Table ronde sur la COVID-19 : Le point sur la réouverture
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Brian Belski, was joined once again by Dr. John Whyte, Chief Medical Officer, WebMD, along with BMO’s Michael Gregory and Jon Hill to provide commentary on how we’re managing through the pandemic from a health, markets and macroeconomic perspective as regions across Canada and the United States continue to reopen.
La récession faiblit malgré une flambée des cas d’infection aux États-Unis
Le nombre de cas de COVID-19 dépasse désormais les 10 millions à l’échelle mondiale, soit près de deux fois plus qu’il y a un mois; c’est dans ce contexte que Brian Belski, stratège en chef des investissements chez BMO Marchés des capitaux, a animé lundi une discussion vidéo réunissant des spécialistes de BMO sur l’évolution de la pandémie. Ont participé à cette table ronde Michael Gregory, économiste en chef délégué chez BMO Marchés des capitaux et Jon Hill, vice-président, Stratégie de taux sur titres en dollars américains chez BMO Marchés des capitaux. Le Dr John Whyte, médecin-chef de WebMD, s’est également joint à la conversation pour discuter de l’actualité médicale de cette semaine.
L’importance du masque
Les États-Unis sont aux prises avec une augmentation massive des cas d’infection et le Dr Whyte a dans ce contexte souligné l’importance des masques et des couvre-visage pour limiter la propagation du coronavirus.
« Les données indiquent toutes que le port du masque et du couvre-visage fonctionne », a-t-il indiqué, tout en expliquant que les pays et leur population ne devraient pas attendre qu’un vaccin soit disponible pour rouvrir leur économie. « Il faut porter un masque quand on sort et il faut encourager les autres à le faire également. »
Lundi, on recensait 2,6 millions de cas d’infection à la COVID-19 aux États-Unis et plus de 128 000 décès. L’incidence des infections a d’ailleurs récemment atteint un sommet, à plus de 40 000 nouveaux cas par jour, certains états ayant commencé à rouvrir leurs économies. La plupart des nouveaux cas ont été recensés parmi les jeunes, soit dans le groupe des 18-35 ans, chez qui les symptômes sont généralement moins graves, mais le Dr Whyte prévient qu’ils pourraient facilement infecter des proches plus âgés, lesquels pourraient développer des symptômes plus graves.
« Le nombre de cas augmente principalement dans 36 états, dont la plupart sont situés dans le sud », a-t-il indiqué, en précisant que le véritable impact de cette augmentation ne serait pas connu avant 10 à 14 jours, une fois la période d’incubation terminée. « Dans le seul état de la Floride, on a recensé 10 000 cas en une seule journée. »
Au Canada, où le nombre de cas s’élève à 103 000 et où le total des décès dépasse les 8 000, les taux d’infection ne cessent de diminuer depuis une cinquantaine de jour.
Vigilance accrue aux États-Unis
Malgré la flambée de nouveaux cas, le retour à un confinement économique total est selon le Dr Whyte peu probable, même si une deuxième vague devait se produire à l’automne, dans la mesure où le système est beaucoup mieux préparé qu’il l’était lorsque l’épidémie a éclaté en mars.
Il s’attend plutôt à une vigilance accrue de la part des différents ordres de gouvernement.
« Il faut probablement s’attendre à une réaction beaucoup plus ciblée aux augmentations des cas d’infection aux États-Unis; les autorités vont mettre l’accent sur ce qui se passe au niveau local et des comtés et rétabliront peut-être certaines étapes du confinement, mais je ne pense pas que nous reviendrons à un confinement total. Je pense que personne n’a envie de ça ».
Traitements et vaccins
Aucun traitement contre la maladie n’a encore été approuvé, mais des progrès considérables ont été réalisés grâce à la mise en place d’essais décentralisés et à l’assouplissement des exigences réglementaires.
« De nombreux médicaments sont actuellement en développement et il y a plein d’essais qui se font en ce moment; on devrait donc disposer de davantage de données d’ici la fin de l’été », indique le Dr Whyte.
Un certain nombre de vaccins sont également en cours de développement et le Dr Whyte s’attend à ce que l’un d’entre eux puisse être commercialisé d’ici janvier 2021, soit légèrement plus tard que prévu, puisqu’on pensait initialement qu’un vaccin pourrait être prêt à l’automne.
Pour enrayer la propagation du virus, le Dr Whyte estime qu’il va falloir mieux comprendre les risques et les endroits où les infections se produisent.
« Il faut arrêter d’associer le déconfinement à l’existence d’un vaccin. Nous devons vraiment nous attacher à mieux comprendre les risques », a-t-il indiqué. « Nous devons regarder les données de façon plus locale. Nous en avons la capacité, mais nous ne consacrons pas assez de temps à l’analyse comté par comté et province par province. C’est ce que nous devons faire. »
Perspectives économiques
Michael Gregory, économiste en chef délégué chez BMO Marchés des capitaux, explique que la récession est terminée et qu’elle a été la plus courte de l’histoire. Elle a malheureusement également été la plus importante de l’après-guerre, tant au Canada qu’aux États-Unis, ce qui signifie « qu’il s’agit de la récession la plus marquée et la plus grave depuis la Grande dépression ».
Ce que les gens veulent maintenant savoir, explique-t-il, c’est si et quand le PIB et le marché de l’emploi vont regagner le terrain perdu depuis que la COVID-19 a fait plonger les deux économies en récession. C’est après la Grande récession que la reprise du PIB avait pris le plus de temps dans les deux pays : il avait fallu huit trimestres aux États-Unis pour se remettre et six au Canada.
« C’est la référence », explique M. Gregory, « et la question est maintenant de savoir si nous allons faire mieux ou moins bien. »
Obstacles à la reprise
M. Gregory observe que, grâce aux importantes mesures de relance budgétaire et monétaire mises en place, la reprise du PIB ne devrait pas prendre plus de temps que celle qui avait suivi la Grande récession. Cela dit, il estime qu’un certain nombre d’obstacles risquent de ralentir la reprise.
America's Post-Pandemic Economic Prospects *disponible on anglais seulment
Absence de vaccin ou de traitement efficace – Tant que nous ne disposerons pas de traitement ou de vaccin, « il est peu probable que les entreprises et les consommateurs reprennent totalement confiance », selon M. Gregory.
Beaucoup de ceux qui ont perdu leur emploi ne le récupéreront pas – M. Gregory estime que les nouvelles contraintes d’exploitation risquent d’empêcher les entreprises de réembaucher leurs anciens employés et que certaines pourraient même purement et simplement fermer définitivement leurs portes.
Hausse de l’endettement – L’augmentation de la dette dans le secteur privé entraînera une hausse des montants à rembourser, explique M. Gregory et, « malheureusement, cela risque de se traduire par une augmentation des défauts de paiement et des faillites. »
Consolidation budgétaire au niveau local – Aux États-Unis, de nombreux états et gouvernements locaux ont l’obligation de présenter un budget équilibré. Les mesures budgétaires fédérales actuellement à l’étude sont en partie conçues « pour éviter le genre de pertes d’emplois qui risquent de se produire à la suite de la consolidation budgétaire au niveau local », explique M. Gregory
Ralentissement de la croissance mondiale – « Nous ne pouvons pas vraiment compter sur les exportations pour relancer l’activité, comme cela avait été le cas lors des précédentes reprises », indique M. Gregory. Cet élément, combiné à la guerre commerciale mondiale, assombrit les perspectives des échanges commerciaux mondiaux.
Autre chose à garder à l’esprit : tel qu’indiqué dans un récent rapport économique de l’équipe la chute a été rapide, mais la reprise sera lente et comportera son lot de défi à chaque étape.
Une reprise variable selon les secteurs
M. Gregory indique que les services alimentaires, l’hébergement, le transport aérien et les arts et le divertissement connaîtront tous des difficultés importantes en raison de la COVID-19. « Ce sont tous des secteurs de l’économie qui impliquent des contacts physiques importants et qui ont donc peu de chances de se remettre complètement, même lorsque l’économie se sera entièrement redressée ». La reprise risque également d’être lente dans le secteur du pétrole et du gaz, en raison de problèmes mondiaux, ajoute M. Gregory.
Les secteurs qui devraient tirer leur épingle du jeu incluent la santé et l’assistance sociale, les technologies et les communications, les épiceries et l’entreposage.
« Les procédures médicales ont accumulé du retard et le secteur va devoir augmenter son activité pour combler ce retard; il va donc connaître une croissance largement supérieure à celle d’autres secteurs », explique M. Gregory.
Si une deuxième vague de COVID-19 devait se produire, elle n’entraînera probablement pas de nouvelle récession, selon lui, en raison notamment des mesures de relance et des capacités médicales mises en place (qui rendront les mesures de confinement moins nécessaires).
Des éléments positifs et négatifs
Jon Hill, vice-président, Stratégie de taux sur titres en dollars américains chez BMO Marchés des capitaux, observe que le contexte aux États-Unis fait l’objet de forces contradictoires.
« D’un côté, on constate une amélioration des données sous-jacentes », explique-t-il. « Le plus gros de la récession est terminé. Des millions de gens ont retrouvé leur emploi aux États-Unis. Ce sont toutes de bonnes nouvelles ».
D’un autre côté, indique-t-il, le nombre de cas de COVID-19 augmente, ce qui pèse sur l’économie, qui se heurte également « à des problèmes de croissance à long terme, à une crise de confiance et à des bouleversements sous-jacents. »
Les taux d’intérêt resteront faibles pendant longtemps
La reprise risquant de prendre des années, et non des trimestres, la Réserve fédérale américaine a abaissé ses taux d’intérêt le plus qu’elle pouvait le faire sans nuire à la croissance.
« Elle n’envisage pas de relever les taux d’intérêt avant longtemps », indique M. Hill.
Il explique que cette réduction des taux de la Fed risque certes de nuire à certains épargnants, mais qu’elle permet d’emprunter de l’argent à moindre coût, facilite la création de crédit et aide l’économie à se remettre sur les rails. « En faisant cela, la Fed donne au gouvernement américain l’espace budgétaire dont il a besoin pour financer ses énormes déficits ».
M. Hill indique que les taux resteront faibles pendant longtemps. « Cela signifie que nous allons devoir continuer à composer avec des forces contradictoires, dont certaines favoriseront une hausse des taux d’intérêt et une accélération de l’économie, alors que d’autres inciteront à la prudence. C’est la dynamique dans laquelle nous nous trouvons actuellement. »
Placements de croissance et de valeur
Depuis l’effondrement induit par l’épidémie de COVID-19 et le creux du 23 mars, les marchés boursiers sont remontés en flèche et certains clients de BMO se demandent pourquoi ils ont chuté si rapidement et se sont redressés aussi vite.
Le stratège en chef des investissements de BMO Marchés des capitaux, Brian Belski exhorte les investisseurs, dont beaucoup se ressentent de l’impact psychologique de la maladie et des mesures de confinement qui en ont découlé, à résister à la tentation d’investir en fonction de leurs émotions et à plutôt se concentrer sur les fondamentaux et sur la valeur.
Il leur recommande également de maintenir un équilibre et de ne pas trop s’appuyer sur les données macroéconomiques aux dépens de l’analyse individuelle à long terme.
« Je pense que les investisseurs doivent avant tout s’appuyer sur l’analyse fondamentale et tenir compte des thèmes de placement », explique-t-il. « Vous ne voulez pas miser uniquement sur les placements de croissance ou de valeur; vous avez besoin des deux. Constituez-vous un portefeuille de base et ajoutez-y de grands noms, autant américains que canadiens. Vous devez également porter attention à des éléments comme la direction des entreprises, leurs flux de trésorerie, leurs bénéfices et leurs niveaux de valorisation. »
M. Belski indique que son équipe continue de miser sur une reprise du marché, tant aux États-Unis qu’au Canada, où l’on retrouve certaines des meilleures entreprises du monde, qui seront probablement celles qui s’imposeront sur le marché lorsque le monde sortira du confinement.
« C’est pour ça que nous sommes si optimistes. Nous continuons de penser que le marché américain atteindra la barre des 3 400 points d’ici la fin du premier trimestre de 2021 et que le S&P/TSX montera jusqu’à 18 200 », explique-t-il. Il ajoute que son équipe surpondère les services de communication aux États-Unis, puisque ce secteur devrait tirer son épingle du jeu dans une société de plus en plus mobile. Il observe également des occasions de croissance dans certains secteurs de la consommation discrétionnaire comme l’entreposage. M. Belski indique que son équipe considère également que les secteurs des services financiers et de l’énergie offrent de bonnes occasions de placement à long terme au Canada et aux États-Unis.
Table ronde sur la COVID-19 : Le point sur la réouverture
Stratège en chef des investissements
Brian Belski, stratège en chef des investissements et chef du groupe Stratégie de placement, offre des conseils en matière de gestion de portef…
Économiste en chef délégué et premier directeur général
Michael Gregory est membre de l’équipe responsable de l’analyse de l’économie et des marchés financiers nord-américain…
Brian Belski, stratège en chef des investissements et chef du groupe Stratégie de placement, offre des conseils en matière de gestion de portef…
VOIR LE PROFIL COMPLETMichael Gregory est membre de l’équipe responsable de l’analyse de l’économie et des marchés financiers nord-américain…
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Brian Belski, was joined once again by Dr. John Whyte, Chief Medical Officer, WebMD, along with BMO’s Michael Gregory and Jon Hill to provide commentary on how we’re managing through the pandemic from a health, markets and macroeconomic perspective as regions across Canada and the United States continue to reopen.
La récession faiblit malgré une flambée des cas d’infection aux États-Unis
Le nombre de cas de COVID-19 dépasse désormais les 10 millions à l’échelle mondiale, soit près de deux fois plus qu’il y a un mois; c’est dans ce contexte que Brian Belski, stratège en chef des investissements chez BMO Marchés des capitaux, a animé lundi une discussion vidéo réunissant des spécialistes de BMO sur l’évolution de la pandémie. Ont participé à cette table ronde Michael Gregory, économiste en chef délégué chez BMO Marchés des capitaux et Jon Hill, vice-président, Stratégie de taux sur titres en dollars américains chez BMO Marchés des capitaux. Le Dr John Whyte, médecin-chef de WebMD, s’est également joint à la conversation pour discuter de l’actualité médicale de cette semaine.
L’importance du masque
Les États-Unis sont aux prises avec une augmentation massive des cas d’infection et le Dr Whyte a dans ce contexte souligné l’importance des masques et des couvre-visage pour limiter la propagation du coronavirus.
« Les données indiquent toutes que le port du masque et du couvre-visage fonctionne », a-t-il indiqué, tout en expliquant que les pays et leur population ne devraient pas attendre qu’un vaccin soit disponible pour rouvrir leur économie. « Il faut porter un masque quand on sort et il faut encourager les autres à le faire également. »
Lundi, on recensait 2,6 millions de cas d’infection à la COVID-19 aux États-Unis et plus de 128 000 décès. L’incidence des infections a d’ailleurs récemment atteint un sommet, à plus de 40 000 nouveaux cas par jour, certains états ayant commencé à rouvrir leurs économies. La plupart des nouveaux cas ont été recensés parmi les jeunes, soit dans le groupe des 18-35 ans, chez qui les symptômes sont généralement moins graves, mais le Dr Whyte prévient qu’ils pourraient facilement infecter des proches plus âgés, lesquels pourraient développer des symptômes plus graves.
« Le nombre de cas augmente principalement dans 36 états, dont la plupart sont situés dans le sud », a-t-il indiqué, en précisant que le véritable impact de cette augmentation ne serait pas connu avant 10 à 14 jours, une fois la période d’incubation terminée. « Dans le seul état de la Floride, on a recensé 10 000 cas en une seule journée. »
Au Canada, où le nombre de cas s’élève à 103 000 et où le total des décès dépasse les 8 000, les taux d’infection ne cessent de diminuer depuis une cinquantaine de jour.
Vigilance accrue aux États-Unis
Malgré la flambée de nouveaux cas, le retour à un confinement économique total est selon le Dr Whyte peu probable, même si une deuxième vague devait se produire à l’automne, dans la mesure où le système est beaucoup mieux préparé qu’il l’était lorsque l’épidémie a éclaté en mars.
Il s’attend plutôt à une vigilance accrue de la part des différents ordres de gouvernement.
« Il faut probablement s’attendre à une réaction beaucoup plus ciblée aux augmentations des cas d’infection aux États-Unis; les autorités vont mettre l’accent sur ce qui se passe au niveau local et des comtés et rétabliront peut-être certaines étapes du confinement, mais je ne pense pas que nous reviendrons à un confinement total. Je pense que personne n’a envie de ça ».
Traitements et vaccins
Aucun traitement contre la maladie n’a encore été approuvé, mais des progrès considérables ont été réalisés grâce à la mise en place d’essais décentralisés et à l’assouplissement des exigences réglementaires.
« De nombreux médicaments sont actuellement en développement et il y a plein d’essais qui se font en ce moment; on devrait donc disposer de davantage de données d’ici la fin de l’été », indique le Dr Whyte.
Un certain nombre de vaccins sont également en cours de développement et le Dr Whyte s’attend à ce que l’un d’entre eux puisse être commercialisé d’ici janvier 2021, soit légèrement plus tard que prévu, puisqu’on pensait initialement qu’un vaccin pourrait être prêt à l’automne.
Pour enrayer la propagation du virus, le Dr Whyte estime qu’il va falloir mieux comprendre les risques et les endroits où les infections se produisent.
« Il faut arrêter d’associer le déconfinement à l’existence d’un vaccin. Nous devons vraiment nous attacher à mieux comprendre les risques », a-t-il indiqué. « Nous devons regarder les données de façon plus locale. Nous en avons la capacité, mais nous ne consacrons pas assez de temps à l’analyse comté par comté et province par province. C’est ce que nous devons faire. »
Perspectives économiques
Michael Gregory, économiste en chef délégué chez BMO Marchés des capitaux, explique que la récession est terminée et qu’elle a été la plus courte de l’histoire. Elle a malheureusement également été la plus importante de l’après-guerre, tant au Canada qu’aux États-Unis, ce qui signifie « qu’il s’agit de la récession la plus marquée et la plus grave depuis la Grande dépression ».
Ce que les gens veulent maintenant savoir, explique-t-il, c’est si et quand le PIB et le marché de l’emploi vont regagner le terrain perdu depuis que la COVID-19 a fait plonger les deux économies en récession. C’est après la Grande récession que la reprise du PIB avait pris le plus de temps dans les deux pays : il avait fallu huit trimestres aux États-Unis pour se remettre et six au Canada.
« C’est la référence », explique M. Gregory, « et la question est maintenant de savoir si nous allons faire mieux ou moins bien. »
Obstacles à la reprise
M. Gregory observe que, grâce aux importantes mesures de relance budgétaire et monétaire mises en place, la reprise du PIB ne devrait pas prendre plus de temps que celle qui avait suivi la Grande récession. Cela dit, il estime qu’un certain nombre d’obstacles risquent de ralentir la reprise.
America's Post-Pandemic Economic Prospects *disponible on anglais seulment
Absence de vaccin ou de traitement efficace – Tant que nous ne disposerons pas de traitement ou de vaccin, « il est peu probable que les entreprises et les consommateurs reprennent totalement confiance », selon M. Gregory.
Beaucoup de ceux qui ont perdu leur emploi ne le récupéreront pas – M. Gregory estime que les nouvelles contraintes d’exploitation risquent d’empêcher les entreprises de réembaucher leurs anciens employés et que certaines pourraient même purement et simplement fermer définitivement leurs portes.
Hausse de l’endettement – L’augmentation de la dette dans le secteur privé entraînera une hausse des montants à rembourser, explique M. Gregory et, « malheureusement, cela risque de se traduire par une augmentation des défauts de paiement et des faillites. »
Consolidation budgétaire au niveau local – Aux États-Unis, de nombreux états et gouvernements locaux ont l’obligation de présenter un budget équilibré. Les mesures budgétaires fédérales actuellement à l’étude sont en partie conçues « pour éviter le genre de pertes d’emplois qui risquent de se produire à la suite de la consolidation budgétaire au niveau local », explique M. Gregory
Ralentissement de la croissance mondiale – « Nous ne pouvons pas vraiment compter sur les exportations pour relancer l’activité, comme cela avait été le cas lors des précédentes reprises », indique M. Gregory. Cet élément, combiné à la guerre commerciale mondiale, assombrit les perspectives des échanges commerciaux mondiaux.
Autre chose à garder à l’esprit : tel qu’indiqué dans un récent rapport économique de l’équipe la chute a été rapide, mais la reprise sera lente et comportera son lot de défi à chaque étape.
Une reprise variable selon les secteurs
M. Gregory indique que les services alimentaires, l’hébergement, le transport aérien et les arts et le divertissement connaîtront tous des difficultés importantes en raison de la COVID-19. « Ce sont tous des secteurs de l’économie qui impliquent des contacts physiques importants et qui ont donc peu de chances de se remettre complètement, même lorsque l’économie se sera entièrement redressée ». La reprise risque également d’être lente dans le secteur du pétrole et du gaz, en raison de problèmes mondiaux, ajoute M. Gregory.
Les secteurs qui devraient tirer leur épingle du jeu incluent la santé et l’assistance sociale, les technologies et les communications, les épiceries et l’entreposage.
« Les procédures médicales ont accumulé du retard et le secteur va devoir augmenter son activité pour combler ce retard; il va donc connaître une croissance largement supérieure à celle d’autres secteurs », explique M. Gregory.
Si une deuxième vague de COVID-19 devait se produire, elle n’entraînera probablement pas de nouvelle récession, selon lui, en raison notamment des mesures de relance et des capacités médicales mises en place (qui rendront les mesures de confinement moins nécessaires).
Des éléments positifs et négatifs
Jon Hill, vice-président, Stratégie de taux sur titres en dollars américains chez BMO Marchés des capitaux, observe que le contexte aux États-Unis fait l’objet de forces contradictoires.
« D’un côté, on constate une amélioration des données sous-jacentes », explique-t-il. « Le plus gros de la récession est terminé. Des millions de gens ont retrouvé leur emploi aux États-Unis. Ce sont toutes de bonnes nouvelles ».
D’un autre côté, indique-t-il, le nombre de cas de COVID-19 augmente, ce qui pèse sur l’économie, qui se heurte également « à des problèmes de croissance à long terme, à une crise de confiance et à des bouleversements sous-jacents. »
Les taux d’intérêt resteront faibles pendant longtemps
La reprise risquant de prendre des années, et non des trimestres, la Réserve fédérale américaine a abaissé ses taux d’intérêt le plus qu’elle pouvait le faire sans nuire à la croissance.
« Elle n’envisage pas de relever les taux d’intérêt avant longtemps », indique M. Hill.
Il explique que cette réduction des taux de la Fed risque certes de nuire à certains épargnants, mais qu’elle permet d’emprunter de l’argent à moindre coût, facilite la création de crédit et aide l’économie à se remettre sur les rails. « En faisant cela, la Fed donne au gouvernement américain l’espace budgétaire dont il a besoin pour financer ses énormes déficits ».
M. Hill indique que les taux resteront faibles pendant longtemps. « Cela signifie que nous allons devoir continuer à composer avec des forces contradictoires, dont certaines favoriseront une hausse des taux d’intérêt et une accélération de l’économie, alors que d’autres inciteront à la prudence. C’est la dynamique dans laquelle nous nous trouvons actuellement. »
Placements de croissance et de valeur
Depuis l’effondrement induit par l’épidémie de COVID-19 et le creux du 23 mars, les marchés boursiers sont remontés en flèche et certains clients de BMO se demandent pourquoi ils ont chuté si rapidement et se sont redressés aussi vite.
Le stratège en chef des investissements de BMO Marchés des capitaux, Brian Belski exhorte les investisseurs, dont beaucoup se ressentent de l’impact psychologique de la maladie et des mesures de confinement qui en ont découlé, à résister à la tentation d’investir en fonction de leurs émotions et à plutôt se concentrer sur les fondamentaux et sur la valeur.
Il leur recommande également de maintenir un équilibre et de ne pas trop s’appuyer sur les données macroéconomiques aux dépens de l’analyse individuelle à long terme.
« Je pense que les investisseurs doivent avant tout s’appuyer sur l’analyse fondamentale et tenir compte des thèmes de placement », explique-t-il. « Vous ne voulez pas miser uniquement sur les placements de croissance ou de valeur; vous avez besoin des deux. Constituez-vous un portefeuille de base et ajoutez-y de grands noms, autant américains que canadiens. Vous devez également porter attention à des éléments comme la direction des entreprises, leurs flux de trésorerie, leurs bénéfices et leurs niveaux de valorisation. »
M. Belski indique que son équipe continue de miser sur une reprise du marché, tant aux États-Unis qu’au Canada, où l’on retrouve certaines des meilleures entreprises du monde, qui seront probablement celles qui s’imposeront sur le marché lorsque le monde sortira du confinement.
« C’est pour ça que nous sommes si optimistes. Nous continuons de penser que le marché américain atteindra la barre des 3 400 points d’ici la fin du premier trimestre de 2021 et que le S&P/TSX montera jusqu’à 18 200 », explique-t-il. Il ajoute que son équipe surpondère les services de communication aux États-Unis, puisque ce secteur devrait tirer son épingle du jeu dans une société de plus en plus mobile. Il observe également des occasions de croissance dans certains secteurs de la consommation discrétionnaire comme l’entreposage. M. Belski indique que son équipe considère également que les secteurs des services financiers et de l’énergie offrent de bonnes occasions de placement à long terme au Canada et aux États-Unis.
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