Un marché des fusions et acquisitions actif, malgré le contexte macroéconomique
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Malgré un volume d’opérations moindre en 2022 – freiné par la volatilité des marchés, l’incertitude géopolitique, la lutte continue contre la COVID-19 et l’inflation galopante –, l’activité de fusion-acquisition est restée remarquablement solide pour les bons types d’opérations et jouit de perspectives plus robustes que les annonces ne le laissent entendre.
S’adressant aux participants du 17e congrès annuel sur les marchés agricoles de BMO, à New York, Warren Estey, chef, Fusions et acquisitions, États-Unis de BMO a déclaré que même si la valeur des fusions et acquisitions a nettement baissé par rapport à l’activité inégalée enregistrée en 2021, les acheteurs bien capitalisés et dotés d’objectifs stratégiques clairs n’ont pas pour autant délaissé le marché.
« Même s’il n’atteint pas les niveaux d’activité de l’an dernier, le marché des fusions et acquisitions promet d’être très actif cette année », a affirmé M. Estey, soulignant que pour un septième trimestre de suite, plus de 1 000 milliards de dollars d’opérations ont été conclues à l’échelle mondiale au premier trimestre.
Selon M. Estey, la valeur des opérations depuis le début de l’année est semblable aux niveaux observés de 2016 à 2019, grâce à une activité stratégique qui poursuit sur sa lancée de 2021 et à une activité de capital-investissement qui a fortement progressé sur 12 mois. En fait, les rachats d’entreprises à l’échelle mondiale sont au plus haut depuis 1980, a-t-il précisé.
Bien que sensibles aux prix, les marchés du financement restent ouverts, car le crédit privé comble le vide laissé par un marché des prêts à effet de levier en déroute et un marché des obligations à rendement élevé presque paralysé. Pour les acheteurs qui en ont les moyens, ce contexte est favorable aux affaires.
« Du côté des prêts à effet de levier, les écarts se sont creusés de plus de 300 points de base. La semaine dernière, ce marché a signé sa pire performance depuis longtemps », a déclaré M. Estey devant un parterre d’investisseurs et de chefs d’entreprise réunis à l’occasion de cet événement de deux jours et provenant des secteurs de toute la chaîne alimentaire, dont l’agroalimentaire, les engrais et produits chimiques phytosanitaires, les aliments et boissons, la distribution, le commerce de détail, la restauration ainsi que le cannabis.
« Dans certains cas, nous voyons le crédit privé combler le vide laissé par le marché public du financement par emprunt. C’est encourageant d’un point de vue macroéconomique, et du point de vue de BMO, cela cadre avec le partenariat que nous avons conclu avec Oak Hill », a indiqué M. Estey – partenariat par lequel la banque s’est adaptée à l’évolution du paysage de la dette pour participer au marché des prêts directs.
L’activité des SAVS a beaucoup ralenti
La valeur des opérations a toutefois souffert du ralentissement marqué de l’activité des sociétés d’acquisition à vocation spécifique (SAVS), qui étaient devenues très populaires en 2020 et 2021 et avaient fortement dopé l’activité en augmentant de plusieurs milliards de dollars le pouvoir d’achat concurrentiel du marché.
La tendance s’est inversée cette année, l’activité des SAVS étant au point mort.
« La valeur des opérations hors-SAVS conclues depuis le début de l’année a en fait progressé », a indiqué M. Estey, soulignant que cette catégorie d’actif stagne en raison de ses piètres résultats sur les marchés publics, à l’heure où les autorités de réglementation examinent l’activité du marché des SAVS dans son ensemble.
La taille compte
D’un point de vue relatif, la valeur des opérations continuera de refléter la volatilité des marchés des capitaux et le contexte macroéconomique en général, mais le marché des fusions et acquisitions restera actif.
« L’aboutissement des opérations exigera de la rapidité, des clauses strictes et une valeur concrète, du point de vue tant financier que stratégique, a affirmé M. Estey. Tous ces facteurs continueront de caractériser les modalités des contrats tant que l’environnement macroéconomique reste changeant. »
Précisant que les opérations de plus de 10 milliards de dollars représentent 35 % du volume total cette année, M. Estey s’attend à ce que ce dynamisme continue d’être tiré par les participants qui disposent de fonds abondants et qui ont des objectifs stratégiques clairs – et il ne manque pas de candidats dans cette catégorie.
Alimentation, consommation et détail
À l’instar du marché élargi, l’activité de fusion-acquisition dans le secteur de l’alimentation, de la consommation et du détail a fortement ralenti; l’activité stratégique affiche des niveaux comparables à ceux de l’an dernier, tandis que les opérations des sociétés de capital-investissement et des SAVS sont inférieures à ce qu’elles étaient durant la même période l’an dernier.
Les opérations dans ce secteur restent néanmoins pertinentes, estime M. Estey, évoquant entre autres l’acquisition par Darling Ingredient de capacités d’équarrissage aux États-Unis et en Amérique du Sud dans le cadre de deux opérations, l’acquisition par Monster Beverage Corporation de CANarchy Craft Brewery Collective, qui lui permettra d’étendre ses activités dans les produits à base de cannabis, et l’achat par KKR d’une participation majoritaire dans Refresco, qui distribue des boissons gazeuses sous sa propre marque et possède aussi des biens durables.
« Chacune de ces opérations est unique et sert un but précis », a-t-il affirmé.
Cette nécessité d’agir varie selon les sous-secteurs de l’alimentation, de la consommation et du détail.
Dans le sous-secteur des aliments et boissons, par exemple, toujours aux prises avec l’inflation, les entreprises veulent prendre de l’envergure pour régler les problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement, les préoccupations logistiques et les pénuries de main-d’œuvre. Le développement durable est également un thème clé, les sociétés se demandant quel genre de produit elles peuvent fabriquer pour aider les autres à atteindre leurs objectifs en matière d’ESG.
L’évolution du sous-secteur de la consommation sera dictée par la nécessité de diversifier les canaux et par les débouchés offerts dans le sous-secteur en pleine croissance de la santé et du bien-être.
« Le secteur du commerce de détail a été très éprouvé, a souligné M. Estey; les acquisitions y seront donc beaucoup plus opportunistes que dans les deux autres sous-secteurs. L’achat de Michaels par Apollo est le genre d’opération que nous verrons probablement dans un avenir à court ou moyen terme. »
Rotation du portefeuille, activisme et fusions et acquisitions de sociétés en difficulté
Pour le reste de l’année, M. Estey prévoit que le secteur de l’alimentation, de la consommation et du détail sera caractérisé par la poursuite de trois tendances : rotation stratégique du portefeuille, activisme et fusions et acquisitions de sociétés en difficulté.
« Les sociétés voudront rationaliser leur portefeuille au moyen de désinvestissements afin de se débarrasser des actifs hérités à faible croissance, a-t-il expliqué. Elles réinvestiront le produit de ces ventes dans des actifs différenciés à forte croissance, par exemple les protéines végétales, les produits naturels ou sans additifs, entre autres. »
Les événements organisés par des activistes, déjà répandus dans le secteur, continueront de se multiplier, touchant des thèmes comme les campagnes axées sur les facteurs ESG, ou le commerce électronique par opposition au commerce traditionnel.
« Nous pensons que ce type d’activité se maintiendra et qu’elle sera ciblée; les conseils d’administration devront donc être parfaitement prêts à pallier toute forme de faiblesse aux yeux des activistes », a prévenu M. Estey.
M. Estey a conclu son allocution par ces mots : « Le reste de l’année va mettre nos nerfs à rude épreuve. Nous devrons composer avec une combinaison de facteurs que la plupart d’entre nous n’ont encore jamais rencontrés, en tant qu’investisseurs ou conseillers. Mais pour les acheteurs financièrement solides et ayant une vision stratégique, ce sera une année riche en occasions sur le marché des fusions et acquisitions ».
Warren Estey est chef, Fusions et acquisitions, États-Unis de BMO Marchés des capitaux. Pour de plus amples renseignements, communiquez avec lui à l’adresse Warren.Estey@bmo.com
Un marché des fusions et acquisitions actif, malgré le contexte macroéconomique
Chef, Banque d’affaires et Fusions
Warren Estey is Head of Investment Banking and a member of the Global Management Committee at BMO Capital Markets. He is also a member of the U.S. Management Commit…
Warren Estey is Head of Investment Banking and a member of the Global Management Committee at BMO Capital Markets. He is also a member of the U.S. Management Commit…
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Malgré un volume d’opérations moindre en 2022 – freiné par la volatilité des marchés, l’incertitude géopolitique, la lutte continue contre la COVID-19 et l’inflation galopante –, l’activité de fusion-acquisition est restée remarquablement solide pour les bons types d’opérations et jouit de perspectives plus robustes que les annonces ne le laissent entendre.
S’adressant aux participants du 17e congrès annuel sur les marchés agricoles de BMO, à New York, Warren Estey, chef, Fusions et acquisitions, États-Unis de BMO a déclaré que même si la valeur des fusions et acquisitions a nettement baissé par rapport à l’activité inégalée enregistrée en 2021, les acheteurs bien capitalisés et dotés d’objectifs stratégiques clairs n’ont pas pour autant délaissé le marché.
« Même s’il n’atteint pas les niveaux d’activité de l’an dernier, le marché des fusions et acquisitions promet d’être très actif cette année », a affirmé M. Estey, soulignant que pour un septième trimestre de suite, plus de 1 000 milliards de dollars d’opérations ont été conclues à l’échelle mondiale au premier trimestre.
Selon M. Estey, la valeur des opérations depuis le début de l’année est semblable aux niveaux observés de 2016 à 2019, grâce à une activité stratégique qui poursuit sur sa lancée de 2021 et à une activité de capital-investissement qui a fortement progressé sur 12 mois. En fait, les rachats d’entreprises à l’échelle mondiale sont au plus haut depuis 1980, a-t-il précisé.
Bien que sensibles aux prix, les marchés du financement restent ouverts, car le crédit privé comble le vide laissé par un marché des prêts à effet de levier en déroute et un marché des obligations à rendement élevé presque paralysé. Pour les acheteurs qui en ont les moyens, ce contexte est favorable aux affaires.
« Du côté des prêts à effet de levier, les écarts se sont creusés de plus de 300 points de base. La semaine dernière, ce marché a signé sa pire performance depuis longtemps », a déclaré M. Estey devant un parterre d’investisseurs et de chefs d’entreprise réunis à l’occasion de cet événement de deux jours et provenant des secteurs de toute la chaîne alimentaire, dont l’agroalimentaire, les engrais et produits chimiques phytosanitaires, les aliments et boissons, la distribution, le commerce de détail, la restauration ainsi que le cannabis.
« Dans certains cas, nous voyons le crédit privé combler le vide laissé par le marché public du financement par emprunt. C’est encourageant d’un point de vue macroéconomique, et du point de vue de BMO, cela cadre avec le partenariat que nous avons conclu avec Oak Hill », a indiqué M. Estey – partenariat par lequel la banque s’est adaptée à l’évolution du paysage de la dette pour participer au marché des prêts directs.
L’activité des SAVS a beaucoup ralenti
La valeur des opérations a toutefois souffert du ralentissement marqué de l’activité des sociétés d’acquisition à vocation spécifique (SAVS), qui étaient devenues très populaires en 2020 et 2021 et avaient fortement dopé l’activité en augmentant de plusieurs milliards de dollars le pouvoir d’achat concurrentiel du marché.
La tendance s’est inversée cette année, l’activité des SAVS étant au point mort.
« La valeur des opérations hors-SAVS conclues depuis le début de l’année a en fait progressé », a indiqué M. Estey, soulignant que cette catégorie d’actif stagne en raison de ses piètres résultats sur les marchés publics, à l’heure où les autorités de réglementation examinent l’activité du marché des SAVS dans son ensemble.
La taille compte
D’un point de vue relatif, la valeur des opérations continuera de refléter la volatilité des marchés des capitaux et le contexte macroéconomique en général, mais le marché des fusions et acquisitions restera actif.
« L’aboutissement des opérations exigera de la rapidité, des clauses strictes et une valeur concrète, du point de vue tant financier que stratégique, a affirmé M. Estey. Tous ces facteurs continueront de caractériser les modalités des contrats tant que l’environnement macroéconomique reste changeant. »
Précisant que les opérations de plus de 10 milliards de dollars représentent 35 % du volume total cette année, M. Estey s’attend à ce que ce dynamisme continue d’être tiré par les participants qui disposent de fonds abondants et qui ont des objectifs stratégiques clairs – et il ne manque pas de candidats dans cette catégorie.
Alimentation, consommation et détail
À l’instar du marché élargi, l’activité de fusion-acquisition dans le secteur de l’alimentation, de la consommation et du détail a fortement ralenti; l’activité stratégique affiche des niveaux comparables à ceux de l’an dernier, tandis que les opérations des sociétés de capital-investissement et des SAVS sont inférieures à ce qu’elles étaient durant la même période l’an dernier.
Les opérations dans ce secteur restent néanmoins pertinentes, estime M. Estey, évoquant entre autres l’acquisition par Darling Ingredient de capacités d’équarrissage aux États-Unis et en Amérique du Sud dans le cadre de deux opérations, l’acquisition par Monster Beverage Corporation de CANarchy Craft Brewery Collective, qui lui permettra d’étendre ses activités dans les produits à base de cannabis, et l’achat par KKR d’une participation majoritaire dans Refresco, qui distribue des boissons gazeuses sous sa propre marque et possède aussi des biens durables.
« Chacune de ces opérations est unique et sert un but précis », a-t-il affirmé.
Cette nécessité d’agir varie selon les sous-secteurs de l’alimentation, de la consommation et du détail.
Dans le sous-secteur des aliments et boissons, par exemple, toujours aux prises avec l’inflation, les entreprises veulent prendre de l’envergure pour régler les problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement, les préoccupations logistiques et les pénuries de main-d’œuvre. Le développement durable est également un thème clé, les sociétés se demandant quel genre de produit elles peuvent fabriquer pour aider les autres à atteindre leurs objectifs en matière d’ESG.
L’évolution du sous-secteur de la consommation sera dictée par la nécessité de diversifier les canaux et par les débouchés offerts dans le sous-secteur en pleine croissance de la santé et du bien-être.
« Le secteur du commerce de détail a été très éprouvé, a souligné M. Estey; les acquisitions y seront donc beaucoup plus opportunistes que dans les deux autres sous-secteurs. L’achat de Michaels par Apollo est le genre d’opération que nous verrons probablement dans un avenir à court ou moyen terme. »
Rotation du portefeuille, activisme et fusions et acquisitions de sociétés en difficulté
Pour le reste de l’année, M. Estey prévoit que le secteur de l’alimentation, de la consommation et du détail sera caractérisé par la poursuite de trois tendances : rotation stratégique du portefeuille, activisme et fusions et acquisitions de sociétés en difficulté.
« Les sociétés voudront rationaliser leur portefeuille au moyen de désinvestissements afin de se débarrasser des actifs hérités à faible croissance, a-t-il expliqué. Elles réinvestiront le produit de ces ventes dans des actifs différenciés à forte croissance, par exemple les protéines végétales, les produits naturels ou sans additifs, entre autres. »
Les événements organisés par des activistes, déjà répandus dans le secteur, continueront de se multiplier, touchant des thèmes comme les campagnes axées sur les facteurs ESG, ou le commerce électronique par opposition au commerce traditionnel.
« Nous pensons que ce type d’activité se maintiendra et qu’elle sera ciblée; les conseils d’administration devront donc être parfaitement prêts à pallier toute forme de faiblesse aux yeux des activistes », a prévenu M. Estey.
M. Estey a conclu son allocution par ces mots : « Le reste de l’année va mettre nos nerfs à rude épreuve. Nous devrons composer avec une combinaison de facteurs que la plupart d’entre nous n’ont encore jamais rencontrés, en tant qu’investisseurs ou conseillers. Mais pour les acheteurs financièrement solides et ayant une vision stratégique, ce sera une année riche en occasions sur le marché des fusions et acquisitions ».
Warren Estey est chef, Fusions et acquisitions, États-Unis de BMO Marchés des capitaux. Pour de plus amples renseignements, communiquez avec lui à l’adresse Warren.Estey@bmo.com
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