COVID-19 : La présidence Biden et ce à quoi s’attendre
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Maintenant que Joe Biden a été assermenté comme 46e président des États-Unis et un an jour pour jour après l’annonce du premier cas confirmé de COVID-19 au Canada, BMO a tenu une table ronde réunissant certains de ses spécialistes et des experts invités afin d’échanger sur la lutte contre la pandémie, du point de vue de la santé, des marchés et de la situation macroéconomique. L’aspect médical de la discussion, animée par le stratège en chef des investissements Brian Belski, était assuré par le Dr. John Whyte, médecin-chef de WebMD, et par le Dr. Howard Ovens, urgentologue et responsable de la stratégie médicale du Système de santé Sinaï. Les experts de BMO, l’économiste en chef délégué Michael Gregory et Margaret Kerins, chef, Stratégie macroéconomique - Titres à revenu fixe, ont pour leur part évoqué les perspectives de l’économie et des marchés obligataires et boursiers au Canada et aux États-Unis.
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Le balado Faits saillants COVID-19 de BMO est diffusé en direct sur toutes les grandes plateformes, dont Apple, Google et Spotify.
Ce balado est en anglais seulement.
Course au vaccin et nouveaux variants
Si les taux d’infection, les hospitalisations et les décès dus à la COVID-19 sont en baisse dans les deux pays, l’apparition de nouveaux variants pose bien des questions, tant sur leur dangerosité que sur leurs possibles répercussions sur la lutte contre la pandémie.
« C’est la raison pour laquelle il faut faire passer la vaccination à la vitesse supérieure », indique d’entrée de jeu le Dr Whyte. « Nous avons fait d’énormes progrès dans la mise au point de vaccins, mais la distribution ne suit pas. »
Quelque 420 000 personnes ont perdu la vie des suites de la COVID-19 aux États-Unis et la plupart de ces décès sont survenus au cours des derniers mois, bien que l’on observe une diminution depuis quelques semaines, après une forte hausse à la suite du congé des fêtes.
Selon les statistiques officielles, les États-Unis ont enregistré environ 25 millions de cas de COVID-19, mais le Dr Whyte estime que ce chiffre ne tient pas compte de tous les gens qui ont contracté le virus, mais n’ont pas consulté de médecin. Selon lui, le nombre de cas pourrait en fait s’élever à 70 millions.
Les États-Unis doivent doubler leur taux de vaccination, à environ 2 millions de doses par jour, pour pouvoir enrayer la pandémie et atteindre l’immunité collective (environ 70 % à 80 % de la population), indique-t-il.
« Nous avons vraiment besoin d’une stratégie pour passer à la vitesse supérieure. Je pense honnêtement que nous devons être capables d’administrer environ 2 millions de doses par jour si nous voulons y arriver d’ici l’été. »
« On parle d’environ 230 millions de personnes », explique-t-il. « En ce moment, nous ne disposons que de vaccins à deux doses. C’est donc de 460 millions de doses que nous avons besoin ici aux États-Unis. Et, même si on vise 75 % de cette population, il va tout de même nous falloir environ 345 millions de doses. »
Le Dr Whyte souligne que l’un des premiers engagements pris par le président Biden à la suite de son assermentation a été de vacciner 100 millions d’Américains au cours des 100 premiers jours de son mandat. On vaccine certes un peu plus d’un million de personnes par jour en ce moment; toutefois, à ce rythme, il faudra selon lui un an pour parvenir à l’immunité collective.
Pour en savoir plus : COVID-19 : La course au vaccin
Pfizer, Moderna, Johnson & Johnson
La campagne de vaccination pourrait s’accélérer au cours des prochains mois aux États-Unis.
Pfizer et Moderna ont annoncé qu’à elles deux, elles seraient en mesure de livrer 200 millions de doses supplémentaires d’ici la fin du mois de mars, et 200 millions de plus à la fin du mois de juin.
« Je vous le dis clairement, c’est si tout se passe bien », prévient le Dr Whyte. « Comme vous le savez, il peut toujours y avoir des problèmes d’approvisionnement. »
L’autre bonne nouvelle, c’est que Johnson & Johnson devrait soumettre en février une demande d’autorisation d’utilisation d’urgence pour un vaccin qui pourrait ne nécessiter qu’une dose, plutôt que deux. La société travaille à la production de 100 millions de doses qui pourraient être prêtes à être administrées dans les prochains mois.
L’atteinte de l’immunité collective pourrait certes contribuer à enrayer la pandémie, mais le Dr Ovens prévient qu’elle ne nous aidera pas à sortir de la deuxième vague en cours.
« Sauf pour les personnes âgées vulnérables vivant dans des centres de soins de longue durée, dont la vaccination pourrait sauver la vie, c’est un peu illusoire, parce que la vaccination ne nous aidera pas à sortir de cette deuxième vague. »
L’expérience mondiale démontre que seul un confinement strict peut nous aider à infléchir la croissance de la pandémie en cas de transmission communautaire généralisée comme celle à laquelle nous sommes confrontés en ce moment, poursuit le Dr Ovens, qui pense, comme de plus en plus d’experts, qu’il faut diminuer les voyages intérieurs et internationaux.
Des raisons d’espérer
En même temps, il constate qu’il existe de nombreuses raisons d’espérer.
« On a fait des progrès véritablement fantastiques dans les domaines des tests, du séquençage génomique, de la vaccination et des traitements », estime-t-il. « Et je pense que le retour des États-Unis dans l’Organisation mondiale de la santé et leur adhésion au groupe COVAX de soutien aux pays en développement qui ont besoin d’aide pour obtenir des vaccins constituent des développements très importants qui vont nous aider à reprendre le contrôle de la situation et à sortir de la pandémie. »
L’ÉCONOMIE – D’un hiver difficile à un été prometteur
Même si la courbe des cas a commencé à s’aplatir au Canada et aux États-Unis, l’intensification des restrictions et des mesures de confinement dans les états et les provinces freine la reprise économique, selon l’économiste en chef délégué Michael Gregory, s’appuyant sur certains indicateurs comme les derniers chiffres de l’emploi pour le mois de décembre de part et d’autre de la frontière.
« L’emploi a diminué de 53 000 au Canada au cours du mois et de 140 000 aux États-Unis. Les ventes au détail elles-mêmes ont diminué en décembre aux États-Unis; les dépenses de consommation personnelles réelles sont donc probablement elles aussi négatives pour le mois », selon lui. « Ce sera leur deuxième mois de baisse consécutif ».
M. Gregory observe que l’incertitude concernant la poursuite des programmes d’aide publics aux États-Unis peut avoir pesé sur la confiance des consommateurs.
Il s’attend toutefois à ce que les États-Unis parviennent quand même à enregistrer une croissance légèrement positive au premier trimestre, de l’ordre de 1 % en rythme annualisé, comparativement à la croissance de près de 5 % prévue pour le quatrième trimestre. Au Canada, où les restrictions ont été un peu plus sévères et où les fermetures ont pesé plus lourd, M. Gregory anticipe une contraction annualisée de 3 % au premier trimestre, comparativement à une croissance de près de 6 % pour le trimestre précédent.
Il estime toutefois que les restrictions et les fermetures n’auront pas un effet aussi dévastateur qu’au printemps dernier, dans la mesure où les entreprises sont maintenant plus habituées à fonctionner dans de telles conditions.
Rebond à prévoir au printemps et à l’été
M. Gregory s’attend à ce que cette plus grande résilience, conjuguée aux aides massives offertes au secteur manufacturer, à la demande de biens et à la vigueur du marché de l’habitation des deux pays, favorise une reprise au printemps et à l’été.
Il souligne également que des mesures de soutien budgétaires et monétaires restent en place dans les deux pays pour aider les particuliers et les entreprises à surmonter la pandémie, dont un plan de 70 à 100 milliards de dollars de dépenses restant à déterminer qui servira à financer la phase de reprise au Canada lorsque le pays émergera de la récession.
« Il faut s’attendre à une assez belle reprise ce printemps et cet été », indique-t-il. « La croissance pourrait avoisiner les 9 % en rythme annualisé en moyenne au deuxième et au troisième trimestres au Canada, et 7,5 % aux États-Unis. »
Plan de relance aux États-Unis
Aux États-Unis, M. Gregory mentionne le projet de plan de relance de 1 900 milliards de dollars, mais souligne qu’il existe un certain désaccord, dans les rangs des deux partis, quant à l’ampleur des mesures budgétaires à adopter.
« Nous partons toutefois du principe qu’il y aura bel et bien une augmentation des mesures de soutien budgétaire », indique-t-il, en précisant que, pour l’instant, « nous misons sur environ la moitié de la proposition initiale ».
Enfin, M. Gregory observe une forte hausse de l’épargne des ménages de part et d’autre de la frontière, équivalant à plus de 6 % du PIB; ce surplus d’épargne viendra alimenter la consommation lorsque les ménages auront la certitude que la pandémie finira par se résorber.
« C’est un énorme filet de sécurité pour l’économie », explique-t-il.
Titres à revenu fixe – Anticipations de relance et risque de bulle financière
Concernant les titres à revenu fixe, la chef, Stratégie macroéconomique - Titres à revenu fixe de BMO Marchés des capitaux Margaret Kerins, indique que les cours continuent de fluctuer en fonction de l’actualité de la lutte contre la pandémie, des taux d’infection à la vitesse de déploiement des vaccins, en passant par les attentes entourant les mesures de relance.
Elle explique que trois thèmes dominent les marchés des titres à revenu fixe : les anticipations de relance, les risques de bulle sur les marchés financiers et l’annonce par la Fed de sa détermination à laisser les taux à court terme proches de zéro pendant plusieurs années. Elle ajoute qu’il n’y aura pas de ralentissement des achats d’actifs en 2021.
« Nous avons connu un épisode baissier il y a quelques semaines et c’est relativement cohérent, selon moi, avec les trois principaux thèmes qui régissent le marché en ce moment », indique-t-elle, en ajoutant que ces thèmes sont étroitement liés. Elle souligne qu’en cas de resserrement non voulu des conditions financières sous l’effet de la prise en compte des perspectives de relance, ou d’éclatement d’éventuelles bulles sur les marchés, la Fed prendrait de nouvelles mesures de relance.
Taux des obligations à 10 ans
Mme Kerins souligne que les taux à 10 ans ont enregistré une hausse massive de 28 points de base (pb), à un peu plus de 118 pb il y a quelques semaines, pour finalement redescendre ensuite.
« Nous sommes actuellement dans le milieu de la fourchette affichée depuis le début de l’année », indique-t-elle. « Nous pensons que les taux vont maintenant retomber sous la barre des 1 %, plutôt que de monter jusqu’à 1,25 %. »
Elle indique que le consensus des analystes mise sur une accentuation baissière du marché pour les prochains mois.
« Nous nous attendons à ce que la Fed maintienne les taux à court terme à un niveau très bas dans un avenir prévisible et à ce que la courbe des taux des obligations du Trésor s’accentue. Si l’accentuation de la courbe fait consensus, nous pensons que la hausse des taux à long terme sera limitée par la Fed et par sa détermination à maintenir des conditions financières résolument expansionnistes. »
Les obligations du Trésor doivent trouver preneur
Mme Kerins indique que son équipe à la BMO réfléchit en ce moment à la quantité d’obligations du Trésor émises par rapport à ce que la Fed a acheté depuis le début de la pandémie. BMO s’attend à ce qu’environ 1 700 milliards de dollars de coupons soient émis en 2021, en supposant que la moitié du programme de relance de 1 900 milliards de dollars soit approuvée et en tenant compte des 960 milliards de dollars qu’il est déjà prévu que la Fed achète.
Les mesures de relance mises en place au début de la pandémie ont eu pour effet secondaire d’inciter les investisseurs à se tourner vers des actifs plus risqués, comme les obligations de sociétés et les actions, indique Mme Kerins.
« En conséquence, un des thèmes que nous suivons cette année, c’est l’évolution de l’offre et de la demande d’obligations du Trésor sur le marché », explique-t-elle. « Parce que l’offre d’obligations du Trésor doit être absorbée par le marché, les gens vont les acheter et la vraie question est de savoir comment ils vont s’y prendre pour faire de la place à cette offre. Vont-ils revendre certains des actifs à risque qu’ils ont achetés en 2020? »
LES MARCHÉS - Les meilleurs actifs du monde
Le stratège en chef des investissements de BMO Marchés des capitaux, Brian Belski, estime que les mesures de relance entraîneront une croissance des bénéfices sans précédent au Canada et aux États-Unis en 2021, mais prévient que le retour à la normale n’est peut-être pas pour tout de suite.
« Nous pensons que l’effet sur le marché boursier est lié au fait que les États-Unis et le Canada possèdent les meilleures actions du monde, point », indique M. Belski. « C’est ce que la relance achète. C’est la raison pour laquelle les gens investissent en Amérique du Nord. »
« Nous anticipons une croissance des bénéfices sans précédent en 2021, surtout au deuxième semestre », ajoute-t-il, encore une fois grâce aux mesures de relance publiques.
Il conseille aux investisseurs de ne pas compter sur un « retour à la normale » en 2021, en précisant que ce serait peut-être prématuré.
Le marché haussier toujours à plein régime
M. Belski estime que le marché haussier se poursuivra encore une dizaine d’années, mais explique que les 10 prochaines années seront très différentes et qu’elles favoriseront davantage l’investissement fondamental et la sélection d’actions ascendante.
Il indique que le Canada demeurera avantageux par rapport aux États-Unis et s’attend à ce que le TSX termine l’année à 19 500 points et à 1 100 $ de bénéfices.
« Nous continuons de privilégier des secteurs comme les services financiers, les matières premières, la consommation discrétionnaire et l’industrie au Canada », indique-t-il.
Aux États-Unis, M. Belski s’attend à ce que le S&P 500 atteigne 4 200 points à la fin de l’année. Ses secteurs préférés pour 2021 restent ceux des services financiers, de la consommation discrétionnaire et de l’industrie.
« Ce sont selon nous des secteurs dans lesquels la plupart de nos clients institutionnels sont largement sous-pondérés, surtout dans la finance », explique-t-il. « Vous savez, nous sommes bons dans plusieurs domaines aux États-Unis et au Canada, notamment pour dépenser de l’argent... Et nous pensons que les Amazon, Lulu et autres actions en lien avec le mode de vie vont rester extrêmement bien orientées. »
COVID-19 : La présidence Biden et ce à quoi s’attendre
Stratège en chef des investissements
Brian Belski, stratège en chef des investissements et chef du groupe Stratégie de placement, offre des conseils en matière de gestion de portef…
Économiste en chef délégué et premier directeur général
Michael Gregory est membre de l’équipe responsable de l’analyse de l’économie et des marchés financiers nord-américain…
Brian Belski, stratège en chef des investissements et chef du groupe Stratégie de placement, offre des conseils en matière de gestion de portef…
VOIR LE PROFIL COMPLETMichael Gregory est membre de l’équipe responsable de l’analyse de l’économie et des marchés financiers nord-américain…
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Maintenant que Joe Biden a été assermenté comme 46e président des États-Unis et un an jour pour jour après l’annonce du premier cas confirmé de COVID-19 au Canada, BMO a tenu une table ronde réunissant certains de ses spécialistes et des experts invités afin d’échanger sur la lutte contre la pandémie, du point de vue de la santé, des marchés et de la situation macroéconomique. L’aspect médical de la discussion, animée par le stratège en chef des investissements Brian Belski, était assuré par le Dr. John Whyte, médecin-chef de WebMD, et par le Dr. Howard Ovens, urgentologue et responsable de la stratégie médicale du Système de santé Sinaï. Les experts de BMO, l’économiste en chef délégué Michael Gregory et Margaret Kerins, chef, Stratégie macroéconomique - Titres à revenu fixe, ont pour leur part évoqué les perspectives de l’économie et des marchés obligataires et boursiers au Canada et aux États-Unis.
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Le balado Faits saillants COVID-19 de BMO est diffusé en direct sur toutes les grandes plateformes, dont Apple, Google et Spotify.
Ce balado est en anglais seulement.
Course au vaccin et nouveaux variants
Si les taux d’infection, les hospitalisations et les décès dus à la COVID-19 sont en baisse dans les deux pays, l’apparition de nouveaux variants pose bien des questions, tant sur leur dangerosité que sur leurs possibles répercussions sur la lutte contre la pandémie.
« C’est la raison pour laquelle il faut faire passer la vaccination à la vitesse supérieure », indique d’entrée de jeu le Dr Whyte. « Nous avons fait d’énormes progrès dans la mise au point de vaccins, mais la distribution ne suit pas. »
Quelque 420 000 personnes ont perdu la vie des suites de la COVID-19 aux États-Unis et la plupart de ces décès sont survenus au cours des derniers mois, bien que l’on observe une diminution depuis quelques semaines, après une forte hausse à la suite du congé des fêtes.
Selon les statistiques officielles, les États-Unis ont enregistré environ 25 millions de cas de COVID-19, mais le Dr Whyte estime que ce chiffre ne tient pas compte de tous les gens qui ont contracté le virus, mais n’ont pas consulté de médecin. Selon lui, le nombre de cas pourrait en fait s’élever à 70 millions.
Les États-Unis doivent doubler leur taux de vaccination, à environ 2 millions de doses par jour, pour pouvoir enrayer la pandémie et atteindre l’immunité collective (environ 70 % à 80 % de la population), indique-t-il.
« Nous avons vraiment besoin d’une stratégie pour passer à la vitesse supérieure. Je pense honnêtement que nous devons être capables d’administrer environ 2 millions de doses par jour si nous voulons y arriver d’ici l’été. »
« On parle d’environ 230 millions de personnes », explique-t-il. « En ce moment, nous ne disposons que de vaccins à deux doses. C’est donc de 460 millions de doses que nous avons besoin ici aux États-Unis. Et, même si on vise 75 % de cette population, il va tout de même nous falloir environ 345 millions de doses. »
Le Dr Whyte souligne que l’un des premiers engagements pris par le président Biden à la suite de son assermentation a été de vacciner 100 millions d’Américains au cours des 100 premiers jours de son mandat. On vaccine certes un peu plus d’un million de personnes par jour en ce moment; toutefois, à ce rythme, il faudra selon lui un an pour parvenir à l’immunité collective.
Pour en savoir plus : COVID-19 : La course au vaccin
Pfizer, Moderna, Johnson & Johnson
La campagne de vaccination pourrait s’accélérer au cours des prochains mois aux États-Unis.
Pfizer et Moderna ont annoncé qu’à elles deux, elles seraient en mesure de livrer 200 millions de doses supplémentaires d’ici la fin du mois de mars, et 200 millions de plus à la fin du mois de juin.
« Je vous le dis clairement, c’est si tout se passe bien », prévient le Dr Whyte. « Comme vous le savez, il peut toujours y avoir des problèmes d’approvisionnement. »
L’autre bonne nouvelle, c’est que Johnson & Johnson devrait soumettre en février une demande d’autorisation d’utilisation d’urgence pour un vaccin qui pourrait ne nécessiter qu’une dose, plutôt que deux. La société travaille à la production de 100 millions de doses qui pourraient être prêtes à être administrées dans les prochains mois.
L’atteinte de l’immunité collective pourrait certes contribuer à enrayer la pandémie, mais le Dr Ovens prévient qu’elle ne nous aidera pas à sortir de la deuxième vague en cours.
« Sauf pour les personnes âgées vulnérables vivant dans des centres de soins de longue durée, dont la vaccination pourrait sauver la vie, c’est un peu illusoire, parce que la vaccination ne nous aidera pas à sortir de cette deuxième vague. »
L’expérience mondiale démontre que seul un confinement strict peut nous aider à infléchir la croissance de la pandémie en cas de transmission communautaire généralisée comme celle à laquelle nous sommes confrontés en ce moment, poursuit le Dr Ovens, qui pense, comme de plus en plus d’experts, qu’il faut diminuer les voyages intérieurs et internationaux.
Des raisons d’espérer
En même temps, il constate qu’il existe de nombreuses raisons d’espérer.
« On a fait des progrès véritablement fantastiques dans les domaines des tests, du séquençage génomique, de la vaccination et des traitements », estime-t-il. « Et je pense que le retour des États-Unis dans l’Organisation mondiale de la santé et leur adhésion au groupe COVAX de soutien aux pays en développement qui ont besoin d’aide pour obtenir des vaccins constituent des développements très importants qui vont nous aider à reprendre le contrôle de la situation et à sortir de la pandémie. »
L’ÉCONOMIE – D’un hiver difficile à un été prometteur
Même si la courbe des cas a commencé à s’aplatir au Canada et aux États-Unis, l’intensification des restrictions et des mesures de confinement dans les états et les provinces freine la reprise économique, selon l’économiste en chef délégué Michael Gregory, s’appuyant sur certains indicateurs comme les derniers chiffres de l’emploi pour le mois de décembre de part et d’autre de la frontière.
« L’emploi a diminué de 53 000 au Canada au cours du mois et de 140 000 aux États-Unis. Les ventes au détail elles-mêmes ont diminué en décembre aux États-Unis; les dépenses de consommation personnelles réelles sont donc probablement elles aussi négatives pour le mois », selon lui. « Ce sera leur deuxième mois de baisse consécutif ».
M. Gregory observe que l’incertitude concernant la poursuite des programmes d’aide publics aux États-Unis peut avoir pesé sur la confiance des consommateurs.
Il s’attend toutefois à ce que les États-Unis parviennent quand même à enregistrer une croissance légèrement positive au premier trimestre, de l’ordre de 1 % en rythme annualisé, comparativement à la croissance de près de 5 % prévue pour le quatrième trimestre. Au Canada, où les restrictions ont été un peu plus sévères et où les fermetures ont pesé plus lourd, M. Gregory anticipe une contraction annualisée de 3 % au premier trimestre, comparativement à une croissance de près de 6 % pour le trimestre précédent.
Il estime toutefois que les restrictions et les fermetures n’auront pas un effet aussi dévastateur qu’au printemps dernier, dans la mesure où les entreprises sont maintenant plus habituées à fonctionner dans de telles conditions.
Rebond à prévoir au printemps et à l’été
M. Gregory s’attend à ce que cette plus grande résilience, conjuguée aux aides massives offertes au secteur manufacturer, à la demande de biens et à la vigueur du marché de l’habitation des deux pays, favorise une reprise au printemps et à l’été.
Il souligne également que des mesures de soutien budgétaires et monétaires restent en place dans les deux pays pour aider les particuliers et les entreprises à surmonter la pandémie, dont un plan de 70 à 100 milliards de dollars de dépenses restant à déterminer qui servira à financer la phase de reprise au Canada lorsque le pays émergera de la récession.
« Il faut s’attendre à une assez belle reprise ce printemps et cet été », indique-t-il. « La croissance pourrait avoisiner les 9 % en rythme annualisé en moyenne au deuxième et au troisième trimestres au Canada, et 7,5 % aux États-Unis. »
Plan de relance aux États-Unis
Aux États-Unis, M. Gregory mentionne le projet de plan de relance de 1 900 milliards de dollars, mais souligne qu’il existe un certain désaccord, dans les rangs des deux partis, quant à l’ampleur des mesures budgétaires à adopter.
« Nous partons toutefois du principe qu’il y aura bel et bien une augmentation des mesures de soutien budgétaire », indique-t-il, en précisant que, pour l’instant, « nous misons sur environ la moitié de la proposition initiale ».
Enfin, M. Gregory observe une forte hausse de l’épargne des ménages de part et d’autre de la frontière, équivalant à plus de 6 % du PIB; ce surplus d’épargne viendra alimenter la consommation lorsque les ménages auront la certitude que la pandémie finira par se résorber.
« C’est un énorme filet de sécurité pour l’économie », explique-t-il.
Titres à revenu fixe – Anticipations de relance et risque de bulle financière
Concernant les titres à revenu fixe, la chef, Stratégie macroéconomique - Titres à revenu fixe de BMO Marchés des capitaux Margaret Kerins, indique que les cours continuent de fluctuer en fonction de l’actualité de la lutte contre la pandémie, des taux d’infection à la vitesse de déploiement des vaccins, en passant par les attentes entourant les mesures de relance.
Elle explique que trois thèmes dominent les marchés des titres à revenu fixe : les anticipations de relance, les risques de bulle sur les marchés financiers et l’annonce par la Fed de sa détermination à laisser les taux à court terme proches de zéro pendant plusieurs années. Elle ajoute qu’il n’y aura pas de ralentissement des achats d’actifs en 2021.
« Nous avons connu un épisode baissier il y a quelques semaines et c’est relativement cohérent, selon moi, avec les trois principaux thèmes qui régissent le marché en ce moment », indique-t-elle, en ajoutant que ces thèmes sont étroitement liés. Elle souligne qu’en cas de resserrement non voulu des conditions financières sous l’effet de la prise en compte des perspectives de relance, ou d’éclatement d’éventuelles bulles sur les marchés, la Fed prendrait de nouvelles mesures de relance.
Taux des obligations à 10 ans
Mme Kerins souligne que les taux à 10 ans ont enregistré une hausse massive de 28 points de base (pb), à un peu plus de 118 pb il y a quelques semaines, pour finalement redescendre ensuite.
« Nous sommes actuellement dans le milieu de la fourchette affichée depuis le début de l’année », indique-t-elle. « Nous pensons que les taux vont maintenant retomber sous la barre des 1 %, plutôt que de monter jusqu’à 1,25 %. »
Elle indique que le consensus des analystes mise sur une accentuation baissière du marché pour les prochains mois.
« Nous nous attendons à ce que la Fed maintienne les taux à court terme à un niveau très bas dans un avenir prévisible et à ce que la courbe des taux des obligations du Trésor s’accentue. Si l’accentuation de la courbe fait consensus, nous pensons que la hausse des taux à long terme sera limitée par la Fed et par sa détermination à maintenir des conditions financières résolument expansionnistes. »
Les obligations du Trésor doivent trouver preneur
Mme Kerins indique que son équipe à la BMO réfléchit en ce moment à la quantité d’obligations du Trésor émises par rapport à ce que la Fed a acheté depuis le début de la pandémie. BMO s’attend à ce qu’environ 1 700 milliards de dollars de coupons soient émis en 2021, en supposant que la moitié du programme de relance de 1 900 milliards de dollars soit approuvée et en tenant compte des 960 milliards de dollars qu’il est déjà prévu que la Fed achète.
Les mesures de relance mises en place au début de la pandémie ont eu pour effet secondaire d’inciter les investisseurs à se tourner vers des actifs plus risqués, comme les obligations de sociétés et les actions, indique Mme Kerins.
« En conséquence, un des thèmes que nous suivons cette année, c’est l’évolution de l’offre et de la demande d’obligations du Trésor sur le marché », explique-t-elle. « Parce que l’offre d’obligations du Trésor doit être absorbée par le marché, les gens vont les acheter et la vraie question est de savoir comment ils vont s’y prendre pour faire de la place à cette offre. Vont-ils revendre certains des actifs à risque qu’ils ont achetés en 2020? »
LES MARCHÉS - Les meilleurs actifs du monde
Le stratège en chef des investissements de BMO Marchés des capitaux, Brian Belski, estime que les mesures de relance entraîneront une croissance des bénéfices sans précédent au Canada et aux États-Unis en 2021, mais prévient que le retour à la normale n’est peut-être pas pour tout de suite.
« Nous pensons que l’effet sur le marché boursier est lié au fait que les États-Unis et le Canada possèdent les meilleures actions du monde, point », indique M. Belski. « C’est ce que la relance achète. C’est la raison pour laquelle les gens investissent en Amérique du Nord. »
« Nous anticipons une croissance des bénéfices sans précédent en 2021, surtout au deuxième semestre », ajoute-t-il, encore une fois grâce aux mesures de relance publiques.
Il conseille aux investisseurs de ne pas compter sur un « retour à la normale » en 2021, en précisant que ce serait peut-être prématuré.
Le marché haussier toujours à plein régime
M. Belski estime que le marché haussier se poursuivra encore une dizaine d’années, mais explique que les 10 prochaines années seront très différentes et qu’elles favoriseront davantage l’investissement fondamental et la sélection d’actions ascendante.
Il indique que le Canada demeurera avantageux par rapport aux États-Unis et s’attend à ce que le TSX termine l’année à 19 500 points et à 1 100 $ de bénéfices.
« Nous continuons de privilégier des secteurs comme les services financiers, les matières premières, la consommation discrétionnaire et l’industrie au Canada », indique-t-il.
Aux États-Unis, M. Belski s’attend à ce que le S&P 500 atteigne 4 200 points à la fin de l’année. Ses secteurs préférés pour 2021 restent ceux des services financiers, de la consommation discrétionnaire et de l’industrie.
« Ce sont selon nous des secteurs dans lesquels la plupart de nos clients institutionnels sont largement sous-pondérés, surtout dans la finance », explique-t-il. « Vous savez, nous sommes bons dans plusieurs domaines aux États-Unis et au Canada, notamment pour dépenser de l’argent... Et nous pensons que les Amazon, Lulu et autres actions en lien avec le mode de vie vont rester extrêmement bien orientées. »
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Le meilleur des deux mondes : L’avenir du travail sur les marchés des capitaux
Dan Barclay, Aine O’Flynn 07 octobre 2021
Jusqu’à tout récemment, l’argumentaire sur support papier faisait partie intégrante de l’arsenal des…
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