Discussion avec le chef de la direction de BMO : Comprendre les conséquences de la COVID-19
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Dans la foulée de l’assemblée annuelle des actionnaires de BMO Groupe financier qui s’est tenue le 31 mars 2020, le chef de la direction de BMO Groupe financier Darryl White a animé une discussion sur les différents effets de la pandémie de COVID-19 sur le monde. Il était accompagné de Doug Porter, économiste en chef en BMO Groupe financier, de Kristi Mitchem, chef de la direction de BMO Gestion mondiale d’actifs, et d’Albert Yu, chef de la direction de BMO Asia. Le Dr John Whyte, médecin-chef de WebMD, a été invité à parler des dernières avancées médicales en lien avec la pandémie.
La Chine ne sera plus jamais la même
La Chine, qui commence à sortir des griffes de la COVID-19, donne une idée de ce à quoi le reste du monde peut s’attendre.Le chef de la direction de BMO Asia, Albert Yu, a traversé la crise depuis son émergence au lendemain du Nouvel An chinois.
« La façon dont nous travaillons et dont nous vivons a complètement changé au cours des deux derniers mois et demi. Depuis la mi-janvier, tout le pays avait l’impression d’être dans un film d’horreur », explique-t-il.
« La situation semble malheureusement se répéter maintenant en Amérique du Nord et en Europe, mais, si je me fie à ce que j’ai vécu ici, je peux vous dire que les choses finiront par aller mieux. Et je suis convaincu, qu’ensemble, nous sortirons plus forts de toute cette crise. »
M. Yu explique que, même si la Chine a très vite mis en place des mesures draconiennes pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus, ce qui a le plus aidé les gens et les entreprises, c’est de pouvoir demander de l’aide et de compter les uns sur les autres. Par exemple, explique-t-il, « je n’aurais pas pu passer à travers sans l’aide de la famille mondiale de BMO; nous avons également eu beaucoup d’aide de l’administration municipale de Pékin. »
Les marchés financiers chinois ont bien résisté pendant la crise, indique-t-il.
« L’état a adopté une démarche systématique pour aider de façon ciblée certains secteurs, certaines régions et certains segments spécifiques de la population. »
Mais la difficulté, maintenant, est le retour à la normale.
Interrogé par Darryl White sur la situation « de l’autre côté de l’épidémie », M. Yu explique que l’on note désormais une plus grande attention aux notions de santé et de sécurité au travail. « Les gens exigeront probablement davantage de leur employeur et du gouvernement en la matière ».
La COVID-19 risque de modifier significativement le monde des affaires en Chine et de nombreuses entreprises ne survivront probablement pas à la crise. Si les entreprises de détail et des loisirs commencent à rouvrir leurs portes, par exemple, la circulation piétonnière reste très faible, les gens préférant ne pas s’aventurer trop loin de chez eux. Le pays, qui a longtemps résisté à la culture du télétravail, n’a d’autre choix que de l’apprivoiser en raison du confinement et il n’y aura peut-être pas de retour en arrière.
« Nous ne savons pas ce qu’il adviendra de certains de ces changements et s’ils sont là pour rester », explique-t-il. « Mais clairement, dans le secteur des loisirs, dans le commerce de détail, et même dans la santé, je pense qu’il va y avoir de profonds changements. »
Les mesures d’atténuation donnent des résultats en Amérique du Nord
L’Amérique du Nord reste certes l’épicentre de l’épidémie de COVID-19, mais le Dr John Whyte, médecin-chef de WebMD, indique que les mesures d’atténuation destinées à contenir le virus semblent donner des résultats.
« La plupart des experts prévoient qu’en Amérique du Nord, nous atteindrons le pic dans environ deux semaines. Les mesures d’atténuation commencent peut-être à avoir un impact, même s’il reste limité », indique-t-il. « La situation risque probablement d’empirer un peu, parce que le nombre de cas va augmenter en raison de l’accroissement du nombre de tests au cours des deux prochaines semaines; ensuite, je pense que nous allons commencer à avoir une idée de ce à quoi la situation va ressembler quatre à six semaines plus tard. »
Au 31 mars, on recensait 7 474 cas d’infection et 92 décès au Canada. Les États-Unis rapportaient 163 565 cas et plus de 3 000 décès.
Il faudra peut-être encore 18 mois avant que l’on dispose d’un vaccin contre la COVID-19, mais le Dr Whyte estime que l’on peut s’attendre à des avancées en matière de traitements contre la maladie. Une de ces avancées pourrait selon lui venir du plasma en phase de convalescence, qui consiste à utiliser les anticorps de patients guéris de l’infection pour traiter les personnes atteintes du virus.
Les autorités sanitaires font également des progrès dans le domaine des tests, ce qui leur permet de mieux adapter leurs mesures d’atténuation en fonction des risques; elles pourraient notamment passer à des tests sanguins (par recherche d’anticorps) permettant d’identifier les personnes ayant eu la maladie, développé une immunité et pouvant éventuellement retourner au travail.
« Ce virus est là pour longtemps, mais comment pouvons-nous réduire le risque en fonction des faits et des données? Et comment pouvons-nous commencer à penser à nos entreprises et à l’économie et à nos communautés? », s’interroge-t-il. La réponse réside peut-être dans des mesures ciblées, quasiment chirurgicales, comme celles qui ont été déployées à Singapour et en Corée du Sud, qui n’ont pas fermé leurs écoles.
Les données liées à l’amélioration des tests seront également fondamentales, à mesure que l’épidémie commencera à reculer et que le Canada et les États-Unis commenceront à remettre l’économie sur les rails.
« Nous allons voir des stratégies d’atténuation fondées sur l’épidémiologie locale », estime-t-il. « Il va nous falloir une voie de sortie. Je pense donc que les entreprises doivent commencer à réfléchir à la façon de s’y préparer, en gardant à l’esprit que certaines personnes et certaines régions pourront revenir à la normale plus rapidement que d’autres. »
Pour le moment, selon le Dr Whyte, nous pouvons trouver un certain réconfort dans le fait que le taux d’augmentation des décès dus à la COVID-19 est en train de ralentir et que le virus ne semble pas avoir muté.
Vers de graves retombées économiques
Pour l’économiste en chef de BMO, Doug Porter, il ne fait aucun doute que les conséquences économiques de la COVID-19 seront sérieuses, mais il juge plus important de comprendre comment la reprise se produira que de quantifier le repli.
« L’accent devrait être mis sur la vitesse et sur l’allure qu’aura la reprise et on devrait surtout se demander quand elle commencera », estime-t-il.
M. Porter est convaincu que le redressement sera puissant quand il se produira, mais il met en garde ceux qui essaient de prévoir si la reprise économique dans son ensemble sera en L, en U ou en V, car la situation sera très différente d’un secteur et d’une région à l’autre. Il anticipe une reprise marquée au second semestre de 2020, mais pense que l’économie ne se remettra pas entièrement avant l’an prochain.
« Je peux vous dire que j’ai bon espoir que l’activité connaîtra un rebond important au troisième trimestre », indique-t-il.
Même s’il salue les mesures de relance mises en place par les gouvernements pour protéger l’économie pendant le repli, il souligne qu’elles servent davantage à compenser les pertes de revenus qu’à relancer véritablement l’économie. « Selon moi, il ne s’agit pas de mesures de relance dans le sens habituel du terme. Il s’agit plutôt de maintenir une certaine stabilité des revenus dans le but de consolider la reprise quand les fermetures arriveront à leur terme. »
Il y aura également un coût élevé attaché aux interventions publiques, dont un accroissement de l’endettement, « à peu près à tous les niveaux ». L’effet de cet endettement public sera toutefois compensé, puisque les gouvernements peuvent emprunter à des taux de moins de 1 % sur 10 ans, ce qui signifie qu’ils n’augmenteront pas beaucoup leur charge d’intérêts annuelle et qu’ils ne seront pas obligés de se précipiter pour rembourser la dette accumulée.
Les leçons de 2008
Kristi Mitchem, chef de la direction de BMO Gestion mondiale d’actifs, estime que, bien que la crise de la COVID-19 soit unique pour ceux qui suivent les marchés depuis des années, les gouvernements utilisent ce qu’ils ont appris en 2008 et l’appliquent à la pandémie actuelle, notamment en ce qui a trait à la liquidité et au déblocage des conditions de marché.
« La réaction de la Fed et du Trésor américain est vraiment impressionnante, tant par sa rapidité que par la variété des programmes offerts », indique Mme Mitchem qui estime que ces interventions serviront de base à la future stabilité des marchés.
Mme Mitchem estime que la guerre contre la COVID-19 se jouera sur deux fronts : la stabilité des marchés et l’économie réelle. Les mesures prises par les gouvernements et les banques centrales devraient selon elle atteindre leur objectif de stabilité, mais le travail sur l’économie réelle sera plus ardu. « La relance de l’économie après la crise sera essentielle pour revenir à la normale ».
Mme Mitchem estime que, comme n’importe quelle crise, la crise de la COVID-19 générera également des occasions de placements, notamment dans les télécommunications et les innovations technologiques qui permettront aux gens et aux entreprises de rester connectés dans un contexte de distanciation sociale.
« (Mais) je pense que certaines des occasions les plus intéressantes viendront des anomalies de cours, qui sont aujourd’hui beaucoup plus nombreuses, notamment dans les secteurs particulièrement touchés par la COVID-19 », explique-t-elle, en donnant en exemple le secteur de l’immobilier de détail.
« Je pense que la clé est d’aider vos clients à ne pas se limiter, à regarder un certain nombre d’occasions et à garder de quoi investir, et bien sûr de ne pas avoir peur d’avancer à contre-courant quand le moment s’y prêtera ».
Discussion avec le chef de la direction de BMO : Comprendre les conséquences de la COVID-19
Chef de la direction, BMO Groupe financier
Darryl White est chef de la direction de BMO, la huitième banque en importance pour son actif en Amérique du Nord servant plus de 13 million…
Économiste en chef
Douglas Porter possède plus de 30 ans d’expérience dans l’analyse des économies et des marchés financiers mondiaux…
Vice Chair, BMO Asia
Albert Yu was appointed Vice-Chair, BMO Asia in January 2024. In this role he leads the Bank's strategic initiatives and the acceleration of the strategic trans…
Darryl White est chef de la direction de BMO, la huitième banque en importance pour son actif en Amérique du Nord servant plus de 13 million…
VOIR LE PROFIL COMPLETDouglas Porter possède plus de 30 ans d’expérience dans l’analyse des économies et des marchés financiers mondiaux…
VOIR LE PROFIL COMPLETAlbert Yu was appointed Vice-Chair, BMO Asia in January 2024. In this role he leads the Bank's strategic initiatives and the acceleration of the strategic trans…
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Dans la foulée de l’assemblée annuelle des actionnaires de BMO Groupe financier qui s’est tenue le 31 mars 2020, le chef de la direction de BMO Groupe financier Darryl White a animé une discussion sur les différents effets de la pandémie de COVID-19 sur le monde. Il était accompagné de Doug Porter, économiste en chef en BMO Groupe financier, de Kristi Mitchem, chef de la direction de BMO Gestion mondiale d’actifs, et d’Albert Yu, chef de la direction de BMO Asia. Le Dr John Whyte, médecin-chef de WebMD, a été invité à parler des dernières avancées médicales en lien avec la pandémie.
La Chine ne sera plus jamais la même
La Chine, qui commence à sortir des griffes de la COVID-19, donne une idée de ce à quoi le reste du monde peut s’attendre.Le chef de la direction de BMO Asia, Albert Yu, a traversé la crise depuis son émergence au lendemain du Nouvel An chinois.
« La façon dont nous travaillons et dont nous vivons a complètement changé au cours des deux derniers mois et demi. Depuis la mi-janvier, tout le pays avait l’impression d’être dans un film d’horreur », explique-t-il.
« La situation semble malheureusement se répéter maintenant en Amérique du Nord et en Europe, mais, si je me fie à ce que j’ai vécu ici, je peux vous dire que les choses finiront par aller mieux. Et je suis convaincu, qu’ensemble, nous sortirons plus forts de toute cette crise. »
M. Yu explique que, même si la Chine a très vite mis en place des mesures draconiennes pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus, ce qui a le plus aidé les gens et les entreprises, c’est de pouvoir demander de l’aide et de compter les uns sur les autres. Par exemple, explique-t-il, « je n’aurais pas pu passer à travers sans l’aide de la famille mondiale de BMO; nous avons également eu beaucoup d’aide de l’administration municipale de Pékin. »
Les marchés financiers chinois ont bien résisté pendant la crise, indique-t-il.
« L’état a adopté une démarche systématique pour aider de façon ciblée certains secteurs, certaines régions et certains segments spécifiques de la population. »
Mais la difficulté, maintenant, est le retour à la normale.
Interrogé par Darryl White sur la situation « de l’autre côté de l’épidémie », M. Yu explique que l’on note désormais une plus grande attention aux notions de santé et de sécurité au travail. « Les gens exigeront probablement davantage de leur employeur et du gouvernement en la matière ».
La COVID-19 risque de modifier significativement le monde des affaires en Chine et de nombreuses entreprises ne survivront probablement pas à la crise. Si les entreprises de détail et des loisirs commencent à rouvrir leurs portes, par exemple, la circulation piétonnière reste très faible, les gens préférant ne pas s’aventurer trop loin de chez eux. Le pays, qui a longtemps résisté à la culture du télétravail, n’a d’autre choix que de l’apprivoiser en raison du confinement et il n’y aura peut-être pas de retour en arrière.
« Nous ne savons pas ce qu’il adviendra de certains de ces changements et s’ils sont là pour rester », explique-t-il. « Mais clairement, dans le secteur des loisirs, dans le commerce de détail, et même dans la santé, je pense qu’il va y avoir de profonds changements. »
Les mesures d’atténuation donnent des résultats en Amérique du Nord
L’Amérique du Nord reste certes l’épicentre de l’épidémie de COVID-19, mais le Dr John Whyte, médecin-chef de WebMD, indique que les mesures d’atténuation destinées à contenir le virus semblent donner des résultats.
« La plupart des experts prévoient qu’en Amérique du Nord, nous atteindrons le pic dans environ deux semaines. Les mesures d’atténuation commencent peut-être à avoir un impact, même s’il reste limité », indique-t-il. « La situation risque probablement d’empirer un peu, parce que le nombre de cas va augmenter en raison de l’accroissement du nombre de tests au cours des deux prochaines semaines; ensuite, je pense que nous allons commencer à avoir une idée de ce à quoi la situation va ressembler quatre à six semaines plus tard. »
Au 31 mars, on recensait 7 474 cas d’infection et 92 décès au Canada. Les États-Unis rapportaient 163 565 cas et plus de 3 000 décès.
Il faudra peut-être encore 18 mois avant que l’on dispose d’un vaccin contre la COVID-19, mais le Dr Whyte estime que l’on peut s’attendre à des avancées en matière de traitements contre la maladie. Une de ces avancées pourrait selon lui venir du plasma en phase de convalescence, qui consiste à utiliser les anticorps de patients guéris de l’infection pour traiter les personnes atteintes du virus.
Les autorités sanitaires font également des progrès dans le domaine des tests, ce qui leur permet de mieux adapter leurs mesures d’atténuation en fonction des risques; elles pourraient notamment passer à des tests sanguins (par recherche d’anticorps) permettant d’identifier les personnes ayant eu la maladie, développé une immunité et pouvant éventuellement retourner au travail.
« Ce virus est là pour longtemps, mais comment pouvons-nous réduire le risque en fonction des faits et des données? Et comment pouvons-nous commencer à penser à nos entreprises et à l’économie et à nos communautés? », s’interroge-t-il. La réponse réside peut-être dans des mesures ciblées, quasiment chirurgicales, comme celles qui ont été déployées à Singapour et en Corée du Sud, qui n’ont pas fermé leurs écoles.
Les données liées à l’amélioration des tests seront également fondamentales, à mesure que l’épidémie commencera à reculer et que le Canada et les États-Unis commenceront à remettre l’économie sur les rails.
« Nous allons voir des stratégies d’atténuation fondées sur l’épidémiologie locale », estime-t-il. « Il va nous falloir une voie de sortie. Je pense donc que les entreprises doivent commencer à réfléchir à la façon de s’y préparer, en gardant à l’esprit que certaines personnes et certaines régions pourront revenir à la normale plus rapidement que d’autres. »
Pour le moment, selon le Dr Whyte, nous pouvons trouver un certain réconfort dans le fait que le taux d’augmentation des décès dus à la COVID-19 est en train de ralentir et que le virus ne semble pas avoir muté.
Vers de graves retombées économiques
Pour l’économiste en chef de BMO, Doug Porter, il ne fait aucun doute que les conséquences économiques de la COVID-19 seront sérieuses, mais il juge plus important de comprendre comment la reprise se produira que de quantifier le repli.
« L’accent devrait être mis sur la vitesse et sur l’allure qu’aura la reprise et on devrait surtout se demander quand elle commencera », estime-t-il.
M. Porter est convaincu que le redressement sera puissant quand il se produira, mais il met en garde ceux qui essaient de prévoir si la reprise économique dans son ensemble sera en L, en U ou en V, car la situation sera très différente d’un secteur et d’une région à l’autre. Il anticipe une reprise marquée au second semestre de 2020, mais pense que l’économie ne se remettra pas entièrement avant l’an prochain.
« Je peux vous dire que j’ai bon espoir que l’activité connaîtra un rebond important au troisième trimestre », indique-t-il.
Même s’il salue les mesures de relance mises en place par les gouvernements pour protéger l’économie pendant le repli, il souligne qu’elles servent davantage à compenser les pertes de revenus qu’à relancer véritablement l’économie. « Selon moi, il ne s’agit pas de mesures de relance dans le sens habituel du terme. Il s’agit plutôt de maintenir une certaine stabilité des revenus dans le but de consolider la reprise quand les fermetures arriveront à leur terme. »
Il y aura également un coût élevé attaché aux interventions publiques, dont un accroissement de l’endettement, « à peu près à tous les niveaux ». L’effet de cet endettement public sera toutefois compensé, puisque les gouvernements peuvent emprunter à des taux de moins de 1 % sur 10 ans, ce qui signifie qu’ils n’augmenteront pas beaucoup leur charge d’intérêts annuelle et qu’ils ne seront pas obligés de se précipiter pour rembourser la dette accumulée.
Les leçons de 2008
Kristi Mitchem, chef de la direction de BMO Gestion mondiale d’actifs, estime que, bien que la crise de la COVID-19 soit unique pour ceux qui suivent les marchés depuis des années, les gouvernements utilisent ce qu’ils ont appris en 2008 et l’appliquent à la pandémie actuelle, notamment en ce qui a trait à la liquidité et au déblocage des conditions de marché.
« La réaction de la Fed et du Trésor américain est vraiment impressionnante, tant par sa rapidité que par la variété des programmes offerts », indique Mme Mitchem qui estime que ces interventions serviront de base à la future stabilité des marchés.
Mme Mitchem estime que la guerre contre la COVID-19 se jouera sur deux fronts : la stabilité des marchés et l’économie réelle. Les mesures prises par les gouvernements et les banques centrales devraient selon elle atteindre leur objectif de stabilité, mais le travail sur l’économie réelle sera plus ardu. « La relance de l’économie après la crise sera essentielle pour revenir à la normale ».
Mme Mitchem estime que, comme n’importe quelle crise, la crise de la COVID-19 générera également des occasions de placements, notamment dans les télécommunications et les innovations technologiques qui permettront aux gens et aux entreprises de rester connectés dans un contexte de distanciation sociale.
« (Mais) je pense que certaines des occasions les plus intéressantes viendront des anomalies de cours, qui sont aujourd’hui beaucoup plus nombreuses, notamment dans les secteurs particulièrement touchés par la COVID-19 », explique-t-elle, en donnant en exemple le secteur de l’immobilier de détail.
« Je pense que la clé est d’aider vos clients à ne pas se limiter, à regarder un certain nombre d’occasions et à garder de quoi investir, et bien sûr de ne pas avoir peur d’avancer à contre-courant quand le moment s’y prêtera ».
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