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BMO renforce sa présence au Japon, troisième puissance économique mondiale

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Le 4 août, BMO annonçait qu’elle était désormais habilitée à négocier des titres au Japon, ce qui lui permet d’élargir sa présence dans ce pays, qui constitue la troisième plus grande économie du monde et le quatrième plus grand partenaire commercial du Canada. Cette autorisation de négociation permettra à BMO d’améliorer encore les services offerts à ses clients existants, d’attirer de nouveaux clients qui préfèrent traiter avec des banques locales et de participer à la commercialisation, la vente et la distribution de titres à revenu fixe étrangers, y compris des produits de taux, de crédit et titrisés américains et canadiens, ce qui contribuera à l’accroissement d’autres activités de BMO.

Nous nous sommes entretenus avec Rob Yeung, chef, Actions mondiales et solutions de financement, BMO Marchés des capitaux, Joe Leary, chef, Négociation numérique et liquide, BMO Marchés des capitaux et Yuko Kamiya, directrice générale déléguée, BMO Japan Securities Ltd, sur les effets positifs, tant pour l’entreprise que pour ses clients, de cette entrée sur le marché japonais. Nous vous proposons quelques extraits de cette conversation.

Que représente l’ouverture d’un bureau au Japon pour nos clients et comment s’inscrit-elle dans notre stratégie?

Les investisseurs japonais achètent beaucoup de nos produits de base et ils investissent sur nos marchés depuis des années, que ce soit en titres du Trésor américain, en obligations collatéralisées canadiennes ou en titres adossés à des créances hypothécaires et en obligations de sociétés. Les investisseurs japonais possèdent 2 000 milliards de dollars d’obligations du Trésor américain, ils possèdent le plus important stock d’obligations hypothécaires américaines en dehors des États-Unis et sont également les principaux acheteurs de TACHC canadiens à 10 ans. Ils s’intéressent donc beaucoup aux produits nord-américains. Cette nouvelle présence au Japon va nous permettre d’offrir à cette clientèle importante et avertie des produits et des services de négociation à l’égard desquels, comme banque, nous disposons de toutes les compétences voulues. Nous allons également pouvoir faire profiter nos émetteurs d’un meilleur accès au marché. Ce permis de négociation au Japon est à tous égards une bonne nouvelle pour notre plateforme et pour notre stratégie de base.

Pourquoi maintenant? Cette nouvelle présence répond-elle à l’évolution du paysage mondial ou était-elle prévue de longue date?

Ces dernières années, BMO a vraiment développé ses capacités de teneur de marché, de fournisseur de liquidité et d’émetteur dans plusieurs grands segments du marché, ce qui nous a permis de mieux répondre aux besoins de nos contreparties un peu partout dans le monde, et plus particulièrement au Japon. C’est très important, pour les investisseurs japonais, de savoir que nous sommes présents sur place et que nous disposons d’une représentation locale : cela témoigne de notre engagement et ils savent qu’ils peuvent compter sur des interlocuteurs locaux qui parlent japonais. C’est particulièrement important en cas d’urgence, quand nos clients japonais veulent être en mesure d’effectuer des opérations localement, dans leur propre fuseau horaire et dans leur propre langue.

Yuko, de votre point de vue, en quoi est-il préférable d’être présent sur place plutôt que de desservir les clients à partir d’autres centres situés dans des pays d’Asie voisins?

Auparavant, nous desservions nos clients à partir de Hong Kong, mais nous avons appris que de nombreux gros clients qui négocient nos produits exigent de faire affaire avec une contrepartie habilitée à négocier des titres au Japon pour des questions de langue et de règlements internes. Les investisseurs japonais ont par ailleurs eu de mauvaises expériences avec de nombreuses banques étrangères qui ont quitté le marché japonais pendant la grande crise financière et les ont laissés se débrouiller seuls. Ils veulent donc désormais faire affaire avec des banques étrangères qui s’engagent à l’égard du marché japonais en s’installant physiquement au Japon. Notre bureau de Tokyo met à la disposition des investisseurs japonais un nouveau et important négociateur en valeurs du Trésor américain habilité à négocier des titres japonais.

Y a -t-il quelque chose de nouveau au Japon ces temps-ci, comme une flambée de capitaux à investir, qui donne une dimension supplémentaire à cette annonce, pour BMO et pour nos clients?

Les Japonais affichent traditionnellement un taux d’épargne élevé et cela est toujours le cas actuellement. Les taux d’intérêt au Japon restent par ailleurs inférieurs à ceux de la plupart des autres pays et, puisque les taux sont en hausse au Canada et aux États-Unis, certains de nos produits deviennent plus avantageux pour les investisseurs japonais. Si les taux d’intérêt au Japon se maintiennent à 1 % ou 2 %, par exemple, et qu’ils peuvent obtenir 3 % ou 4 % au Canada et aux États-Unis, c’est intéressant pour eux.

Joe, vous réfléchissez depuis longtemps à la manière de donner une dimension véritablement mondiale à notre savoir-faire en matière de négociation des produits de taux. En quoi est-ce nécessaire et quel est votre point de vue sur le Japon?

Ce que je voudrais d’abord dire à propos du marché des obligations du Trésor américain en général, c’est qu’il nécessite que l’on soit en mesure d’offrir des services de négociation et de la liquidité 24 heures sur 24 pour servir au mieux les intérêts de nos clients. Le Japon représente jusqu’à 25 % de tous les titres du Trésor américain achetés; il est donc important de pouvoir être connecté en temps réel. Le Japon est un acteur tellement important que la demande va au-delà des obligations du Trésor et porte également sur d’autres actifs de qualité que les investisseurs japonais peuvent acheter pendant la nuit, comme les hypothèques et les titres de gouvernements, d’organismes supranationaux et d’agences. Pour résumer, si vous regardez où s’effectuent les mouvements les plus importants pendant la nuit, c’est au Japon que ça se passe.

Je reviens maintenant à vous, Rob : en quoi ce nouveau bureau complète-t-il la stratégie et l’offre de BMO en Asie?

Ce bureau complète notre présence existante en Asie. C’est un pays stable sur le plan politique et réglementaire, ce que nous trouvons très intéressant et ce qui a toujours été très important pour nous.

D’un point de vue concurrentiel, en quoi le moment est-il bien choisi pour augmenter notre présence au Japon?

Le monde a subi de nombreux bouleversements ces derniers temps, et beaucoup de nos concurrents européens, en particulier, ont soit fermé leurs portes, soit réduit leur présence. Beaucoup d’entre eux ne s’étaient jamais complètement remis de la crise de 2008/2009 et d’autres sont sortis très amoindris de la pandémie. Certains, soit ceux qui ont été les plus malmenés ces 15 dernières années, se sont retirés de nombreux pays, y compris en Asie. En comparaison, les banques canadiennes sont réputées pour être légèrement plus stables. Quand elles s’installent dans une région, elles y restent, et cela plaît.

Notre expertise à l’égard des dollars canadien et américain constitue-t-elle également un atout?

Oui. Nous effectuons en fait davantage d’opérations en dollars américains qu’en dollars canadiens. Les produits de ces deux pays peuvent constituer des solutions de rechange aux placements japonais, qui vont et viennent. Vous achetez une obligation en yens à 30 ans, par exemple, et vous obtenez 1 %.

Dans quelle mesure cette annonce s’inscrit-elle dans le modèle « Follow-the-Sun » de BMO?

Rob : Elle est en complète adéquation. Le modèle « Follow-the-Sun » consiste notamment à être en mesure de répondre aux besoins des clients dans leur fuseau horaire, dans leur propre langue, ce qui signifie qu’il faut être capable de fonctionner en continu. Il s’agit essentiellement de disposer de capacités dans ce fuseau horaire, et notamment d’être présent sur place, et d’avoir de la visibilité dans la langue locale, ce qui est le cas pour nous.

 

Joe : J’ajouterais que le modèle « Follow-the-Sun » est pour BMO un engagement à donner accès à tous ses clients à une liquidité de premier ordre, où qu’ils se trouvent et quelle que soit l’heure à laquelle ils effectuent une opération avec BMO. Lorsqu’un client vient pour effectuer une opération en Europe ou en Asie, nous voulons qu’il bénéficie de la même qualité de fixation des prix que ce à quoi il aurait accès à l’heure de New York ou de Toronto. En renforçant notre présence en Asie et au Japon, nous sommes en mesure d’offrir cette liquidité en continu.

Je reviens maintenant à vous, Yuko : quelle sera votre priorité, lors de l’ouverture des nouveaux bureaux?

Notre priorité sera d’approfondir nos relations avec nos clients existants et d’en établir de nouvelles en discutant avec les clients et en les écoutant afin de comprendre de quelle manière nous pouvons répondre au mieux à leurs besoins. Nous voulons également leur faire connaître tous les produits que nous offrons et notre expertise en la matière. Le Japon est un grand pays, mais BMO n’est pas un nom très connu ici; il sera donc important de nous faire connaître et de faire savoir ce que nous avons à offrir. Le but est de démontrer à quel point le client est important pour nous et de gagner la confiance des clients à long terme, ce qui nous aidera à faire des affaires ici.

Comment entendez-vous mettre en œuvre l’offre de BMO?

Nous donnerons la priorité aux clients et leur donnerons accès à l’ensemble de la plateforme de vente, de négociation et de recherche de BMO. Nous voulons également comprendre les besoins de nos clients et les aider à atteindre leurs objectifs en leur offrant des solutions au bon moment.

 

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Joseph Leary Chef, Négociation numérique et liquide
Yuko Kamiya directrice générale de BMO Japan Securities Ltd

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