important, notamment notre engagement à réduire dès maintenant les effets néfastes du changement climatique à court terme. L’abandon des combustibles fossiles est, selon moi, un objectif ambitieux qui jette les bases de ce que nous devons faire. Je pense qu’il est bon de l’énoncer, mais je ne crois pas que cela facilitera la transition énergétique pour l’instant. Même si nous nous sommes fixé comme objectif d’abandonner progressivement les combustibles fossiles, nous n’avons pas encore trouvé de solution. Toutes les autres choses dont nous parlons, comme tripler les énergies renouvelables et augmenter la capacité nucléaire, sont des moyens de réduire la demande de combustibles fossiles.
Mais tant que nous aurons besoin d’énergie pour faire croître l’économie, même si l’objectif de réduire notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles et leur utilisation est louable, comme l’a dit Grégoire, il est essentiel que les entreprises investissent dans le développement de solutions afin de réaliser cette transition. Sinon, il est inutile d’avoir un objectif si nous n’avons pas de plan pour le mettre en œuvre.
George Sutherland :
Vous aidez les clients à atteindre l’objectif de carboneutralité. Avez-vous été surpris par certains développements lors de la COP 28, et en quoi ces développements pourraient-ils faciliter la mise en œuvre de solutions de transition énergétique?
Johnathan Hackett :
La question de savoir ce qui m’a surpris lors de la conférence est relative. Tout est surprenant à long terme, mais non à court terme, car le monde a changé très rapidement au cours des cinq ou dix dernières années, depuis que nous avons compris la nécessité de fonder l’économie sur la carboneutralité. Toutefois, concernant l’objectif de tripler la capacité nucléaire d’ici 2050, si l’on m’avait dit, il y a cinq ans, que nous nous donnerions cet objectif, j’aurais trouvé cela très surprenant. Il y a cinq ans, nous étions encore en train de débattre de la question de savoir si le nucléaire était vert. Aujourd’hui, les gens reconnaissent et comprennent l’importance de l’énergie nucléaire dans la transition énergétique, et que nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes uniquement avec l’énergie solaire, l’énergie éolienne et d’autres énergies renouvelables, comme l’hydroélectricité. Nous ne devons pas nous contenter d’utiliser les technologies actuelles, mais continuer de les développer, et le nucléaire en fait partie. Ces constats ne m’ont pas surpris en novembre, tandis que j’aurais été très surpris d’entendre la même chose il y a quelques années.
L’autre chose qui m’a surpris, c’est que nous n’avons pas suffisamment progressé dans l’élaboration d’une approche mondiale du marché volontaire du carbone. C’est pourtant un besoin criant autour duquel nous devons mobiliser le secteur privé. Nous devons investir massivement dans des solutions qui éliminent le carbone de l’atmosphère, qui réduisent les émissions et qui facilitent des changements rapides. C’est quelque chose dont nous avons fondamentalement besoin. Il est dommage que les cadres et les lignes directrices qui nous permettraient d’accélérer l’engagement du secteur privé ne soient pas mis en place aussi rapidement qu’il le faudrait. Quand on pense aux nombreuses ramifications de la mise en œuvre de cet objectif et aux risques de ne pas pouvoir l’atteindre en raison de l’absence de cadres et de lignes directrices dans les secteurs concernés, on ne peut que s’inquiéter.
Grégoire Baillargeon :
Je voudrais vous faire part de quelques réflexions et observations supplémentaires sur les marchés du carbone que j’ai entendues lors de la conférence. D’abord sur l’absence de progrès sur ce que l’on appelle l’Article 6. Il s’agit des textes officiels sur lesquels se basent les pays pour déterminer comment les marchés du carbone d’un pays peuvent compenser ceux d’autres pays. Ce dossier n’a pas progressé autant qu’on l’aurait souhaité, et c’est dommage. Dans le même temps, les participants aux marchés du carbone, qui étaient présents en grand nombre à la COP, ont constaté certains développements positifs, notamment de nombreuses organisations qui veillent à l’intégrité de ces marchés. Je pense que des organismes, comme IC, VCM, VCMI et SBTi, se sont mis d’accord pour produire un ensemble coordonné de lignes directrices, ce qui aidera les producteurs et les acheteurs de crédits à comprendre comment respecter certaines normes et utiliser les crédits de la bonne manière.
Il s’agit d’une évolution majeure, qui sera mise en place au cours des prochains mois, et qui permettra aux marchés de bien se positionner, dans une large mesure, au moins au niveau local, dans divers territoires du monde entier. C’est, à mon avis, une évolution importante. Parallèlement à cela, j’ai eu le sentiment, en tant que participant à de nombreuses tables rondes, que la nécessité de l’élimination du carbone, qui était rarement discutée il y a cinq ans, est maintenant bien comprise, et que nous devons radicalement changer la manière dont nous menons nos activités. En outre, les participants aux tables rondes semblent avoir bien compris que les marchés du carbone sont essentiels pour atteindre la carboneutralité. Les acheteurs sont donc vraiment en train de s’y préparer.
Ils s’informent sur la manière d’envisager une compensation et de l’utiliser de la bonne façon, afin de protéger leur organisation, c’est-à-dire injecter des capitaux aux bons endroits pour apporter des solutions. Il s’agit d’investir une partie de la marge bénéficiaire d’une entreprise dans des solutions pour l’avenir. Du moins, c’est la conclusion que j’ai tirée des conversations privées que j’ai eues avec certains participants au sujet des marchés du carbone tout au long de la COP 28.
George Sutherland :
Dans le même ordre d’idées, j’ai une question à vous poser à tous les deux. Je me demande ce que la COP 28 a signifié pour vous en ce qui concerne le rôle du financement dans la lutte contre le changement climatique.
Johnathan Hackett:
Tout comme Grégoire, je pense que nous assistons aujourd’hui à une évolution de la COP, qui n’est plus seulement un forum de discussion entre nations, mais un rassemblement de toutes les parties prenantes et de toutes les entités dont la participation est nécessaire pour réaliser cette transition. La présence d’entreprises, non seulement celles qui sont particulièrement intéressées, mais aussi toutes les entités qui sont concernées et qui peuvent tirer profit dans ce domaine, indique clairement que les choses évoluent dans le bon sens. Cependant, nous devons gérer et réduire les risques afin d’accroître et d’accélérer le flux des capitaux. Plus ces éléments se mettront en place, à l’intérieur de cadres bien définis, plus ce sera bénéfique.
L’autre chose qui se produit, quand on réunit tous les parties concernées autour de la table, c’est que la compréhension s’améliore. Les malentendus ont souvent été un obstacle à l’investissement dans ce domaine. Les investisseurs craignent d’investir dans des solutions qui ne semblent servir qu’à l’atteinte d’un seul objectif, soit freiner le réchauffement à un degré et demi, alors que la cible réelle sera trois degrés ou deux degrés et demi. Ces préoccupations et ces risques s’atténuent à chaque conférence de la COP, surtout lorsque les participants constatent qu’ils ne sont pas seuls à s’intéresser à ces questions, et que tous les secteurs de l’économie sont touchés.
Grégoire Baillargeon :
Par ailleurs, catalyser le financement nécessaire pour trouver des solutions aux changements climatiques entre dans la catégorie de l’innovation financière. Nous avons tous des rôles très nuancés à jouer en finance. Que l’on gère un fonds de pension, un fonds d’investissement ou une banque, on doit tenir compte de toutes sortes de facteurs dans les équations financières. Aucun de ces acteurs ne peut prendre des risques excessifs qui ne sont pas récompensés, qui ne font pas partie du mandat. Nous devons trouver des moyens pour faire en sorte que le risque soit compensé raisonnablement afin d’attirer des capitaux dans des secteurs relativement risqués. Ces capitaux serviront ensuite à innover et accélérer la transition. Pour y parvenir, nous devons attirer autant de capitaux d’investissements que de subventions ou de dons philanthropiques. Nous devons disposer de plusieurs couches de capital ou être en mesure de fournir des garanties aux gouvernements pour soutenir les divers projets d’innovation.
Cela ressemble à ce que nous avons fait avec BMO, avec un certain nombre de nos produits dans le domaine de la décarbonisation et de la modernisation de l’agriculture. Nous devons trouver des formules qui nous permettent de déployer du capital et qui incitent nos clients à nous demander des capitaux pour trouver des solutions. L’innovation est l’un des moteurs que la finance peut vraiment pousser, et il est de notre responsabilité de continuer à développer ces solutions, ce que nous ferons. Nous sommes un partenaire de premier plan pour nos clients dans la transition, car nous les aidons à trouver les produits qui leur permettent de prendre les bonnes décisions.
George Sutherland :
Selon vous, quelle devrait être la priorité après la COP 28?
Grégoire Baillargeon :
De mon point de vue, il s’agit de profiter de l’opportunité et d’en tirer profit. Mais, une conférence de deux semaines, une fois par an, ne suffit pas. Nous devons engager une conversation qui soutient l’intérêt, canalise les nouvelles idées et accélère le progrès. Cette conversation n’est qu’un début; elle doit servir de catalyseur et de forum, un rôle essentiel pour continuer à innover. Un autre objectif est de sensibiliser tous les participants aux risques des émissions de carbone dans l’atmosphère. Nous nous concentrons sur la recherche de nouvelles technologies et de nouveaux moyens de réduire les émissions. Il faut espérer que ces technologies et ces solutions, notamment les énergies renouvelables, permettront, à terme, d’infléchir la courbe de nos émissions et d’atteindre l’objectif de carboneutralité. Le processus est enclenché. Il faut espérer que la réduction des émissions s’accélérera au fil du temps.
Mais en même temps, le carbone est présent dans notre atmosphère. Il s’y est accumulé, à des niveaux sans précédent depuis des millions d’années, et nous devons le réduire. La carboneutralité permettrait à la planète de le faire naturellement. Mais avant cela, nous devons infléchir la courbe du réchauffement climatique. Nous devons donc restaurer l’écosystème, restaurer les forêts et tout faire pour réduire le niveau de carbone dans l’atmosphère avec des solutions naturelles. Mais il faudra aussi des solutions nouvelles. Tous les acteurs de l’économie doivent prendre conscience que le coût du carbone sera tarifé d’une manière ou d’une autre. C’est le rôle de la taxe sur le carbone dans certains territoires, ou des marchés de conformité dans d’autres. Au fil du temps, cette réalité prendra de plus en plus d’ampleur. Plus les bilans de carbone s’épuisent, plus cette ressource prendra de la valeur et, par conséquent, sera tarifée. Elle le sera à un prix approprié. Les fonds ainsi amassés seront distribués à ceux qui élimineront le carbone de l’atmosphère.
Johnathan Hackett:
Je pense aussi que les banques ont une responsabilité particulière dans ce domaine, et qu’elles peuvent saisir d’innombrables occasions d’offrir des solutions et des outils qu’elles offrent déjà dans d’autres secteurs de l’économie et qui permettent une mise en œuvre efficiente, efficace et transparente, notamment de l’acheminement du capital. Les banques peuvent innover dans la façon d’utiliser des outils existants pour résoudre ces problèmes. Nous parlons souvent du fait que l’innovation en matière d’énergie renouvelable ne concerne pas seulement les panneaux solaires ou les éoliennes, mais aussi les contrats d’achat d’électricité et les financements à fort effet de levier qui permettent d’accélérer le déploiement de ces technologies. Plus nous pourrons offrir ce type de solutions pour acheminer davantage de capitaux, plus rapidement, là où ils sont nécessaires pour mettre en œuvre les projets de décarbonisation de l’économie, plus nous participerons à la transition vers une économie à faible émission de carbone avec nos clients.
George Sutherland :
Y a-t-il autre chose que vous souhaiteriez ajouter?
Grégoire Baillargeon :
J’ajouterais que nous devons garder quatre choses à l’esprit pour progresser. Premièrement, dans les entreprises comme dans la vie courante, la décarbonisation a lieu à des moments décisifs. Par exemple, vous pouvez décarboniser votre transport au moment où vous changez de voiture ou de parc automobile. Vous pouvez décarboniser votre chauffage au moment où vous changez votre système de chauffage. Ces moments décisifs sont ceux où des décisions doivent être prises et où nous, les banques, devons fournir les bonnes solutions pour permettre aux bonnes décisions d’être prises. Il est important de se rendre compte que la décarbonisation tient à ces choix ponctuels. Le deuxième point est la coopération. Une entreprise ne peut pas prendre la décision économique difficile de décarboniser si les autres entreprises du secteur, notamment ses concurrents, ne font pas de même. Toutes les entreprises, ainsi que les associations professionnelles et organismes de réglementation d’un secteur, doivent coopérer étroitement pour réaliser des progrès tangibles.
Sinon, on se fait dépasser par un autre acteur de l’économie, dans un autre pays, qui est vraiment en voie de décarbonisation. Troisièmement, la mise en œuvre de la décarbonisation est complexe, et il est difficile de comprendre les réalités de chacun des dirigeants d’entreprises ou des ménages, qui doivent procéder par étapes. Grâce au dialogue, nous arriverons à comprendre les réalités de chacun, de sorte que nous puissions être des partenaires dans l’atteinte des objectifs. Le dernier point est l’éducation. Il faut s’assurer de renseigner les gens sur les progrès de chaque secteur dans la décarbonisation, les occasions à saisir et les solutions, et bien sûr, la racine du problème et les fondements scientifiques. Plus les acteurs dans l’économie seront informés, mieux ils comprendront l’état des choses et pourront prendre les bonnes décisions.
Johnathan Hackett:
Pour ma part, j’ajouterais qu’il est important de participer aux débats. Il est difficile de croire qu’on peut trouver une solution qui va régler le problème du changement climatique sans nuire aux parties prenantes. C’est un défi de taille. Il sera très important de trouver des solutions qui fonctionnent pour tout le monde. Cela signifie également que nous avons besoin de tout le monde autour de la table. Grégoire a abordé un point qui me semble fondamental, à savoir les moments opportuns où il est plus facile de résoudre ce problème. D’importants investissements en capital sont attendus au cours des 30 prochaines années. Cela signifie que presque toute occasion de décarbonisation pourra être saisie en faisant des choix différents.
Le plus dur, c’est de faire un choix non éclairé et de se dire deux ans plus tard : « Si j’avais su, j’aurais pu résoudre ce problème en ayant recours à une solution plus abordable, plus rapide et plus efficace, qui s’aligne davantage sur mes objectifs à long terme. » Mais si vous ne disposez pas des bonnes informations au moment de prendre ces décisions, vous risquez d’être confronté à des problèmes très difficiles à résoudre à l’avenir, qui nécessiteront encore plus d’investissements et de changements. C’est exactement ce que nous essayons d’éviter à nos clients en nous impliquant dans le processus. Nous voulons représenter nos clients à ces conférences afin que leurs besoins soient pris en compte. Nous croyons qu’en participant aux discussions, nous pourrons influencer les résultats, puis en faire profiter nos clients de façon qu’ils aient accès aux solutions et aux informations pertinentes qui les aideront à prendre les bonnes décisions dans la gestion de leur entreprise et de leur vie.
George Sutherland :
Merci, Grégoire et Jonathan, d’avoir partagé vos points de vue sur les développements clés découlant de la COP 28 et la manière dont ils faciliteront la transition énergétique et engendreront des solutions aux changements climatiques.
Michael Torrance :
Merci d’avoir écouté cet épisode de la série de balados Sustainability Leaders de BMO Groupe financier. Pour accéder à toutes les ressources dont nous avons parlé dans l’épisode d’aujourd’hui et pour écouter nos autres balados, visitez le site Web bmo.com/sustainability leaders. Vous pouvez également vous abonner gratuitement à notre série de balados et les écouter par l’intermédiaire de l’appli Apple Podcasts ou de l’appli de votre fournisseur de balados préféré. N’oubliez pas d’attribuer des étoiles pour exprimer votre appréciation et de laisser un commentaire. Cette série de balados et les outils proposés sont produits avec le concours de l’équipe de marketing de BMO et de Puddle Creative. Je suis Michael Torrance. Je vous souhaite une excellente semaine. À bientôt.
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Johnathan Hackett :
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Michael Torrance :
Merci d’être à l’écoute de ce nouveau balado de la série Sustainability Leaders. Je suis Michael Torrance, chef de la durabilité à BMO Groupe financier. Dans cet épisode, nous nous entretiendrons avec des chefs de file du développement durable issus du monde des affaires, de l’investissement, des universités et des ONG, afin d’explorer l’impact de l’évolution rapide du développement durable sur les investissements mondiaux, les pratiques commerciales et le monde dans lequel nous vivons.
Avertissement :
Les opinions exprimées ici sont celles des participants et non celles de la Banque de Montréal, de ses sociétés affiliées ou de ses filiales.
George Sutherland :
Bonjour à tous. Je suis George Sutherland, conseiller principal à l’Institut pour le climat de BMO. Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous parlerons des principaux développements de la COP 28 et nous nous pencherons sur ce que cela signifie pour le financement de la lutte contre le changement climatique et la transition énergétique. Grégoire Baillargeon, président de BMO Groupe financier Québec et vice-président du conseil de BMO Marchés des capitaux, et Jonathan Hackett, co-chef du groupe Transition énergétique et chef du financement durable de BMO, se joindront à moi pour discuter de ces questions. Merci à tous les deux d’être des nôtres aujourd’hui.
Grégoire Baillargeon :
Merci de nous avoir invités.
George Sutherland :
Grégoire, vous étiez à Dubaï pour la COP 28 où plus de 100 000 personnes étaient présentes. C’est deux fois plus que la COP 27, ce qui en fait le plus grand sommet sur le climat à ce jour. Beaucoup ont critiqué le choix de l’emplacement de cette COP aux Émirats arabes unis, un grand pays exportateur de pétrole, et dans une ville comme Dubaï. Pouvez-vous donner à notre public une idée de ce que c’était que d’être là?
Grégoire Baillargeon :
Tout d’abord, ce fut un grand privilège de représenter BMO à la COP 28 et de participer aux discussions sur la mise en commun de nos efforts dans la lutte contre le changement climatique et la réduction des émissions. Dubaï est tout à fait unique en son genre et l’emplacement parfait pour accueillir un si grand nombre de personnes de manière très efficace et efficiente. Il y avait 100 000 participants dans la zone bleue. Il s’agit de la principale zone de négociation, où chaque pays et de nombreuses ONG disposent de leur propre pavillon pour organiser des tables rondes et des conférences tout au long des deux semaines de la COP, ce qui constitue une entreprise très, très ambitieuse. Tout s’est déroulé sans problème. Les participants ont pu débattre de nombreuses questions dans plus d’une centaine de bâtiments à tout moment de la journée, chaque jour. C’était tout à fait unique. Dubaï a effectivement été le choix parfait pour tenir une conférence d’une telle envergure.
Quant à la tenue de cet événement à Dubaï, cela peut sembler une grande dichotomie. Dubaï est un symbole d’excès, de luxe. C’est une ville pétrolière et gazière et un pays pétrolier et gazier. Cela peut paraître très contradictoire, et c’est le cas. Mais en même temps, Dubaï est le symbole de l’ambition, du fait que rien n’est impossible. C’est ce dont nous avons besoin. Nous avons besoin d’ambition pour réaliser la transition que nous nous apprêtons à entreprendre, le changement rapide dans les économies mondiales le plus ambitieux que nous ayons jamais connu. Cette impression d’ambition que l’on ressent à Dubaï a, je pense, nourri les participants d’un sentiment d’optimisme qui commençait à manquer à l’approche de la transition. Nous avions constaté l’inertie et le manque d’optimisme de certains. Or, Dubaï inspire l’ambition.
Une dernière chose que je voudrais mentionner à propos du choix de l’emplacement lui-même : comme vous l’avez mentionné, c’est un pays pétrolier, et il y aura toujours un débat sur la question de savoir s’il était logique d’organiser cet événement dans un pays pétrolier, de surcroît présidé par Sultan Al Jaber, qui est également un dirigeant pétrolier. Les opinions sont partagées [inaudible 00:04:16]. D’une part, pour de nombreux groupes de défense de l’environnement, cela n’a évidemment aucun sens. Mais d’un autre côté, pour les entreprises de combustibles fossiles, et pour tous les pays, le président actuel de la COP était la bonne personne avec qui débattre.
George Sutherland :
Le nombre de participants à la COP 28, notamment la forte participation du secteur privé, a-t-il été un avantage ou un inconvénient?
Grégoire Baillargeon :
Parfois, nous regardons la COP et nous nous disons : « Cette conférence fait-elle vraiment avancer les choses? ». Et nous devons nous rendre compte qu’il y a des limites à ce que les gouvernements peuvent accomplir pour instaurer la transition. Il est en fait étonnant que tous les gouvernements du monde parviennent à un s’entendre sur un texte qui guidera la transition, mais le mot clé est « guider ». Ils se mettent d’accord entre eux sur la direction que le monde doit prendre. À leur retour, ils peuvent mettre en place une série de politiques qui répondent aux directives et aux ambitions de la COP. Mais en fin de compte, c’est dans le secteur privé que la transition doit s’opérer. Tous les acteurs du secteur privé doivent y participer. Il s’agit de transformer l’ensemble de l’économie. La participation du secteur privé à ces conférences est, à mon avis, le catalyseur qui peut réellement accélérer la transition.
La COP 28 a effectivement été plus inclusive cette année, notamment en invitant les acteurs du secteur privé, mais elle a aussi permis de faire participer davantage les Premières Nations, de respecter davantage l’égalité des sexes, en plus de parler davantage de justice. La conférence joue effectivement le rôle de catalyseur. De nombreux points de vue, parfois divergents, ont été échangés, et c’est ainsi que nous progressons sur tous les fronts. Vous réunissez des gens dans une salle, vous conversez, vous écoutez, vous échangez des points de vue et, à un moment donné, des solutions commencent à prendre forme.
À mes yeux, la participation du secteur privé est, en ce sens, extrêmement positive. Il est légitime de se demander si le secteur privé devrait participer aux négociations primaires. Ces négociations doivent être inclusives. Nous devons entendre la voix de chacun. Depuis de nombreuses années, la voix des écologistes se fait de plus en plus présente. Ils ont peut-être été un peu moins présents cette année parce que la conférence a eu lieu à Dubaï, mais il est important que la voix de tout le monde, notamment du secteur privé, soit entendue afin de rendre la transition possible. Rien ne pourra se faire autrement. Pour moi, c’est un point positif dans l’ensemble.
George Sutherland :
Étant donné que la COP 28 s’est terminée par une entente historique sur l’abandon progressif des combustibles fossiles, dans quelle mesure pensez-vous que le choix de l’emplacement de la conférence était pertinent pour la COP 28?
Grégoire Baillargeon :
Je pense que cela a permis de faire avancer le débat sur plusieurs fronts. Si la conférence n’avait pas eu lieu dans un pays comme celui-ci, avec ce type de présidence, les ententes conclues sur la transition vers des systèmes énergétiques différents auraient été perçues comme trop ambitieuses. Or, le président est lui-même à la tête d’une société pétrolière; on ne peut donc lui reprocher de ne pas comprendre combien les attentes sont démesurées. Il est évident qu’il comprend. Selon moi, le président de la COP 28 a agi comme un catalyseur qui a permis de débattre de sujets qui étaient jusqu’à présent difficiles à aborder.
Je pense que c’est globalement positif. Au début de la COP, le méthane a été remis sur la table. De nombreux pays se sont rapidement engagés à s’attaquer au méthane au cours de cette décennie. Nous reviendrons sur le texte lui-même, mais l’accent a été mis sans équivoque sur le seuil de 1,5 degré – le texte de Paris indique 2 degrés, puis 1,5 degré, ce qui crée une certaine confusion. Mais comme la science a prouvé que nous devions vraiment viser 1,5 degré et l’abandon des combustibles fossiles, les ententes conclues ont été sans équivoque sur ces deux questions. C’est pourquoi je pense que force est d’admettre que l’emplacement et la présidence de la COP 28 ont eu une incidence positive. Certes, ils ont également été perçus comme des facteurs négatifs, mais nous sommes parvenus à de bons résultats.
George Sutherland :
Johnathan, la COP 28 a donné lieu à plusieurs développements importants. Comme nous l’avons mentionné, il s’agit notamment d’une nouvelle formulation concernant l’abandon progressif des combustibles fossiles, l’élimination des émissions de méthane d’ici à 2030 et le triplement de la capacité des énergies renouvelables d’ici 2030. Selon vous, quels sont les développements de la COP 28 qui faciliteront la transition énergétique?
Johnathan Hackett:
Je pense qu’il est important de faire la distinction entre les différentes choses que chacun de ces types d’objectifs ou d’annonces tente d’accomplir. En effet, nous vivons dans un monde où nous avons besoin de tout en grandes quantités. Si l’on considère les trois objectifs que vous avez soulignés, tripler la capacité des énergies renouvelables revient à résoudre le problème de l’augmentation de la demande d’énergie à l’échelle mondiale, sans pour autant parvenir à la satisfaire sur la base d’émissions de carbone nulles. Nous continuons essentiellement à creuser le déficit de carbone à mesure que nous développons l’économie. Le fait de dépasser ce stade permet de jeter les bases d’une croissance qui nous permettra de progresser de manière plus propre. L’élimination des émissions de méthane est en fait une mesure d’atténuation. On parle de supprimer quelque chose de préjudiciable à court terme, et le méthane a un impact disproportionné sur le réchauffement à brève échéance.
À plus long terme, c’est en fait du pareil au même avec le carbone, mais nous devons relever le défi de réduction à court terme et remédier à notre déficit à plus long terme. Ce type de changement est vraiment important, notamment notre engagement à réduire dès maintenant les effets néfastes du changement climatique à court terme. L’abandon des combustibles fossiles est, selon moi, un objectif ambitieux qui jette les bases de ce que nous devons faire. Je pense qu’il est bon de l’énoncer, mais je ne crois pas que cela facilitera la transition énergétique pour l’instant. Même si nous nous sommes fixé comme objectif d’abandonner progressivement les combustibles fossiles, nous n’avons pas encore trouvé de solution. Toutes les autres choses dont nous parlons, comme tripler les énergies renouvelables et augmenter la capacité nucléaire, sont des moyens de réduire la demande de combustibles fossiles.
Mais tant que nous aurons besoin d’énergie pour faire croître l’économie, même si l’objectif de réduire notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles et leur utilisation est louable, comme l’a dit Grégoire, il est essentiel que les entreprises investissent dans le développement de solutions afin de réaliser cette transition. Sinon, il est inutile d’avoir un objectif si nous n’avons pas de plan pour le mettre en œuvre.
George Sutherland :
Vous aidez les clients à atteindre l’objectif de carboneutralité. Avez-vous été surpris par certains développements lors de la COP 28, et en quoi ces développements pourraient-ils faciliter la mise en œuvre de solutions de transition énergétique?
Johnathan Hackett :
La question de savoir ce qui m’a surpris lors de la conférence est relative. Tout est surprenant à long terme, mais non à court terme, car le monde a changé très rapidement au cours des cinq ou dix dernières années, depuis que nous avons compris la nécessité de fonder l’économie sur la carboneutralité. Toutefois, concernant l’objectif de tripler la capacité nucléaire d’ici 2050, si l’on m’avait dit, il y a cinq ans, que nous nous donnerions cet objectif, j’aurais trouvé cela très surprenant. Il y a cinq ans, nous étions encore en train de débattre de la question de savoir si le nucléaire était vert. Aujourd’hui, les gens reconnaissent et comprennent l’importance de l’énergie nucléaire dans la transition énergétique, et que nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes uniquement avec l’énergie solaire, l’énergie éolienne et d’autres énergies renouvelables, comme l’hydroélectricité. Nous ne devons pas nous contenter d’utiliser les technologies actuelles, mais continuer de les développer, et le nucléaire en fait partie. Ces constats ne m’ont pas surpris en novembre, tandis que j’aurais été très surpris d’entendre la même chose il y a quelques années.
L’autre chose qui m’a surpris, c’est que nous n’avons pas suffisamment progressé dans l’élaboration d’une approche mondiale du marché volontaire du carbone. C’est pourtant un besoin criant autour duquel nous devons mobiliser le secteur privé. Nous devons investir massivement dans des solutions qui éliminent le carbone de l’atmosphère, qui réduisent les émissions et qui facilitent des changements rapides. C’est quelque chose dont nous avons fondamentalement besoin. Il est dommage que les cadres et les lignes directrices qui nous permettraient d’accélérer l’engagement du secteur privé ne soient pas mis en place aussi rapidement qu’il le faudrait. Quand on pense aux nombreuses ramifications de la mise en œuvre de cet objectif et aux risques de ne pas pouvoir l’atteindre en raison de l’absence de cadres et de lignes directrices dans les secteurs concernés, on ne peut que s’inquiéter.
Grégoire Baillargeon :
Je voudrais vous faire part de quelques réflexions et observations supplémentaires sur les marchés du carbone que j’ai entendues lors de la conférence. D’abord sur l’absence de progrès sur ce que l’on appelle l’Article 6. Il s’agit des textes officiels sur lesquels se basent les pays pour déterminer comment les marchés du carbone d’un pays peuvent compenser ceux d’autres pays. Ce dossier n’a pas progressé autant qu’on l’aurait souhaité, et c’est dommage. Dans le même temps, les participants aux marchés du carbone, qui étaient présents en grand nombre à la COP, ont constaté certains développements positifs, notamment de nombreuses organisations qui veillent à l’intégrité de ces marchés. Je pense que des organismes, comme IC, VCM, VCMI et SBTi, se sont mis d’accord pour produire un ensemble coordonné de lignes directrices, ce qui aidera les producteurs et les acheteurs de crédits à comprendre comment respecter certaines normes et utiliser les crédits de la bonne manière.
Il s’agit d’une évolution majeure, qui sera mise en place au cours des prochains mois, et qui permettra aux marchés de bien se positionner, dans une large mesure, au moins au niveau local, dans divers territoires du monde entier. C’est, à mon avis, une évolution importante. Parallèlement à cela, j’ai eu le sentiment, en tant que participant à de nombreuses tables rondes, que la nécessité de l’élimination du carbone, qui était rarement discutée il y a cinq ans, est maintenant bien comprise, et que nous devons radicalement changer la manière dont nous menons nos activités. En outre, les participants aux tables rondes semblent avoir bien compris que les marchés du carbone sont essentiels pour atteindre la carboneutralité. Les acheteurs sont donc vraiment en train de s’y préparer.
Ils s’informent sur la manière d’envisager une compensation et de l’utiliser de la bonne façon, afin de protéger leur organisation, c’est-à-dire injecter des capitaux aux bons endroits pour apporter des solutions. Il s’agit d’investir une partie de la marge bénéficiaire d’une entreprise dans des solutions pour l’avenir. Du moins, c’est la conclusion que j’ai tirée des conversations privées que j’ai eues avec certains participants au sujet des marchés du carbone tout au long de la COP 28.
George Sutherland :
Dans le même ordre d’idées, j’ai une question à vous poser à tous les deux. Je me demande ce que la COP 28 a signifié pour vous en ce qui concerne le rôle du financement dans la lutte contre le changement climatique.
Johnathan Hackett:
Tout comme Grégoire, je pense que nous assistons aujourd’hui à une évolution de la COP, qui n’est plus seulement un forum de discussion entre nations, mais un rassemblement de toutes les parties prenantes et de toutes les entités dont la participation est nécessaire pour réaliser cette transition. La présence d’entreprises, non seulement celles qui sont particulièrement intéressées, mais aussi toutes les entités qui sont concernées et qui peuvent tirer profit dans ce domaine, indique clairement que les choses évoluent dans le bon sens. Cependant, nous devons gérer et réduire les risques afin d’accroître et d’accélérer le flux des capitaux. Plus ces éléments se mettront en place, à l’intérieur de cadres bien définis, plus ce sera bénéfique.
L’autre chose qui se produit, quand on réunit tous les parties concernées autour de la table, c’est que la compréhension s’améliore. Les malentendus ont souvent été un obstacle à l’investissement dans ce domaine. Les investisseurs craignent d’investir dans des solutions qui ne semblent servir qu’à l’atteinte d’un seul objectif, soit freiner le réchauffement à un degré et demi, alors que la cible réelle sera trois degrés ou deux degrés et demi. Ces préoccupations et ces risques s’atténuent à chaque conférence de la COP, surtout lorsque les participants constatent qu’ils ne sont pas seuls à s’intéresser à ces questions, et que tous les secteurs de l’économie sont touchés.
Grégoire Baillargeon :
Par ailleurs, catalyser le financement nécessaire pour trouver des solutions aux changements climatiques entre dans la catégorie de l’innovation financière. Nous avons tous des rôles très nuancés à jouer en finance. Que l’on gère un fonds de pension, un fonds d’investissement ou une banque, on doit tenir compte de toutes sortes de facteurs dans les équations financières. Aucun de ces acteurs ne peut prendre des risques excessifs qui ne sont pas récompensés, qui ne font pas partie du mandat. Nous devons trouver des moyens pour faire en sorte que le risque soit compensé raisonnablement afin d’attirer des capitaux dans des secteurs relativement risqués. Ces capitaux serviront ensuite à innover et accélérer la transition. Pour y parvenir, nous devons attirer autant de capitaux d’investissements que de subventions ou de dons philanthropiques. Nous devons disposer de plusieurs couches de capital ou être en mesure de fournir des garanties aux gouvernements pour soutenir les divers projets d’innovation.
Cela ressemble à ce que nous avons fait avec BMO, avec un certain nombre de nos produits dans le domaine de la décarbonisation et de la modernisation de l’agriculture. Nous devons trouver des formules qui nous permettent de déployer du capital et qui incitent nos clients à nous demander des capitaux pour trouver des solutions. L’innovation est l’un des moteurs que la finance peut vraiment pousser, et il est de notre responsabilité de continuer à développer ces solutions, ce que nous ferons. Nous sommes un partenaire de premier plan pour nos clients dans la transition, car nous les aidons à trouver les produits qui leur permettent de prendre les bonnes décisions.
George Sutherland :
Selon vous, quelle devrait être la priorité après la COP 28?
Grégoire Baillargeon :
De mon point de vue, il s’agit de profiter de l’opportunité et d’en tirer profit. Mais, une conférence de deux semaines, une fois par an, ne suffit pas. Nous devons engager une conversation qui soutient l’intérêt, canalise les nouvelles idées et accélère le progrès. Cette conversation n’est qu’un début; elle doit servir de catalyseur et de forum, un rôle essentiel pour continuer à innover. Un autre objectif est de sensibiliser tous les participants aux risques des émissions de carbone dans l’atmosphère. Nous nous concentrons sur la recherche de nouvelles technologies et de nouveaux moyens de réduire les émissions. Il faut espérer que ces technologies et ces solutions, notamment les énergies renouvelables, permettront, à terme, d’infléchir la courbe de nos émissions et d’atteindre l’objectif de carboneutralité. Le processus est enclenché. Il faut espérer que la réduction des émissions s’accélérera au fil du temps.
Mais en même temps, le carbone est présent dans notre atmosphère. Il s’y est accumulé, à des niveaux sans précédent depuis des millions d’années, et nous devons le réduire. La carboneutralité permettrait à la planète de le faire naturellement. Mais avant cela, nous devons infléchir la courbe du réchauffement climatique. Nous devons donc restaurer l’écosystème, restaurer les forêts et tout faire pour réduire le niveau de carbone dans l’atmosphère avec des solutions naturelles. Mais il faudra aussi des solutions nouvelles. Tous les acteurs de l’économie doivent prendre conscience que le coût du carbone sera tarifé d’une manière ou d’une autre. C’est le rôle de la taxe sur le carbone dans certains territoires, ou des marchés de conformité dans d’autres. Au fil du temps, cette réalité prendra de plus en plus d’ampleur. Plus les bilans de carbone s’épuisent, plus cette ressource prendra de la valeur et, par conséquent, sera tarifée. Elle le sera à un prix approprié. Les fonds ainsi amassés seront distribués à ceux qui élimineront le carbone de l’atmosphère.
Johnathan Hackett:
Je pense aussi que les banques ont une responsabilité particulière dans ce domaine, et qu’elles peuvent saisir d’innombrables occasions d’offrir des solutions et des outils qu’elles offrent déjà dans d’autres secteurs de l’économie et qui permettent une mise en œuvre efficiente, efficace et transparente, notamment de l’acheminement du capital. Les banques peuvent innover dans la façon d’utiliser des outils existants pour résoudre ces problèmes. Nous parlons souvent du fait que l’innovation en matière d’énergie renouvelable ne concerne pas seulement les panneaux solaires ou les éoliennes, mais aussi les contrats d’achat d’électricité et les financements à fort effet de levier qui permettent d’accélérer le déploiement de ces technologies. Plus nous pourrons offrir ce type de solutions pour acheminer davantage de capitaux, plus rapidement, là où ils sont nécessaires pour mettre en œuvre les projets de décarbonisation de l’économie, plus nous participerons à la transition vers une économie à faible émission de carbone avec nos clients.
George Sutherland :
Y a-t-il autre chose que vous souhaiteriez ajouter?
Grégoire Baillargeon :
J’ajouterais que nous devons garder quatre choses à l’esprit pour progresser. Premièrement, dans les entreprises comme dans la vie courante, la décarbonisation a lieu à des moments décisifs. Par exemple, vous pouvez décarboniser votre transport au moment où vous changez de voiture ou de parc automobile. Vous pouvez décarboniser votre chauffage au moment où vous changez votre système de chauffage. Ces moments décisifs sont ceux où des décisions doivent être prises et où nous, les banques, devons fournir les bonnes solutions pour permettre aux bonnes décisions d’être prises. Il est important de se rendre compte que la décarbonisation tient à ces choix ponctuels. Le deuxième point est la coopération. Une entreprise ne peut pas prendre la décision économique difficile de décarboniser si les autres entreprises du secteur, notamment ses concurrents, ne font pas de même. Toutes les entreprises, ainsi que les associations professionnelles et organismes de réglementation d’un secteur, doivent coopérer étroitement pour réaliser des progrès tangibles.
Sinon, on se fait dépasser par un autre acteur de l’économie, dans un autre pays, qui est vraiment en voie de décarbonisation. Troisièmement, la mise en œuvre de la décarbonisation est complexe, et il est difficile de comprendre les réalités de chacun des dirigeants d’entreprises ou des ménages, qui doivent procéder par étapes. Grâce au dialogue, nous arriverons à comprendre les réalités de chacun, de sorte que nous puissions être des partenaires dans l’atteinte des objectifs. Le dernier point est l’éducation. Il faut s’assurer de renseigner les gens sur les progrès de chaque secteur dans la décarbonisation, les occasions à saisir et les solutions, et bien sûr, la racine du problème et les fondements scientifiques. Plus les acteurs dans l’économie seront informés, mieux ils comprendront l’état des choses et pourront prendre les bonnes décisions.
Johnathan Hackett:
Pour ma part, j’ajouterais qu’il est important de participer aux débats. Il est difficile de croire qu’on peut trouver une solution qui va régler le problème du changement climatique sans nuire aux parties prenantes. C’est un défi de taille. Il sera très important de trouver des solutions qui fonctionnent pour tout le monde. Cela signifie également que nous avons besoin de tout le monde autour de la table. Grégoire a abordé un point qui me semble fondamental, à savoir les moments opportuns où il est plus facile de résoudre ce problème. D’importants investissements en capital sont attendus au cours des 30 prochaines années. Cela signifie que presque toute occasion de décarbonisation pourra être saisie en faisant des choix différents.
Le plus dur, c’est de faire un choix non éclairé et de se dire deux ans plus tard : « Si j’avais su, j’aurais pu résoudre ce problème en ayant recours à une solution plus abordable, plus rapide et plus efficace, qui s’aligne davantage sur mes objectifs à long terme. » Mais si vous ne disposez pas des bonnes informations au moment de prendre ces décisions, vous risquez d’être confronté à des problèmes très difficiles à résoudre à l’avenir, qui nécessiteront encore plus d’investissements et de changements. C’est exactement ce que nous essayons d’éviter à nos clients en nous impliquant dans le processus. Nous voulons représenter nos clients à ces conférences afin que leurs besoins soient pris en compte. Nous croyons qu’en participant aux discussions, nous pourrons influencer les résultats, puis en faire profiter nos clients de façon qu’ils aient accès aux solutions et aux informations pertinentes qui les aideront à prendre les bonnes décisions dans la gestion de leur entreprise et de leur vie.
George Sutherland :
Merci, Grégoire et Jonathan, d’avoir partagé vos points de vue sur les développements clés découlant de la COP 28 et la manière dont ils faciliteront la transition énergétique et engendreront des solutions aux changements climatiques.
Michael Torrance :
Merci d’avoir écouté cet épisode de la série de balados Sustainability Leaders de BMO Groupe financier. Pour accéder à toutes les ressources dont nous avons parlé dans l’épisode d’aujourd’hui et pour écouter nos autres balados, visitez le site Web bmo.com/sustainability leaders. Vous pouvez également vous abonner gratuitement à notre série de balados et les écouter par l’intermédiaire de l’appli Apple Podcasts ou de l’appli de votre fournisseur de balados préféré. N’oubliez pas d’attribuer des étoiles pour exprimer votre appréciation et de laisser un commentaire. Cette série de balados et les outils proposés sont produits avec le concours de l’équipe de marketing de BMO et de Puddle Creative. Je suis Michael Torrance. Je vous souhaite une excellente semaine. À bientôt.
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BMO annonce un engagement de financement de 12 milliards de dollars pour le logement abordable au Canada
Investing in Real Estate Sustainability with Bright Power Inc.
In support of Canada’s bid to host the headquarters of the International Sustainability Standards Board
BMO appuie la candidature du Canada pour accueillir le siège du Conseil des normes internationales d'information sur la durabilité
BMO nommé au classement des 50 meilleures entreprises citoyennes au Canada de Corporate Knights
ESG From Farm to Fork: Doing Well by Doing Good
Banques centrales, changements climatiques et leadership : Forum annuel destiné aux femmes œuvrant dans le secteur des titres à revenu fixe, devises et produits de base
BMO met sur pied une nouvelle équipe innovatrice pour la transition énergétique
L’appétit croissant pour l’investissement dans un but précis dans les valeurs à revenu fixe par Magali Gable
Première nord-américaine : BMO aide Gibson Energy à transformer entièrement une facilité de crédit en un prêt lié à la durabilité
Le programme Des transactions qui font pousser des arbres permettra d’en planter 100 000
Understanding Biodiversity Management: Best Practices and Innovation
Les arbres issus des métiers bénéficient d'un marché obligataire ESG solide
The Changing Face of Sustainability: tentree for a Greener Planet
Favoriser des résultats durables : le premier prêt vert offert au Canada
Episode 29: What 20 Years of ESG Engagement Can Teach Us About the Future
Rapport sur les perspectives de 2021 de BMO Gestion mondiale d'actifs : des jours meilleurs à venir
Episode 28: Bloomberg: Enhancing ESG Disclosure through Data-Driven Solutions
Comment Repérer L’écoblanchiment Et Trouver Un Partenaire Qui Vous Convient
BMO se classe parmi les entreprises les plus durables selon l'indice de durabilité Dow Jones - Amérique du Nord
Episode 27: Preventing The Antimicrobial Resistance Health Crisis
BMO investit dans un avenir durable grâce à un don d’un million de dollars à l’Institute for Sustainable Finance
BMO Groupe financier franchit une étape clé en faisant correspondre 100 pour cent de sa consommation d'électricité avec des énergies renouvelables
BMO Groupe financier reconnu comme l'une des sociétés les mieux gérées de manière durable au monde dans le nouveau classement du Wall Street Journal
Episode 23: TC Transcontinental – A Market Leader in Sustainable Packaging
Les possibilités de placement durables dans le monde d’après la pandémie
Les sociétés axées sur l’efficacité énergétique peuvent maintenant réduire leurs coûts d’emprunt
BMO Groupe financier s'approvisionnera à 100 pour cent en électricité à partir d'énergies renouvelables
Episode 13: Faire face à la COVID-19 en optant pour des solutions financières durables
Épisode 09 : Le pouvoir de la collaboration en matière d'investissement ESG
Épisode 08 : La tarification des risques climatiques, avec Bob Litterman
Épisode 07 : Mobiliser les marchés des capitaux en faveur d’une finance durable
Épisode 06 : L’investissement responsable – Tendances et pratiques exemplaires canadiennes
Épisode 04 : Divulgation de renseignements relatifs à la durabilité : Utiliser le modèle de SASB
Épisode 03 : Taxonomie verte: le plan d'action pour un financement durable de l'UE
Épisode 02 : Analyser les risques climatiques pour les marchés financiers